Le Premier ministre britannique Theresa May a annoncé, le 24 mai dans la matinée, sa démission du poste de chef du gouvernement et révélé qu’elle quitterait le 10 Downing Street le 7 juin prochain. «Je vais rapidement quitter mon poste. Un poste que j'ai eu l’honneur infini d'occuper. […] Je le fais sans amertume […] mais avec l’énorme gratitude d’avoir pu servir le pays que j’aime», a-t-elle exposé devant sa résidence londonienne, regrettant de «n’avoir pas été capable d’acter le Bexit».
'It will always remain a matter of deep regret to me that I have not been able to deliver Brexit.'@Theresa_May says whoever replaces her as PM will have to find "consensus in parliament where I have not".
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— Sky News (@SkyNews) 24 mai 2019
La deuxième femme de l’histoire du pays à être devenue Premier ministre, après Margaret Thatcher entre 1979 et 1990, a été contrainte de renoncer à son poste après ses échecs successifs à faire valider, par la Chambre des communes, son plan de sortie de l’Union européenne (UE). Elle avait pris ses fonctions en juillet 2016, soit moins d’un mois après le référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne UE.
Le Brexit comme chemin de croix
En mars 2017, elle active l'article 50 du traité de Lisbonne censé aboutir deux ans plus tard, le 29 mars 2019, à la sortie définitive du Royaume-Uni de l'UE. Et c’est ce dossier précisément qui aura poussé la dirigeante britannique vers la sortie. Empêtrée dans des négociations sans fin avec l’UE, mais aussi au sein même de sa formation, depuis son arrivée au pouvoir, elle ne peut que déplorer, en juillet 2018, impuissante, le départ de trois membres de son gouvernement : Boris Johnson, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, David Davis, secrétaire d’Etat à la sortie de l’Union européenne ainsi que son sous-secrétaire d’Etat Steve Baker.
Pire encore, en novembre 2018, alors que l’UE et l’ancienne secrétaire d’Etat à l’Intérieur, sous David Cameron, présentent enfin un plan d’accord entre les deux parties, ce sont cette fois six membres du gouvernement qui claquent la porte (Dominic Rabb, Suella Braverman, Esther McVey, Anna-Marie Trevelyan, Ranil Jayawardena et Shailesh Vara), considérant que cette entente n’est pas conforme au résultat du référendum de 2016. Le 11 décembre 2018, elle annonce le report du vote de la Chambre des communes pour le 15 janvier. Le lendemain, 48 parlementaires issus de son propre parti déclenche une motion de censure, qui échoue, contre celle qui a travaillé pour la Bank of England entre 1977 et 1983.
Depuis début 2019, l’ancienne ministre des Femmes et des Egalités tente de faire voter son accord. Elle se heurte à trois rejets devant la Chambre des communes : une première fois le 15 janvier, une deuxième fois le 12 mars et enfin une troisième fois le 29 mars, jour où le Royaume-Uni devait initialement quitter l’UE. Theresa May obtient par la suite un report du Brexit jusqu’au 31 octobre.
Alors qu’un nouvel échec semble se dessiner pour le chef du Parti conservateur, elle prononce un discours le 21 mai ouvrant pour la première fois la voie à l’organisation d’un second référendum. Cette annonce entraîne la démission de la ministre des relations avec le Parlement Andrea Leadsom. Le 24 mai, elle est finalement contrainte à la démission pour ne pas être démise de ses fonctions par son propre camp.
Qui pour la remplacer ?
Plusieurs noms ont d’ores et déjà commencé à circuler pour occuper le 10 Downing Street. Le mieux placé, et grand favori des bookmakers, semble être l’ancien maire de Londres, Boris Johnson, grand artisan de la victoire du Brexit au référendum. Celui que l’on surnomme «Bojo» avait été nommé ministre des Affaires étrangères par Theresa May dès son accession au pouvoir. Il restera un peu moins de deux ans au gouvernement se permettant de critiquer le Premier ministre sur sa stratégie dans les négociations avec l’UE. Très populaire chez la base des militants, certains de ses pairs lui reprochent néanmoins des gaffes à répétition et une forme de dilettantisme.
Une autre candidate possible est l’avocate Andrea Leadsom, 56 ans, anciennement ministre des relations avec le Parlement qui avait démissionné le 22 mai. Autre nom à circuler, celui du ministre de l’Environnement Michael Gove. Lieutenant de Boris Johnson pendant la campagne référendaire, l'homme âgé de 51 ans l’avait poignardé dans le dos en 2016 en lui retirant son soutien au moment où celui-ci briguait la tête du gouvernement pour s’y présenter lui-même.
Les noms de Jeremy Hunt, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, 52 ans, de Dominic Raab, 45 ans, ancien ministre du Brexit, qui avait démissionné seulement quatre mois après sa nomination, de Sajid Javid, secrétaire d’Etat à l’Intérieur mais aussi celui d’Amber Rudd, 55 ans, secrétaire d’Etat au Travail qui avait soutenu l’accession au pouvoir de Theresa May circulent également. Le successeur de Theresa May sera connu le 20 juillet prochain.
Alexis Le Meur
Extrait de: Source et auteur
Il était absurde -mais non dépourvu de calculs perfides- de nommer Prime Minister une femme ayant ouvertement soutenu le “non” au référendum sur le Brexit. Cela explique qu’elle n’a fait que s’opposer de manière très molle aux chantages de l’U.E. Maintenant, on parle de violer la démocratie en imposant un second référendum. La manœuvre des européâstres apparaît dans toute son indignité. Mais le succès (à cette heure encore caché) du parti de Nigel Farage viezndra sans doute mettre un terme à cette trahison. Nigel Farage n’est malheureusement pas en mesure d’être Premier Ministre, alors souhaitons que Boris Johnson le devienne. Pour mener à bien le Brexit, voire le “hard Brexit”, il faut un chaud partisan du Brexit capable de faire plier un parlement imbécile mais hargneux.