Près de 30 ans avant que Greta Thunberg, une jeune fille de 16 ans en colère, n’ait « humilié » les dirigeants mondiaux dans une tirade en larmes à l’ONU, une fille de 12 ans a fait taire le monde pendant cinq minutes.
En 1992, Severn Cullis-Suzuki, alors âgée de 12 ans et fille de David Suzuki, écologiste canadien, a pris la parole lors de la séance plénière du Sommet de la Terre des Nations Unies à Rio de Janeiro.
Elle y décrivait sa « peur de respirer l’air » ou d’être exposée au soleil, mettait en garde contre des extinctions massives de plantes et d’animaux et exhortait les pays riches à cesser de dépenser autant d’argent pour la guerre et à « lâcher une partie de nos biens ».
Ça vous rappelle quelque chose ? Ça devrait :
I just dug up this clip from 1992...
Severn Cullis-Suzuki's speech to the UN in 1992 on climate change sounds an awful lot like Greta Thunberg's in 2019.
I cut the two together to show just how similar the language is: pic.twitter.com/18ptTzX4M4
— Caleb Hull (@CalebJHull) September 26, 2019
Voici le discours complet de Severn Suzuki :
Je suis Severn Suzuki et je représente l’E.C.O ; L’organisation des Enfants en défense de l’Environnement.
Nous sommes un groupe d’enfants canadiens, de l’âge de 12 à 13 ans essayant de faire des efforts, Vanessa Suttie, Morgan Geisler, Michelle Quigg et moi. Nous avons réunis tout l’argent pour venir par nous-mêmes pour faire 5000 miles afin de vous montrer que vous devez changer votre façon de faire. En venant ici aujourd’hui, je n’ai pas besoin de déguiser mon objectif.
Je me bats pour le futur. Perdre mon futur n’est pas pareil que de perdre des élections… ou quelques points de la Bourse. Je suis ici pour parler au nom de toutes les générations à venir. Je suis ici pour parler au nom des enfants affamés de partout dans le monde, dont les cris ne sont pas entendus. Je suis ici pour parler au nom des innombrables animaux qui meurent parce qu’ils n’ont pas d’autre endroit où aller
J’ai peur d’aller au soleil dehors maintenant à cause du trou dans la couche d’ozone. J’ai peur de respirer l’air car je ne sais pas quelle substance chimique il contient. J’avais l’habitude d’aller pêcher à Vancouver, mon lieu de naissance, avec mon père, il y a juste quelques années en arrière jusqu’à ce qu’on trouve un poisson atteint du cancer. Et désormais nous entendons parler d’animaux et de plantes qui s’éteignent tous les jours, perdus à jamais.
Dans ma vie, j’ai rêvé de voir de grands troupeaux sauvages, des jungles, des forêts tropicales pleines d’oiseaux et de papillons. Mais aujourd’hui je me demande si ces forêts existeront toujours pour que mes enfants puissent les voir. Vous préoccupiez-vous de ces choses lorsque vous aviez mon âge ? Toutes ces choses passent devant nos yeux et pourtant nous continuons à agir comme si nous avions tout le temps souhaité et toutes les solutions.
Je ne suis qu’une enfant et je n’ai pas toutes les solutions, mais je veux que vous réalisiez que vous non plus. Vous ne savez pas comment réparer les trous dans notre couche d’ozone, vous ne savez pas comment ramener le saumon dans un cours d’eau mort, vous ne savez pas comment ramener un animal aujourd’hui disparu et vous ne pouvez pas ramener la forêt qui poussait autrefois là où il y a maintenant un désert. Si vous ne savez pas comment le réparer, arrêtez de le casser.
Ici, vous pouvez être délégués de vos gouvernements, hommes d’affaires, organisateurs, journalistes ou politiciens, mais en réalité, vous êtes des mères et des pères, des sœurs et des frères, des tantes et des oncles, et vous êtes tous les enfants de quelqu’un d’autre. Je ne suis qu’une enfant, mais je sais que nous faisons tous partie d’une famille forte de cinq milliards de personnes. En fait, 30 millions d’espèces. Et les frontières et les gouvernements ne changeront jamais cela.
Je ne suis qu’une enfant et je n’ai pas toutes les solutions, mais je veux que vous réalisiez que vous non plus. Dans ma colère, je ne suis pas aveugle, et dans ma peur, je n’ai pas peur de dire au monde ce que je ressens. Dans mon pays, nous produisons tellement de déchets que nous achetons et jetons, achetons et jetons, achetons et jetons, et pourtant les pays du Nord ne partagent pas avec les plus pauvres. Même lorsque nous en avons plus qu’assez, nous avons peur de perdre une partie de notre richesse.
