Crise algérienne
Comme l’on pouvait s’y attendre, la présidence de la République algérienne, sous la pression du général Salah et de l’armée (voir Présent du 28 mars), a officiellement annoncé lundi que le tyran cacochyme, au pouvoir depuis vingt ans, démissionnerait « avant le 28 avril 2019 », date de l’expiration de son mandat. Mais, non sans avoir pris auparavant des « mesures pour assurer la continuité du fonctionnement des institutions de l’Etat durant la période de transition ». C’est que, contrairement à ce que semblent croire certains de nos grands médias, qui saluent aujourd’hui une « victoire de la rue », la maffia FLN, qui monopolise le pouvoir depuis l’indépendance avec les résultats catastrophiques que nous connaissons, est encore très loin de vouloir céder sa place aux autres partis. De sorte que, dans cette affaire, Bouteflika semble surtout servir aujourd’hui de fusible au système FLN.
Une « vieille casquette » du régime pour assurer l’intérim
La « rue », d’ailleurs, qui n’a manifesté aucune euphorie à l’annonce de cette nouvelle, ne s’y est pas trompée. Tout comme les partis d’opposition qui, dans leur écrasante majorité, ont dénoncé une « manœuvre pour pérenniser le système ». Ainsi, l’Union démocratique et sociale a-t-elle immédiatement rappelé que les Algériens réclamaient « le départ de tout le système » et la mise en place d’« un Etat de droit ». Même colère du côté du mouvement Jil Jadid, qui a souligné que « le peuple […] s’est prononcé pour le changement du système ». Or, « Bouteflika va partir, et il va être remplacé par le président du Sénat, […] qui fait partie du camp présidentiel ».
Et en effet, selon la Constitution algérienne, Bouteflika parti, c’est Abdelkader Bensalah, 77 ans, qui devrait prendre sa place au sommet de l’Etat pour une durée maximale de 90 jours au cours de laquelle il devra organiser une élection présidentielle. Bensalah… « Vielle casquette » du régime s’il en est, réélu sept fois de suite président du Conseil de la nation, sur lequel il règne sans partage, et qui, ces dernières semaines encore, soutenait à fond la cinquième candidature contestée du tyran !
« Au FLN, on n’acceptera jamais que Bouteflika sorte par la petite porte »
Il faut dire que la présentation, dimanche soir, des membres composant le nouveau gouvernement censé incarner « un rajeunissement et un renouveau » aux yeux des nombreux manifestants, avait déjà annoncé la couleur : sur 28 postes à pourvoir, pas moins de 8 restaient occupés par des ministres de la précédente équipe, dont Noureddine Bedoui, nouveau Premier ministre et fidèle parmi les fidèles de Bouteflika. Et bien sûr le général Gaïd Salah, reconduit au poste de vice-ministre de la Défense, qu’il occupe depuis 2013…
Mais, après tout, Saïd Lakhdari, chef du groupe parlementaire du parti présidentiel, n’avertissait-il mardi matin que « nous, au FLN, on n’acceptera jamais qu’Abdelaziz Bouteflika sorte par la petite porte ». Avant d’ajouter, un rien menaçant : « Vous pensez qu’il va partir comme ça et laisser peut-être l’Algérie dans le chaos ? »
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Extrait de: Source et auteur
De toute façon, cette passation de pouvoir en Algérie peut tout aussi bien être le début d’une nouvelle chute de quelque chose à Moscou!
Après lui le Front Islamique du Salut. L’Algérie n’y échappera pas !