"J'ai été très surpris du suicide de Jeffrey Epstein, mais peut-être pas autant que Jeffrey Epstein lui-même", déclara sarcastiquement un Internaute au matin de l'annonce de l'événement. Le décès impromptu du milliardaire pédophile déclenche encore d'innombrables réactions - la plupart du temps atterrées, quelquefois humoristiques.
Jeffrey Epstein, 66 ans, aurait été retrouvé mort dans un "suicide apparent" dans sa cellule du Centre Correctionnel de Manhattan samedi matin, son corps emporté sur une civière à environ 7h30. Jeffrey Epstein avait été mis sous surveillance anti-suicide après avoir été retrouvé dans sa cellule presque inconscient et "avec des marques sur le cou" le 23 juillet. Si deux sources pénitentiaires avaient alors évoqué une tentative de pendaison, une autre rétorqua qu'Epstein aurait pu s'infliger ces blessures lui-même pour favoriser un transfert. Une quatrième déclara en revanche que la possibilité d'une agression n'était pas à exclure, notamment de la part de l'ex-officier de police Nicholas Tartaglione, suspecté d'avoir tué quatre hommes et enterré leurs corps dans une histoire de trafic de cocaïne. Déjà beaucoup de mystères...
Depuis, les informations les plus contradictoires circulent. Jeffrey Epstein n'aurait pas été mis en surveillance dans une cellule anti-suicide, mais dans une cellule simple depuis le 29 juillet. Ou encore, il n'aurait pas bénéficié du niveau de surveillance requis faute de personnel, ramenant les visites toutes les demi-heures à une seule pour la nuit samedi matin. Les images de vidéo-surveillance seraient manquantes, ou il n'y aurait pas eu de caméras là où il était installé.
Comme le résume lapidairement un internaute:
- Le prisonnier Jeffrey Epstein fait une tentative de suicide.
- Il est mis sous surveillance anti-suicide.
- Il se suicide avec succès.
- Circulez, il n'y a rien à voir.
Le suicide d'un suspect aussi important que Jeffrey Epstein, alors même qu'il est incarcéré dans une prison sous surveillance anti-suicide et qu'il a fait une première tentative quelques semaines plus tôt, reste un constat difficile à avaler. Évidemment, les médias romands ne s'étonnent de rien ; pour eux, il n'y a aucun problème, et ceux qui pensent autrement ne sauraient être que des complotistes. Pourtant, même en Europe, Le Figaro évoque un "suicide apparent". Et aux États-Unis, la polémique fait rage dans les médias, y compris au sein des rédactions alignées à gauche.
Les différentes morts de Jeffrey Epstein
Le suicide est la première cause de mortalité des détenus américains - la deuxième étant l'overdose. D'après un agent de correction américain anonyme, le suicide d'Epstein n'aurait jamais dû être possible dans un milieu carcéral conforme:
Je suis agent de correction. Cela n'aurait jamais dû être possible. Au cours du processus d'admission, en raison de la nature de ses crimes et de sa célébrité, il aurait déjà dû faire l'objet d'une surveillance particulière. Après la première tentative, il aurait été dans une cellule spéciale. Il porterait ce que nous appelons une «combinaison cornichon», c’est une combinaison verte que vous ne pouvez ni déchirer ni attacher à rien. Ses couvertures seraient du même matériau. Il ne recevrait que des produits d'hygiène sous surveillance. La seule chose autorisée dans sa cellule serait un livre et des documents judiciaires. Nous serions alors surveillés au plus près. C'est un énorme échec du système pénitentiaire. Je veux une enquête poussée sur la façon dont cela a pu se produire.
De même, les cellules anti-suicide sont prévues pour empêcher toute accroche, saillie, ou matériau dont on pourrait se servir pour se pendre. Les cellules contiennent un ou deux prisonniers, et font l'objet d'une ronde toutes les demi-heures. Les prisonniers sont délivrés de toute ceinture, ficelle, lacet, cordelette qui pourrait servir à les étrangler ; et même les fournitures présentes dans la pièce sont étudiées pour empêcher qu'on ne puisse se pendre avec - M. Epstein pesait tout de même 90 kilos.
Pour l'instant, aucun détail ne filtre quant à son autopsie. Officiellement, on ne sait donc pas encore de quoi il est mort. S'il s'est pendu, le grand public aimerait sans doute savoir avec quels ustensiles il est parvenu à ses fins dans ce milieu particulier. Il semble difficile à croire qu'il soit parvenu à cacher sur lui de quoi se pendre alors qu'il était déjà incarcéré depuis des semaines.
