En 2017, selon le ministère de la Culture, le montant globale des subventions versées aux journaux de la presse écrite s'est élevé à plus de 84 millions d'euros. Si ce modèle de subvention a pour but affiché de soutenir la liberté de la presse, ses détracteurs déplorent que les plus gros montants des aides soient attribués aux grands groupes. Aujourd'hui en France, Libération et Le Figaro, cumulent en effet à eux seuls près de 20 millions d'euros d'aides.
Invité ce 14 avril sur le plateau de RT France, Eric Verhaeghe, essayiste et président de Tripalio, estime que, «dès lors qu'on fait une aide proportionnelle à la diffusion» par voie postale, on encourage «forcément les grands journaux». «Ce sont ceux qui ont les plus forts tirages et la plus forte distribution qui vont drainer les aides les plus importantes», poursuit-il. Eric Verhaeghe rappelle qu'il existe des journaux plus modestes qui, par rapport au nombre d'exemplaires édités, engrangent également d'importantes aides.
La liberté de la presse est extrêmement encadrée par l'Etat et les pouvoirs publics
Interrogé sur l’éventualité que l'Etat se serve de ces aides pour exercer une certaine influence, l'homme répond par l'affirmative : «L'Etat se comporte comme un très grand annonceur publicitaire dans la presse, notamment la presse quotidienne nationale. De ce point de vue, forcément cela a une influence politique [...]. Et d'ailleurs, tout le monde sait qu'il y a des coups de téléphone qui partent des cabinets ministériels, des bureaux des ministres, du gouvernement aux directeurs de publication pour leur dire : "vous m'enlevez cet article" [...] Il y a des cas réguliers qui apparaissent», croit-il savoir.
Enfin, il juge qu'en France «la liberté de la presse est extrêmement encadrée par l'Etat et les pouvoirs publics». «On sait qu'elle s'autocensure régulièrement pour complaire au pouvoir», affirme-t-il.
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Extrait de: Source et auteur
Dans un pays ou la principale Agence de presse ,l’AFP est une société d’état , ou la censure d’état , en novlangue s’appelle le CSA … une enveloppe de plus aux commanditaires des journaleux de service, pour parler de “liberté de la presse” relève d’un sens de l’humour augmenté…!