Plus qu’un mois jour pour jour avant la date prévue pour le Brexit, et l’Europe, Royaume-Uni compris, est toujours dans le brouillard. L’accord conclu en novembre entre les 27 et une Theresa May qui avait fait campagne contre la sortie de l’UE en 2016 est tout simplement inacceptable puisqu’il conduirait à une partition de fait entre l’Irlande du Nord, qui resterait dans le Marché unique, et la Grande-Bretagne. Comme il l’avait annoncé, n’ayant pas pu obtenir une majorité pour le maintien de l’ensemble du pays dans le Marché unique, Jeremy Corbyn, le leader travailliste, a annoncé lundi qu’il soutenait un deuxième référendum. De l’avis des commentateurs, il cherche ainsi à éviter la fuite d’un nombre plus important de députés de son parti après le départ d’une dizaine d’entre eux, dont sept ont décidé la semaine dernière de former un groupe indépendant. Trois députés conservateurs les ont rejoints.
Theresa May, de son côté, a finalement accepté un vote du Parlement sur un possible report du Brexit et sur une motion excluant toute éventualité d’une sortie sans accord. Si elle revient ainsi sur deux de ses engagements, c’est sous la pression de trois de ses ministres qui menaçaient de voter contre elle. Le problème, c’est que puisqu’un Brexit sans accord va probablement être exclu d’avance par les députés de la Chambre des communes lors d’un vote qui devrait se tenir d’ici au 12 mars, les dirigeants européens et la Commission, qui affirmaient déjà ne rien vouloir renégocier, pas même la question du « backstop » (filet de sécurité) nord-irlandais et de sa limitation dans le temps, n’ont désormais plus aucune raison de céder. Le seul instrument de pression dont disposent les Britanniques pour les faire changer d’avis, c’est en effet la menace d’un Brexit sans accord qui serait dommageable pour tout le monde.
Réunis à Paris mercredi, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont toutefois insisté sur le fait qu’un report du Brexit ne pourrait être accepté que s’il est justifié « par de nouveaux choix des Britanniques » (dixit le président français). On peut supposer qu’il pourrait s’agir justement de la promesse d’un deuxième référendum. Ainsi que l’a fait remarquer Nigel Farage, un tel report ne permettra en effet pas de nouvelles négociations entre Londres et Bruxelles puisque, avec l’approche des élections au Parlement européen, il n’y aura plus personne pour négocier au nom des 27 en avril. Pour Farage, un report, même court, ne sera que le prélude à d’autres reports de la date du Brexit. C’est pourquoi l’ancien leader du parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) grâce auquel le référendum de 2016 a pu avoir lieu estime que la seule solution raisonnable aujourd’hui serait une sortie sans accord, c’est-à-dire, sur le plan commercial, aux conditions de l’OMC.
Selon un sondage Politico publié mardi, seuls 26 % des Britanniques seraient favorables à une sortie le 29 mars, quoi qu’il arrive, contre 47 % qui souhaitent le report d’un mois du Brexit. En revanche, ils ne seraient plus que 33 % à soutenir un report de six mois (contre 48 % qui y sont opposés) et 23 % favorables à un report de deux ans (contre 60 % d’un avis contraire).
Va-t-il falloir que les Britanniques enfilent un gilet jaune et descendent dans la rue pour contraindre leur classe politique, majoritairement hostile au Brexit, à respecter le résultat du référendum de 2016 ?
Photo : Corbyn ches les chrétiens d’extrême gauche.
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Reporter le Brexit, pourquoi ? Mais dans la tête de May, des “travaillistes” sans vrai travail, des europhiles fanatiques, c’est tout simplement jouer sur l’espoir que les Britanniques se lasseront, accepteront un autre référendum et se laisseront avoir. Bref : il s’agit d’organiser l’aboutissement planifié depuis deux ans d’un déni de démocratie. L’europe des monopoles est une prison d’où l’on ne peut pas sortir, sauf à anéantir les gardiens genre Commission, Merkel, Macron.