Il pourrait bien sûr avoir été aidé par un complice. Des journaux expliquent que les caméras - si elles n'ont pas été débranchées - ne filmaient pas les cellules mais les couloirs attenants ; on pourrait donc voir si quelqu'un a apporté quelque chose au prisonnier.
Tout ceci participe de l'idée qu'il ait voulu se donner la mort et qu'un tiers l'ait soutenu dans sa démarche. Mais cette situation ne correspond pas à son comportement jusque-là. Selon le témoignage de gardiens, il s'était peu à peu accoutumé à la vie carcérale, et après sa première "tentative de suicide" il se serait plaint à des collègues de cellule que quelqu'un souhaitait sa mort. Les esprits les moins curieux s'empresseront de défausser tout ces aspects gênants comme des rumeurs sans fondement, mais il reste un détail troublant.
Epstein souhaitait attendre son procès en liberté surveillée, un privilège qui lui avait été refusé compte tenu des risques de fuite. Le jugement d'appel de ce refus de remise en liberté était imminent. Pourquoi s'être suicidé avant de connaître la nouvelle décision?
Une disparition bien commode
Beaucoup de gens très haut placés se sentent sans doute soulagés de la disparition du milliardaire. Au moins il ne parlera pas. Mais se pourrait-il qu'ils aient pris une part plus active dans son suicide?
L'hypothèse est évidemment gênante à notre époque où remettre en question la vérité officielle est de plus en plus un acte de dissidence (il n'y a pas si longtemps la même attitude permettait de gagner des oscars). Il faudrait également que les gens qui veuillent l'éliminer aient le bras très, très long.
Ou peut-être pas tant que ça. Il se trouve par exemple que Colleen McMahon, le juge en chef du SDNY (la cour de district qui contrôle les dossiers et les détenus du centre où était incarcéré Epstein), fut nommé à son poste par un certain Bill Clinton. Et Shirley Skipper-Scott, le gardien du MCC, fut nommé au sien par Colleen McMahon.
Si les médias de gauche doutent de la véracité du suicide, c'est uniquement pour mieux essayer d'en faire porter le chapeau à Trump, dont ils se sont échinés à bâtir l'image de "bon ami d'Epstein" depuis l'arrestation du pédophile, bien qu'elle ne corresponde pas à la réalité. Et d'autres penchent plus pour une élimination par le clan Clinton.
Choisissez votre complot, camarades! Deux hashtags sont tendance en ce moment, #TrumpBodyCount et #ClintonBodyCount. Mais ils ne sont pas équivalents. Le premier semble avoir été inventé précisément pour contrer le second, et on peut le voir selon l'origine du Trend par Google. L'attribution du "suicide" à Trump semble venir uniquement de Calfornie, et des gens font beaucoup d'effort pour obtenir du buzz sur cette version...
Que les Républicains et les Démocrates se renvoient la responsabilité du suicide organisé de Jeffrey Epstein n'a aucune importance, si la dispute peut au moins permettre d'enquêter pour accéder à la vérité. Le grand public - américain tout du moins - ne se laisse plus compter des fables de "dysfonctionnement" qui virent de plus en plus au grotesque.
À un certain stade, ce sont ceux qui refusent de douter de la version officielle qui passent définitivement pour des imbéciles.
Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 12 août 2019
Pour prolonger cet exposé « opportun », nous sommes entrés dans un monde tel de désinformation, que l’on peut presque avoir le réflexe naturel de contester ce suicide apparent !
Réfléchissons ainsi ensemble à cette possibilité d’imaginer, que ce bel ensemble de déclarations embarrassées, ne le soit qu’à raison d’un mort vivant.
Car si un suicide peut sembler « opportun », une disparition contrôlée peut signer une belle opportunité pour le service d’une vérité ne pouvant plus être étranglée.
Ou il n’est pas mort. On le transfert à Guatanamo, comme ça les complices se croient à l’abris. Puis se font coffrer un part un et direction Guatanamo !
Epstein ne parlera plus, et tous ceux qui auraient des infos à donner sur le pizzagate et ses adeptes ne parleront plus non plus, ayant compris qu’ils risquent aussi le suicide, ou l’accident de voiture, ou l’électrocution, etc…..
Donc affaire classée.