De notre correspondant permanent à Varsovie – Comme le groupe Identité et Démocratie rassemblant notamment le RN français et la Ligue italienne, avec 73 députés en tout (1 de moins que le groupe Verts/ALE), le groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE, 62 députés) semble être victime d’un cordon sanitaire imposé par les libéraux, la gauche et l’extrême gauche en ce qui concerne l’attribution des vice-présidences du Parlement européen et des présidences de commissions.
Avec ses 26 députés, c’est le PiS polonais qui est la force dominante dans ce groupe, loin devant le deuxième, Fratelli d’Italia, le parti nationaliste italien allié à la Ligue au niveau local et régional, qui ne compte, lui, que 5 députés. Les Tories britanniques, après la raclée infligée par les électeurs aux élections européennes de mai, n’occupent dans ce groupe, avec leurs 4 députés, que la troisième place à égalité avec le parti conservateur tchèque ODS, les Hollandais du Forum pour la Démocratie de Thierry Baudet et de la coalition CU-SGP, et juste devant le N-VA belge et le parti espagnol Vox (3 sièges chacun). C’est donc tout naturellement que le groupe CRE avait proposé un Polonais du PiS, Zdzisław Krasnodębski, pour occuper un des 14 postes de vice-président du Parlement, une fonction qu’il occupait déjà dans le Parlement sortant. Malgré la progression du PiS aux dernières élections, le candidat du groupe CRE a toutefois été rejeté et aucun groupe à la droite du Parti populaire européen (PPE) n’est donc désormais représenté au bureau du Parlement. En revanche, les Verts ont deux vice-présidents ! (Voir la liste complète des vice-présidents ici).
De même, comme le groupe ID a été exclu des présidences et vice-présidences de commissions qui lui revenaient en vertu du règlement du Parlement (qui prévoit une répartition au pro-rata des sièges), la candidate du groupe CRE a été rejetée à deux reprises. Il s’agissait de l’ex-première ministre polonaise Beata Szydło qui se présentait à la tête de la commission emploi et affaires sociales. Après le rejet de sa candidature il y a une semaine (à 27 voix contre 21), le groupe CRE l’avait reproposée lundi. Résultat : 34 voix contre et 19 pour, avec deux abstentions. Le vote était secret à la demande des socialistes, mais il semblerait que Beata Szydło ait été refusée par une coalition des libéraux, des socialistes, des verts et de l’extrême gauche, le PPE l’ayant assurée de son soutien. Aux élections du 26 mai, Mme Szydło avait été la candidate la plus votée en Pologne (où les électeurs sont appelés à cocher le nom d’un candidat sur la liste de leur choix), avec un demi-million de voix. Son gouvernement (2015-17) avait été le premier dans la Pologne post-communiste à introduire un salaire horaire minimum quel que soit le type de relation de travail ainsi que des allocations familiales, et dans le gouvernement de Mateusz Morawiecki Beata Szydło était restée en charge de la coordination des aspects sociaux de la politique gouvernementale polonaise.
Néanmoins pour la gauche et les libéraux du Parlement européen, c’est apparemment une question de principe, et tant pis pour les règles, les usages, la démocratie et la représentativité des électeurs ! La socialiste néerlandaise Agnes Jongerius, qui présidait lundi les délibérations de la Commission emploi et affaires sociales en qualité de vice-présidente sortante de cette commission, a même déclaré ouvertement que si le groupe CRE propose un autre candidat du PiS, il sera lui aussi refusé. Cette commission reste donc la dernière des commissions parlementaires à ne pas avoir de président.
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Extrait de: Source et auteur
Après avoir lu cet article, on se demande donc pourquoi voter puisque nous ne sommes plus en démocratie, mais dans une sorte de nouvelle UERSS qui progresse, qui progresse, qui progresse dans sa volonté de faire disparaître cette démocratie “pour une tyrannie éclairée” comme le disent certains.
Sur ce plan là, la gauche et les libéraux sont main dans la main.
“Néanmoins pour la gauche et les libéraux du Parlement européen, c’est apparemment une question de principe, et tant pis pour les règles, les usages, la démocratie et la représentativité des électeurs”, nous dit-on.
Il y a vingt ou trente ans, qui aurait cru que l’on puisse assister à une telle entente entre ces deux entités politiques si opposées.
Que ne ferait-on pas pour bloquer l’action des partis conservateurs et anti-immigration incontrôlée?
FREXIT EVIDEMMENT.