Attention: discours toxiques
Une tribune de Guilhem Carayon, responsable de l’UNI pour l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Cela fait plus de 60 ans que la colonisation française s’est achevée. On pourrait croire le débat clos sur cette période de notre histoire. Mais voilà que le témoignage récent d’un étudiant en Science-Politique, à l’Université de Lyon 2, souligne la prolifération des thèses « décolonialistes » à l’Université.
Cet étudiant révèle l’existence, au programme du cours « Sociologie des mobilisations collectives », d’un chapitre introductif sur « Les effets de la répression sur les mobilisations et les militants », assorti d’une étude particulière d’un texte sur la mort du militant écologiste Rémy Fraisse. On apprend également que le directeur de l’UFR d’Anthropologie, Sociologie et Science politique, avait adressé un courrier électronique en décembre 2017 aux étudiants de l’université pour les appeler à manifester devant la Préfecture du Rhône afin de soutenir les migrants… L’Université Lyon 2 est-elle la seule à avoir pris un tournant « décolonialiste » ou serait-elle révélatrice de la percée de ce courant à l’Université, en France ?
Je suis inquiet
La réalité est inquiétante. Le sociologue Stéphane Dorin qui dénonçait la progression endémique de ces thèses à l’Université a été écarté du Groupe de recherches sociologiques sur les sociétés contemporaines (GRESCO). La députée Danièle Obono, proche du Parti des Indigènes de la République, a été nommée au Conseil d’administration de l’UFR de Science politique de La Sorbonne. Partout, les relais de cette idéologie s’installent et prospèrent, cherchant à exercer une hégémonie culturelle.
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Pour comprendre ce courant « décolonialiste », il faut l’analyser à l’aune de ses activistes principaux. Le colonialisme européen serait, selon eux, encore présent dans la société française. Il s’exprimerait sous la forme de rapports de domination et d’exploitation. Les oppresseurs seraient les « blancs », évidemment descendants des colonisateurs européens, les oppressés seraient les minorités visibles, victimes du système capitaliste. Reprenant les vieux travaux de Bourdieu autour de la violence symbolique frappant les classes populaires, exploitées par les groupes sociaux privilégiés, les « décolonialistes » insèrent un critère racial à l’origine de cette prétendue exploitation. L’exploitation ne serait désormais plus économique et culturelle, mais racialiste. Cette approche marxiste, portée par Aníbal Quijano, « penseur décolonialiste » péruvien, s’est déplacée sur le genre créant ainsi une nouvelle catégorie de rapports de force. Maria Lugones explique, par exemple, que le genre serait une construction sociale issue du pouvoir capitaliste européen. La croyance partagée par tous ces théoriciens du « décolonialisme » repose sur un constat effrayant: l’Etat français serait fondamentalement raciste. La parenthèse du régime de Vichy ne se serait-elle jamais refermée ? Absurde.
Guilhem Carayon, Responsable à l’UNI, s’indigne contre l’idéologie « décolonialiste » qui gagne nos facs
Premièrement, que font en Europe ces pauvres victimes de ces affreux colonialistes ? C’est stupide de vivre au milieu de ses bourreaux, non ?
Deuxièmement, c’est évident que l’Afrique serait un petit paradis où tout le monde voudrait aller vivre si les Européens avaient continué à gérer ce continent, on voudrait tous habiter chez Madame Obono, c’est pas elle qui viendrait cracher sur la main qui la accueillie !