Michel Garroté - Les attentats islamistes ne sont pas des attentats islamistes car l’islam est une religion de paix et d’amour. Questionner l’islam reviendrait à stigmatiser l’ensemble des musulmans. Ainsi, l’attentat de Strasbourg perpétré par Cherif Chekatt doit rester l’acte isolé d’un Français lambda, un acte isolé, incompréhensible, et, donc, dément. Telle est la thèse de la justice depuis 2015 : les terroristes sont des déséquilibrés qui agissent seuls. Et ça, c'est le déni, c'est la négation, de la sécession politique et culturelle, d’une frange importante de la communauté des Franco-musulmans.

Les médias et les experts s’associent pour conforter la thèse que l’islam ne saurait être meurtrier. Strasbourg n’a pas été victime d’un attentat islamiste, mais d’un moment de fragilité psychologique ou d'un désir de revanche sociale d’un malheureux. "Allah akbar" serait l’équivalent du "Peace and love" des hippies des années 1960. Les jeunes radicalisés ne sont pas des terroristes islamistes, mais des hippies qui ont mal tourné.

Pour justifier l'acte meurtrier d'un terroriste musulman, la "bouffée délirante aiguë" semble être un concept central - dans la compréhension psychiatrique faussée - du passage à l’acte criminel, par les experts psychiatres. Le concept de "bouffée délirante aiguë" est aujourd’hui une facilité en matière de psychiatrie criminelle pour définir l’irresponsabilité pénale des terroristes musulmans en dehors de toute compréhension des processus psychoaffectifs ou passionnels à l’origine du passage à l’acte criminel. Aucun doute : "Allah akbar" est l’équivalent de "Peace and love".

Michel Garroté pour LesObservateurs.ch