Au Canada, nous vivons une vie privilégiée avec beaucoup de nourriture, d’eau et d’abri. Nous avons des montres, des bicyclettes, des ordinateurs et des téléviseurs, la liste pourrait continuer pendant deux jours. Il y a deux jours, ici au Brésil, nous avons été choqués lorsque nous avons passé du temps avec des enfants vivant dans la rue. C’est ce qu’une enfant nous a dit : « J’aimerais être riche. Et si je l’étais, je donnerais à tous les enfants des rues de la nourriture, des vêtements, des médicaments, un abri, de l’amour et de l’affection. » Si un enfant de la rue qui n’a rien est prêt à partager, pourquoi sommes-nous encore si avides de tout ?
Je ne peux m’empêcher de penser que ce sont des enfants qui ont mon âge, que cela fait une énorme différence là où vous êtes nés, que je pourrais être l’un de ces enfants vivant dans les favelas de Rio, que je pourrais être un enfant affamé en Somalie ou une victime de la guerre au Moyen-Orient ou un mendiant en Inde. Je ne suis qu’une enfant, mais je sais que si tout l’argent dépensé pour la guerre avait été dépensé pour trouver des réponses environnementales, mettre fin à la pauvreté et trouver des traités, la Terre serait un endroit merveilleux.
A l’école, même à la maternelle, vous nous apprenez à nous comporter dans le monde. Vous nous apprenez à ne pas nous battre les uns avec les autres, à régler les choses, à respecter les autres, à nettoyer nos dégâts, à ne pas blesser d’autres créatures, à partager, à ne pas être cupides. Alors pourquoi sortez-vous et faites-vous ce que vous nous dites de ne pas faire ? N’oubliez pas pourquoi vous assistez à ces conférences, pour qui vous le faites. Nous sommes vos propres enfants. Vous décidez dans quel genre de monde nous grandissons.
Les parents devraient pouvoir réconforter leurs enfants en leur disant : « Tout va bien se passer, ce n’est pas la fin du monde, et nous faisons du mieux que nous pouvons ». Mais je ne pense pas que vous puissiez encore nous dire ça. Sommes-nous sur votre liste des priorités ? Mon père dit toujours : « Tu es ce que tu fais, pas ce que tu dis ». Ce que vous faites me fait pleurer la nuit. Vous, les adultes, vous nous dites que vous nous aimez, mais je vous mets au défi, s’il vous plaît, de faire en sorte que vos actions reflètent vos paroles. Merci.
Source: Zero Hedge, le 27 septembre 2019 – Traduction par Nouvelordremondial.cc
Et non ça ne devrait pas vous rappeler grand chose puisque depuis on n’a rien fait ni pour le climat ni pour les nouvelles générations.
Je n’aime pas Greta, mais elle a le mérite de remettre ce constat au premier plan. Je préfère de loin la première version de l’autre gamine de 12 ans.
https://www.youtube.com/watch?v=QpgrQuLqLhg ET ALORS IL EST OU LE PROBLÈME ?
Vous avez raisons… Chipotez sur le pourquoi du comment. Nous laissons une planète exsangue à la génération suivante et en plus, vous reprochez aux jeunes de vous le faire remarquer???
“Quand le sage regarde la terre mourir, le fou compte son argent…”
” donc votre reflexion est on ne peux …bete!”
Il n’y a que la vérité qui blesse
Pourquoi comparer ?
Ce que disait Seven Cullis Suzuki était déja frappé du bon sens. Oui ” déja !”
Ce qu’en dit Greta Thunberg l’est tout autant. Que cela vienne 27 ans plus tard, à qui la faute ? .Qui ne saurait être en colère après tout ce temps ?
Pourquoi parler “d’invectives” ? pourquoi se tromper de coupables ?
Merci à Gréta…
Jean Claude Le Coz
Votre article est franchement constructif, quand on sait que Severn Suzuki soutient Greta Thunberg, et que Greta n’est apparemment pas en campagne électorale mais plutôt activiste climatique…
Qu’est elle devenue aujourd’hui cette petite ?
Donc elle as plus ou moins copier, le discours????
Je l’as trouver très bonne actrice, et son agressivité fait peur,
27 ans déjà … et personne n’a bougé pour le climat? … quand on dit que cela fait des décennies que les scientifiques tirent la sonnette d’alarme! Merci au mouvement d’avoir reprit le flambeau 😉 …Au vu de l’immense mobilisation qu’il soulève et qui est mondiale, cette fois, on peut espérer que les politiques, les dirigeants de tous les Pays, se sentent “obligés” d’agir maintenant !
ils n’en sont pas morts cher Gerard…mais nous ou nos enfants c’est pour bientot!! donc votre reflexion est on ne peux …bete!
27 ans déjà et apparemment ils n’en sont pas morts…
Ce texte est bien plus beau et bien plus touchant que les invectives de Greta!
Denise Mialou