Retirada : commémorations par omission

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Il y a 80 ans, 500 000 Espagnols républicains gagnèrent la France après la victoire du camp nationaliste dans la guerre d’Espagne. Un anniversaire très politique commémoré dans le Sud-Ouest, depuis le début de l’année.

Le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a traversé les Pyrénées, dimanche 24 février, pour se rendre à Montauban et Collioure. Le but de ce déplacement, rendre hommage au demi-million d’Espagnols qui ont gagné la France 80 ans auparavant à l’issue de la guerre d’Espagne. Une retraite militaire connue sous le nom de la Retirada.

C’est un déplacement de campagne pour Pedro Sanchez, suivi par près d’une centaine de journalistes. Il est le premier chef du gouvernement à se recueillir sur les tombes de Manuel Azana, le dernier président de la deuxième république et sur celle du poète Antonio Machado. Avec un gouvernement mis en minorité, Pedro Sanchez a appelé à de nouvelles élections législatives, le 28 avril prochain. Un scrutin qui pourrait confirmer l’émergence du parti populiste Vox, qui a remporté 12 sièges en Andalousie, en décembre dernier.

Toulouse, capitale de l’exil espagnol

S’il y a bien moins d’Espagnols en Haute-Garonne qu’en région parisienne, après les réglementations françaises sur leur internement, Toulouse a pour surnom « la capitale de l’exil espagnole ». Et cela s’explique. C’est en effet dans la ville rose que les Espagnols se sont le plus impliqués dans la vie politique, syndicale et culturelle. Leur poids est rapidement devenu non négligeable, la ville accueillant très souvent les congrès ou les sièges des organisations d’extrême gauche espagnoles. L’une des plus connues : la Confédération nationale du travail (CNT).

Dans tout le Sud-Ouest et plus particulièrement à Toulouse, de nombreux concerts, conférences, expositions ou cérémonies sont organisés depuis le début de l’année. L’occasion de marteler les idéaux républicains, omettant quelques faits historiques.

Si la guerre civile espagnole fut d’une violence indiscutable, les prémices de ce conflit trouvent racine sous la seconde République. Lors de sa proclamation en 1931, des troubles surviennent, couvents et églises sont incendiés et de nombreux gardes civils sont assassinés. Trois ans plus tard, alors que la droite s’impose régulièrement aux élections, la gauche lance la grève générale, qui découle sur une révolte armée dans les Asturies. Enfin, en 1936, les élections sont marquées par de nombreuses violences : incendie de centaines d’églises et de couvents, viol et assassinat de religieuses, pillage du siège des partis de droite et meurtre du député monarchiste Calvo Sotelo. Cette série d’événements va conduire la droite espagnole à s’organiser, c’est le début de la guerre d’Espagne où le général Franco prend la tête des troupes nationalistes avant de prendre la tête du pays, trois ans plus tard.

Etienne Lafage

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