Le Tibet, indépendant depuis 1913, avait bien failli obtenir une reconnaissance définitive de cette indépendance en 1949, par adhésion du pays à l’ONU. Mais les gouvernements, tant indien qu’américain et britannique, n’avaient pas soutenu la demande des autorités tibétaines, car ils étaient persuadés que l’URSS opposerait un veto absolu et que les communistes chinois en profiteraient pour accentuer leur mainmise. Il y avait Hong-Kong, Macao, Taïwan à préserver.
A partir de là, le sort du Tibet indépendant était scellé. Après une guerre perdue, en 1950, le Tibet reconnaissait en effet la souveraineté chinoise, mais – et c’est là que le parallèle avec le sort du Hong-Kong d’aujourd’hui s’impose – l’accord en 17 points censé régir dorénavant les rapports entre la Chine communiste et le petit Tibet prévoyait que Pékin ne remettrait pas en cause les structures politiques du Tibet et laisserait la liberté de culte à ses habitants. Deux systèmes pour un seul pays, en quelque sorte. Cela ne vous rappelle rien ?
Mais huit ans après l’accord, le peuple tibétain se soulève, car bien évidemment le PC ne respecte rien de ses engagements. La révolte est antichinoise, mais surtout anticommuniste. Elle éclate le 10 mars 1959 à Lhassa. La répression est terrible, et, comme pour Tiananmen, nul ne sait combien il y eut de victimes. 5 000, comme l’affirme Pékin ? 87 000, comme l’indiqueraient des archives non publiques du Parti communiste chinois ? Pour la seule ville de Lhassa, la capitale, il y eut 15 000 victimes, essentiellement par exécution, et non au cours de combats.
Les massacres, qui prennent les allures d’un commencement de génocide du peuple tibétain, vont se dérouler de mars 1959 à septembre 1960, culminant durant les mois de l’été 1959. Mais à l’échelle des crimes communistes, l’affaire tibétaine n’est évidemment que de peu d’importance. •
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