Le ministère néerlandais de la Justice a dissimulé les « crimes graves » commis par des requérants d’asile. Viols, coups et blessures, meurtres, etc. étaient simplement présentés comme « Autres ».

Le quotidien néerlandais De Telegraaf révèle les tentatives du ministère de la Justice et de la Sécurité de camoufler l’ampleur de la criminalité des requérants d’asile. Dans un article publié le 16 mai, le journal écrit que tout en promettant la transparence, le ministère a tenté de dissimuler des crimes graves en les qualifiant d’« autres incidents ». Ces « autres incidents » comprennent des cas de viol et de maltraitance d’enfants.

Cette tentative délibérée d’induire la population en erreur n’était pas la première, puisque De Telegraaf avait déjà dû faire appel à des mesures légales en 2017 pour obtenir des données sur les crimes commis par les demandeurs d’asile. Ensuite, le ministère a nié avoir tenu un registre distinct, affirmant qu’il n’avait pas de chiffres à divulguer. En réalité, la police tenait des statistiques, et selon De Telegraaf c’est l’ampleur même du dossier qui a retenu le ministère de divulguer l’information.

Maintenant, deux ans plus tard, ans ce que le journal qualifie de « pénible affaire », le ministère récidive. L’objectif est encore une fois la dissimulation : le ministère a regroupé un millier d’« autres crimes », et de nouveau De Telegraaf a dû recourir à des sources policières pour combler les lacunes.

Sur les 1 000 « autres », il y avait :

• 79 infractions sexuelles, allant de l’agression sexuelle à l’exploitation sexuelle d’enfants, au viol et à la possession de pornographie infantile
• 51 cas de coups et blessures
• 31 meurtres ou homicides involontaires coupables
• 5 enlèvements ou prises d’otages
• 4 cas de traite d’êtres humains
• 73 cas de trouble à l’ordre public.

Le ministère se dit innocent. Un porte-parole reproche à la police de ne pas avoir fourni suffisamment de données exactes. Mais le fait que la police disposait de l’information implique que le ministère aurait pu l’exiger, selon le député Jasper van Dijk, qui conclut : « Il est remarquable que le Ministère n’ait pas signalé ce [manque d’information], c’est un manque de transparence. Nous devons savoir de quoi nous débattons. »

Les 1 000 « autres » crimes brossent un tableau peu reluisant de la situation à l’intérieur et autour des centres pour requérants d’asile. Au total, la police a enregistré 4600 crimes et délits commis par des requérants d’asile en 2018. Le vol à l’étalage était champion (2030 cas), suivi du vol à la tire, du vol de sacs à main, de la violence physique et des menaces.

Source : Voice of Europe
Traduction Cenator
Suite (en anglais) : The Old Continent
Articles du Telegraaf (en néerlandais) : 1, 2

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