Oughterard (Uachtar Ard,en gaélique), dans le comté de Galway, en Irlande, est la porte d’entrée du Connemara. C’est une petite bourgade de quelque 1 300 habitants. Tout près de Oughterard, au lieu-dit Quiet Man Bridge, fut en partie tourné un des chefs-d’œuvre de John Ford, L’Homme tranquille (1952), avec Maureen O’Hara et John Wayne.

Pourquoi parler de Oughterard ? Parce qu’ils ont été des centaines – 1 500 personnes, plus que le nombre d’habitants du village – à se lever et à manifester contre le projet gouvernemental (oui, l’Irlande de Michael Collins, des érudits et des saints a, hélas, un gouvernement pourri) d’imposer un centre de migrants à la commune !

Un des leadersde la résistance, Chris Faulkner (joli nom pour un rebelle), explique : « Les gens de chez nous n’aiment pas cette éventualité que des inconnus, qui pourraient représenter une menace pour leur sécurité, soient placés au hasard dans leur région. Ils sont très fiers de leur région, de son patrimoine, du travail qu’ils ont accompli pour en faire un endroit aussi merveilleux. »

Les responsables de ces aberrations mortifères sont identifiés, bien sûr : « Ce gouvernement a clairement un plan de route piloté par l’Union européenne, un plan de route qui consiste à accepter autant de réfugiés qu’il le peut dans notre petit pays en difficulté. Pendant ce temps, le nombre d’enfants sans abri atteint des niveaux records et notre système de soins de santé est en train de s’effondrer. »

Le projet, c’est d’installer250 migrants – dans un village de 1 300 habitants ! – dans un hôtel désaffecté de la bourgade, le Connemara Galway Hotel. Face à la rébellion (et, question rébellion, les Irlandais en connaissent un rayon), le ministre de la Justice, Charlie Flanagan, a balbutié, tout en appelant les rebelles « à la raison » (sic, car ce sont les rebelles qui savent raison garder quand l’UE, elle, marche sur la tête), qu’aucune décision n’avait encore été prise. En attendant, toute la population de Oughterard, renforcée par des gaillards du Connemara, se relaie 24 heures sur 24 devant l’hôtel menacé d’invasifs. Ni rithfid siad ! (« Ils ne passeront pas ! »)

D’une île l’autre et d’Irlande à Malte. Malte qui, tenue à la gorge par l’UE et ses propres gouvernants complices, est devenue le déversoir de migrants toujours plus nombreux et toujours plus agressifs. La semaine dernière, cinq pays de l’UE se sont réunis à Malte pour, paraît-il, évoquer la répartition des migrants dans les pays de l’Union européenne. Les ministres de l’Intérieur allemand, finlandais, français, maltais et italien (exitSalvini, licet tibi nunc entrare migrant !), ont ainsi procédé à leur petite cuisine, sans tenir jamais compte de l’avis – et de la colère désormais – des peuples.

Comme l’Italie est redevenue fréquentable pour les nonos, les bobos, les gauchos, Macron y est allé passer une journée. Le temps d’expliquer que « Rome et Paris défendront au sein de l’UE une position commune pour que tous les pays participent d’une façon ou d’une autre à l’accueil ou bien ils seront pénalisés financièrement ». Dans la foulée, sous les cris de joie des fourriers de SOS Méditerranée, l’Italie – après quinze mois de résistance – a laissé débarquer des centaines de migrants. Et à Malte ? Il y a longtemps qu’on ne compte plus. •

Photo : Là-bas, au Connemara, on n’accepte pas la loi de l’UE, ni celle des rois d’Angleterre…

Cet article Vagues migratoires sur les îles : l’Irlande qui résiste, Malte qui craque… est apparu en premier sur Présent.

Extrait de: Source et auteur

Suisse shared items on The Old Reader (RSS)