Avec 23 sièges pour LREM (autant que le RN) au groupe libéral européiste ALDE, rebaptisé pour l’occasion ALDE&R (« R » pour « Renaissance »), les Français représenteront la plus grosse force politique au sein de ce groupe central pour les futures alliances, car, à l’échelle européenne, c’est lui le grand vainqueur de ces élections : il comptera, selon les résultats encore provisoires mardi matin (tous les pays n’ayant pas encore communiqué leurs résultats définitifs), 105 députés au lieu de 67 précédemment, soit 38 de plus.
En raison du recul du groupe PPE de centre-droit (179 députés au lieu de 221) et du groupe social-démocrate S&D (153 députés au lieu de 191), pour la première fois depuis 1979, ces deux groupes ne pourront en effet plus se partager les postes et les décisions au Parlement européen. Ils devront désormais composer avec les libéraux centristes de l’ALDE&R comme le prévoyaient les sondages avant les élections. Même en cas de sortie du Fidesz (13 députés) du PPE, un tel bloc formé par la gauche, le centre et la fausse droite totalisera 424 sièges sur 751, la majorité absolue étant à 376 sièges.
Contrairement à ce qui se dit dans les grands médias, les « populistes » de droite ont globalement, à l’échelle européenne, à peu près réalisé les scores prévus par les sondages. Les trois groupes à la droite du PPE progressent de 20 sièges et en totaliseront donc 175 sur 751 (et même 188 si l’on y ajoute le Fidesz) dans le nouveau parlement, soit le quart du total. La progression est encore plus forte si l’on déduit le nombre de « conservateurs » britanniques du total de ces trois groupes puisqu’ils ne sont pas étiquetés « populistes ». Sans les Tories mais en y ajoutant le Fidesz, les « populistes » de droite totalisaient 148 députés avant les élections de dimanche et ils en comptent 184 aujourd’hui, soit une progression de 36 sièges par rapport à leur niveau de 2014 qui était déjà un record historique pour ce genre de partis. À noter toutefois qu’en raison du très gros succès du Brexit Party de Nigel Farage, qui a fait entrer 29 députés dans le nouveau Parlement (contre 24 dans le précédent) sur les 73 députés britanniques, cet ensemble « populiste » de droite verra partir un nombre conséquent de députés en cas de Brexit.
Leur progression est donc nettement plus forte que celle des Verts dont le groupe passe de 50 à 69 députés, soit 19 députés de plus censés constituer la fameuse « vague » verte évoquée par les grands médias français. À noter que, au contraire de la vague « populiste » de droite dont on dit qu’elle aurait été arrêtée (alors qu’à l’échelle européenne la progression de ces « populistes » de droite correspond bien à ce que prévoyaient les sondages), la vague verte n’a eu lieu que dans les pays de l’ouest et du nord du continent, le sud et l’est ayant été totalement épargnés. Quant à l’avancée des libéraux centristes, qui seraient les grands vainqueurs de ces élections à en croire les médias français, et dont Emmanuel Macron peut à juste titre se réjouir, ce n’est qu’une réorganisation des voix au sein du camp gaucho-libéral puisque sur les questions de société (LGBT, avortement, immigration, etc.) et quand il s’agit de demander toujours plus de transferts de pouvoir à Bruxelles, le PPE (hormis les Hongrois du Fidesz), l’ALDE et le S&D votaient déjà généralement à l’identique.
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