Le limogeage, le 1er mai, du ministre de la Défense Gavin Williamson par Teresa May n’aura pas suffi à étouffer le scandale. Le Parlement britannique réclame désormais une enquête sur les fuites de la réunion du Conseil national de sécurité lors de laquelle a été évoqué l’équipementier de télécommunication chinois Huawei.
Le 24 avril, le quotidien britannique The Telegraph, rapidement repris par l’ensemble des médias, révélait que lors d’une réunion de ce Conseil qui supervise les questions de sécurité au sens large, avait été décidé d’autoriser le géant chinois des télécommunications Huawei à prendre part à l’équipement de certaines parties «non-essentielles» du futur réseau 5G au Royaume-Uni.
Selon The Telegraph, cette réunion aurait révélé des divergences profondes parmi les huit membres de ce comité qui se réunit sous l’autorité du Premier ministre. Cinq d'entre eux se seraient insurgés contre ce choix fait en dépit de nombreux avertissements sur les risques d’ouvrir la porte à Huawei présenté dans les médias comme lié aux services secrets chinois.
Niant être à l’origine des fuites, Gavin Williamson a été immédiatement remplacé par Penny Mordaunt précédemment ministre du Développement. L’ensemble de la classe politique réclame une enquête, y compris l’intéressé qui affirme qu’elle lui permettrait d’être lavé de tout soupçon. Mais une partie de la presse britannique est convaincue que ces fuites avaient pour but de donner la possibilité aux rivaux de Theresa May – laquelle a déjà évoqué publiquement sa possible démission – de se présenter comme plus crédibles qu’elle en matière de sécurité. Ces fuites n’ont été ni démenties ni confirmées par le gouvernement britannique, qui a déclaré qu'une décision finale serait prise «à la fin du printemps».
Forte pression au sein des Five Eyes
Robert Strayer, sous-secrétaire adjoint aux cyber-communications et aux communications internationales du département d'Etat américain, a immédiatement réagi en déclarant, le 24 avril, que les Etats-Unis faisaient savoir aux autres pays que, s'ils autorisaient «des fournisseurs non sécurisés et non fiables» dans leurs réseaux 5G, cela pourrait remettre en cause leurs «arrangements en matière de partage d’informations avec eux».
Une allusion à l’alliance des «Five Eyes» (cinq yeux) qui organise le partage de renseignements entre l’Australie, le Canada, les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni. Les Etats-Unis ont demandé aux membres de refuser l’accès de leurs réseaux de télécommunications 5 G à Huawei, et ils ont été jusqu’ici suivi par des déclarations de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Mais le Canada n’a pas encore pris sa décision et celle du Royaume-Uni pourrait influencer son choix.
Dans une interview accordée à la BBC, Robert Strayer précisé : «Nous pensons que les enjeux ne peuvent pas être plus importants en ce qui concerne la technologie 5G, à cause de tout ce que nous construirons au cours des années à venir en plus de cette technologie. […] De plus, nous nous inquiétons de la possibilité [...] que la Chine ait potentiellement accès à cette augmentation massive de données, des données personnelles dans de nombreux cas, qui pourraient être utilisées de manière néfaste.» Enfin, le sous-secrétaire s’est fait menaçant en rapportant que Mike Pompeo, le chef de la diplomatie étasunienne avait déclaré que si les Etats-Unis estimaient qu’un certain seuil de risque était dépassé, ils ne seraient « plus en mesure de partager d’informations.»
La Chine exhorte Londres à prendre «la bonne décision de manière indépendante»
Mais la Chine a également réagi, dans l’édition dominicale du Telegraph par la voix de Liu Xiaoming, son ambassadeur au Royaume-Uni. Dans une tribune publiée sur le site web du journal anglais ce dernier a exhorté Londres à ignorer les pressions externes et à prendre «la bonne décision de manière indépendante» concernant les fournisseurs du nouveau réseau.
Reprenant des éléments de langage employé par le Royaume-Uni pour se présenter, une fois sorti de l’UE comme une puissance économique mondiale apte à passer des accords avec les pays du monde entier, Liu Xiaoming a estimé : «Les pays qui ont influence mondiale, comme le Royaume-Uni, prennent leurs décisions de manière indépendante et conformément à leurs intérêts nationaux.» Et il a ajouté : «La dernière chose que la Chine attend d'une "Grande-Bretagne mondiale" véritablement ouverte et juste, est un terrain de jeu qui n'est pas équitable.»
Il a aussi expliqué que les problèmes de sécurité liés au développement de la 5G étaient compréhensibles, car il s’agissait d’une nouvelle technologie qui «n’est pas parfaite». Mais, il ajouté que les risques pouvaient être affrontés «à condition que les pays et les entreprises travaillent ensemble». Et surtout, il a attiré l’attention sur la coopération entre Huawei et des spécialistes britanniques en soulignant : «Huawei a fait ses preuves en matière de sécurité au fil des ans, ayant pris l’initiative d’investir dans un centre d’évaluation de la cybersécurité, qui emploie une équipe de surveillance entièrement britannique. La société a travaillé dur pour améliorer sa technologie et la sécurité et la fiabilité de ses équipements.»
Extrait de: Source et auteur
«La dernière chose que la Chine attend d’une “Grande-Bretagne mondiale” véritablement ouverte et juste, est un terrain de jeu qui n’est pas équitable.»
Croire que la Chine dont le but est de “dominer” le monde, qu’elle pratique une forme équitable de relations commerciales, c’est un peu comme regarder le soleil en face sans lunettes de protection. Et le plus drôle est qu’elle exige une attitude “réellement” équitable envers elle. Puissent les européens ne pas être des naïfs suicidaires.
Au moins, nos tarés de “progressistes européens dont la grande Bretagne ” tous à la botte de SOROS, savent à qui ils livrent leurs nations.
Un jour, tout ça pètera entre l’Amérique et la Chine conquérante sournoise. Les deux ayant le même goût de la puissance ou surpuissance, ça promet un grand feu d’artifice.