Louis Jämes.
Dans toutes les périodes historiques marquées par une forte domination d’une pensée unique, des prouesses d’inventivités permirent d’effectuer des bonds en avant spectaculaires. Jusqu’alors, de telles prouesses étaient jugées impossible, pour des raisons scientifiques, mais pour de très nombreux « savants » habités, Dostoïevski aurait dit possédés, par la pensée envahissante du moment ces impossibilités ne relevaient que de la perversité des contradicteurs.
Lyssenko est un brillant exemple de ce type de docteur Folamour. « Lyssenko assura son succès en promettant de sauver l’agriculture soviétique de la catastrophe où elle se trouvait à la suite de la politique désastreuse de collectivisation et d’une succession de mauvaises récoltes. Lyssenko affirmait avoir mis au point des méthodes permettant d’imposer des caractères héréditaires voulus à des plantes, et même de transformer à volonté une espèce en une autre. Il dénonçait la « génétique bourgeoise » comme une imposture et finit par étouffer tout débat scientifique et toute opposition en faisant arrêter ou exécuter nombre de scientifiques éminents » https://www.erudit.org/fr/revues/ms/2005-v21-n2-ms870/010555ar/
Lorsqu’une pensée dominante a réussi à s’immiscer, s’imposer, dans tous les recoins de l’espace public, il n’est pas étonnant que des « Lyssenko » en tout genre apparaissent.
De nos jours, le politiquement correct omniprésent dans le monde de la pensée impose sa manière de penser à la classe médiatique et cela produit naturellement des fruits.
Oser prétendre que l’islam est incompatible avec la civilisation chrétienne de la même manière que l’huile qui ne peut pas se mélanger à l’eau n’envoie pas encore au bûcher mais nous n’y sommes probablement pas si loin que cela.
Le massacre quotidien de chrétiens par des musulmans dans le monde est odieusement occulté par les médias européens.
Et lorsque le pasteur Shafique Keshavjee publie un livre dont le titre évocateur “L’islam conquérant” se borne à relever des évidences, c’en est trop pour notre époque bâillonnée par la pensée unique.
“Le livre est blessant et ne contribue pas à construire des ponts de convivialité entre nos communautés et nos spiritualités. Il jette le discrédit global sur les musulmans, qui passent tous pour des ‘dissimulateurs’… Cela a blessé nos amis musulmans. C’est comme si derrière chaque catholique, on voyait des complices des fautes et des abus commis dans l’Eglise catholique”.
Combattre certains aspects de l’islam, du coran, ou même combattre l’islam en général et globalement le coran ne veut pas dire combattre les musulmans. Toute religion peut être combattue par la plume ou le micro. Les polémistes de tout bord ne se sont pas gênés de le faire depuis des siècles et cela allait de soi. Si des limites étaient dépassées, la justice intervenait dans le cadre prévu par la loi.
Ce fonctionnement sain et normal de la diversité des opinions et de leurs expressions dans l’espace public ne posait pas de problème aussi longtemps que l’islam n’était pas impliqué. Mais tout a changé avec l’arrivée massive de musulmans en Occident en particulier… et partout ailleurs également.
Que nous le voulions, ou non, de tout temps comme de nos jours, l’islam mélangé à des sociétés non musulmanes réagit comme lors du mélange de l’huile dans l’eau. Il s’agit d’une évidence TOUJOURS vérifiée au cours des siècles. Tout mélange de ce type débouche immanquablement sur une catastrophe.
Tenter de construire « des ponts de convivialité entre nos communautés et nos spiritualités » est voué à l’échec. Cette situation a, au moins, le mérite d’être claire, tout comme la montée du nazisme dans les années trente.
« Nos souffrances d’aujourd’hui constituent le prélude de celles que vous Européens et chrétiens occidentaux subirez aussi dans un proche avenir » déclare Amel Nona, 47 ans, archevêque chaldéen de Mossoul qui a fui à Erbil. Son message est sans ambigüité : le seul moyen d’arrêter l’exode des chrétiens des lieux qui ont vu leur origine à l’époque préislamique, c’est de répondre à la violence par la violence. Nona est un homme blessé, écrasé de douleur mais non résigné. « J’ai perdu mon diocèse. Le lieu physique de mon apostolat a été occupé par les radicaux musulmans qui veulent que nous nous convertissions ou que nous mourions. Mais ma communauté est toujours vivante (…) Je vous prie, essayez de nous comprendre, s’exclame-t-il. Vos principes libéraux et démocratiques ne valent rien ici. Vous devez repenser notre réalité au Moyen-Orient parce que vous accueillez dans vos pays un nombre toujours plus grand de musulmans. Vous aussi vous êtes en danger. Vous devez prendre des décisions fermes et courageuses, même au prix de contredire vos principes. Vous pensez que tous les hommes sont égaux (…). Mais ce n’est pas vrai. L’islam ne dit pas que tous les hommes sont égaux. Vos valeurs ne sont pas les leurs. Si vous ne le comprenez pas à temps, vous deviendrez victime de l’ennemi que vous avez accueilli chez vous ».
Source : Corriere della Sera (14 août 2014)
Que dire de plus ?
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P.S. : origine de cette réflexion
Lausanne: l’Arzillier prend ses distances avec l'ouvrage de Shafique Keshavjee - cath.ch
Lausanne: l’Arzillier prend ses distances avec l'ouvrage de Shafique Keshavjee
20.03.2019 par Jacques Berset, cath.ch
Suite à la parution du livre “L’islam conquérant”, de Shafique Keshavjee, co-fondateur de l’Arzillier, Maison du dialogue à Lausanne, le comité de l’Arzillier a réagi. Il “tient à se désolidariser” de la démarche vue comme anti-islamique de ce théologien et écrivain, ancien pasteur de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), qui est toujours membre de l’association de l’Arzillier.
L’association prend ses distances avec le contenu du livre du théologien Shafique Keshavjee, un spécialiste des religions originaire d’Inde, né au Kenya en 1955 et arrivé en Suisse en 1963. Le pasteur Timothée Reymond, président du comité de l’Arzillier, regrette qu’un tel ouvrage jette de l’huile sur le feu et soit déjà récupéré sur le plan politique par ceux qui s’opposent à une demande de reconnaissance de la communauté musulmane par l’Etat de Vaud. […]
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