Georges Michel, colonel à la retraite
Faut pas toucher au prince Harry. Sacré, le prince Harry ! Pas tellement parce qu’il est prince ; enfin, si, un peu, quand même, parce que s’il n’était pas prince, on n’en entendrait pas parler, comme dirait Monsieur de La Palice. Faut pas y toucher parce qu’il est le fils de la regrettée princesse Diana, la princesse des cœurs d’artichaut de Grande-Bretagne et d’ailleurs.
William, aussi, c’est le fils de Diana, mais vu que c’est l’aîné, il a moins besoin d’être protégé. Cette tendresse pour les cadets ! Elle a pourri la vie de la famille royale de France depuis ce « pauvre » duc d’Orléans qui accumula, avec ses descendants, l’une des plus grosses fortunes de France durant deux siècles avant qu’un rejeton ne la dilapide à la fin du siècle dernier. Harry, c’est le préféré, dit-on, des petits-enfants de la reine. On lui a même passé ses déguisements en officier SS ou en tenue d’Adam. Il faut bien que jeunesse se passe. Et puis, il faut le reconnaître, il a montré, en Afghanistan, qu’il n’était pas un soldat d’opérette. En plus, il a contribué à dépoussiérer la couronne d’Angleterre qui ne se posera jamais sur sa tête, au rythme où vont les choses chez les Cambridge, en épousant une femme qui concentre apparemment toutes les qualités requises. En vrac : vedette d’Hollywood, métisse, divorcée, féministe, copine avec tout plein de stars, vegan, détestant Trump et résolument engagée dans le combat pour sauver la planète. Et, sur ce point, le prince Harry est en total raccord avec Meghan. La preuve ?
Les preuves, vous voulez dire, mais il y en a des wagons ! D’abord, le prince, il a dit qu’il ne voulait que deux enfants. Ça, c’est bien. En plus, ça fera des frustrés de la Couronne en moins. Tous ces cadets et cadets de cadet qui attendent l’hypothétique intoxication alimentaire de la branche aînée à l’occasion d’un barbec familial, ou une sorte de divine surprise du même genre qui vous fait gagner d’un coup dix places dans l’ordre de succession, franchement, ce n’est pas humain, ce n’est même pas moral – pardon, ce n’est pas éthique.
Ensuite, le prince parcourt la planète pour la sauver. Et comme il vit non seulement avec Meghan mais avec son temps, le prince, il fait ça en avion, ça va plus vite. Par exemple, et sans doute pour l’exemple, fin juillet, accompagné de sa duchesse, il s’est rendu en Sicile pour assister à un « événement » organisé par le « géant américain » – pas Trump, bande de ploucs, mais Google – avec 250 convives triés sur le volet. Il paraît même que le prince, il a fait un discours pieds nus. C’est dire. Des fans ont-ils relevé l’empreinte princière dans le sable ? On ne sait pas mais, pour l’heure, c’est son empreinte carbone qui crée la polémique au Royaume-Uni. En effet, en moins d’un mois : la Sicile, Ibiza, l’Angleterre et maintenant Nice, où Elton John les a accueillis dans sa villa afin qu’ils puissent se reposer « dans la sécurité et la tranquillité ». Et tout ça, donc, en avion. The Sun, mesquin, boutiquier, pour tout dire vulgaire, quoi, a estimé le voyage entre l’aéroport privé de Farnborough et Nice à quinze millions de livres sterling.
Mais il ne faut pas toucher au prince Harry. Alors, Sir Elton est venu à son secours. Il s’est dit « profondément bouleversé par le récit déformé et malveillant d’aujourd’hui dans la presse ». En plus, grand seigneur, c’est lui qui a offert le voyage en avion aux Sussex. Mais, attention, « pour soutenir l’engagement du prince Harry en faveur de l’environnement, nous [son mari et le chanteur] avons veillé à ce que leur vol soit neutre en carbone en apportant une contribution appropriée à Carbon Footprint TM ». Donc, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Et vous, qu'en pensez vous ?