L’Ocean Viking, navire affrété par les ONG françaises SOS Méditerranée et Médecins sans frontières et subventionné, entre autres donateurs, par la ville de Paris, poursuit son service de navette entre la Libye et l’Italie. Mardi, il annonçait avoir récupéré 109 candidats à l’immigration illégale en Europe au large des côtes libyennes. Il y a en ce moment une dizaine de navires d’ONG européennes en Méditerranée. Déjà, le centre d’accueil de Lampedusa est à nouveau submergé. 570 immigrants avaient été débarqués dans le port de la petite île italienne dans la première moitié de septembre et il en est encore arrivé quelque 200 pendant la seule journée de mardi.
Le nouveau gouvernement italien ressort la bonne vieille solution de la gauche immigrationniste : il faut redistribuer tous ces immigrants de manière automatique dans l’UE. Le président français était à Rome mercredi pour y rencontrer son homologue italien Sergio Mattarella ainsi que le Premier ministre Giuseppe Conte et le sujet a été abordé. L’Allemagne, de son côté, s’est dite, par la voix du ministre de l’Intérieur Horst Seehofer, prête à accueillir 25 % des immigrants débarqués en Italie si des solutions « européennes » sont adoptées. On parle donc à nouveau de redistribution obligatoire à Rome, Berlin et Paris des immigrants illégaux et il en sera à nouveau question à la réunion prévue à Malte le 23 septembre. Une réunion qui se fera toutefois sans les pays du groupe de Visegrad hostiles à cette solution qui ne peut à leurs yeux qu’aggraver l’immigration illégale en Europe. Dimanche, le ministre des Affaires étrangères hongrois a assuré que la Hongrie continuerait de défendre ses frontières et refuserait « tout type de quota » (de migrants) malgré les décisions « regrettables » et « dangereuses » qui conduisent à une réouverture des frontières italiennes.
Mais même entre les trois capitales occidentales, l’accord n’est que de surface puisqu’Emmanuel Macron n’entend prendre en charge que des immigrants qui ont de vraies chances d’obtenir l’asile et pas les immigrants économiques qui constituent la grande majorité des arrivants. C’est d’ailleurs ce qui lui avait valu les foudres de l’ancien ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini lorsque le président français avait, en juillet, annoncé à grand bruit une initiative de redistribution des immigrants entre huit pays européens volontaires.
Un nouveau sondage publié jeudi dans Il Giornalevient par ailleurs confirmer le manque de confiance des Italiens vis-à-vis de ce gouvernement Conte II formé par le parti de gauche M5S, prétendument antisystème, et le parti de la gauche du système, c’est-à-dire le Parti démocrate (PD) des anciens Premiers ministres Renzi et Gentiloni. Pour 52 % des électeurs italiens (contre 33 % qui pensent le contraire), l’Italie, malgré le discours de ses dirigeants qui parlent d’un grand retour sur la scène européenne, ne compte plus dans l’UE, et 54 % des Italiens ne croient pas que leur nouveau gouvernement obtiendra la redistribution des immigrants débarqués en Italie.
Le gouvernement Conte II doit aussi déjà faire face à son premier coup dur. L’ancien Premier ministre Matteo Renzi, qui avait pourtant appelé à l’alliance entre le M5S et le PD pour empêcher Salvini de devenir Premier ministre, vient déjà de quitter le PD en emmenant avec lui 41 parlementaires. Renzi a certes assuré ne pas vouloir faire tomber le gouvernement, mais il a déjà su dans le passé se montrer très imprévisible. •
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