“ENVOYE SPECIAL”. Etats-Unis : les médicaments antidouleur tuent plus que les armes à feu

France 2France Télévisions, le 20/02/2019

La petite Emma* est venue au monde en état de dépendance. Sa maman prenait des antalgiques dérivés de l'opium, des médicaments antidouleur qui créent une addiction. Aux Etats-Unis, un bébé naît toutes les vingt minutes intoxiqué aux opioïdes. Retard de développement, problèmes moteurs… on ne connaît pas encore les conséquences à long terme de ce qui est déjà une épidémie. "Envoyé spécial" diffuse le 21 février un document exceptionnel sur une Amérique en pleine overdose.

Les opioïdes causent près de 200 décès par jour

Ces médicaments antidouleur extrêmement puissants et addictifs ont été développés par des laboratoires. Vendus légalement, ils sont prescrits massivement pour des douleurs chroniques comme l'arthrose ou le mal de dos. Ces molécules provoquent à travers les Etats-Unis des overdoses en série. En plein jour, en pleine rue. Comme ce couple de retraités près de Memphis, cette jeune femme sur un parking du New Jersey, ce père de famille au volant de sa voiture... Des images choquantes sur des vidéos de plus en plus nombreuses.

Ce ne sont pas les profils habituels de toxicomanes, mais des citoyens ordinaires, des parents filmés chez eux par leurs enfants. La mort sur ordonnance frappe partout, même dans les allées de supermarché. Devant sa petite fille en pleurs, une jeune femme s'est écroulée sous les caméras de surveillance, en faisant ses courses.

Aux Etats-Unis, 72 000 morts d'overdose en 2017

La plus grave crise sanitaire qu'ait connue l'Amérique lui a été inoculée par ceux qui étaient censés la soigner. Les médicaments se sont mis à tuer. Les opioïdes causent la mort de près de 200 Américains par jour. Ils ont fait 72 000 victimes en 2017. C'est plus que les armes à feu et les accidents de la route combinés. L'espérance de vie recule désormais aux Etats-Unis.

Extrait de "Antidouleurs : l'Amérique dévastée", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 21 février 2019.

vidéo:

3 commentaires

  1. Posté par G. Guichard le

    Quand on voit la courbe à partir de 2014, c’est statistiquement pas possible. Ca sent l’embrouille!

  2. Posté par Dominique Schwander le

    Les étudiants en médecine et les médecins américains ont une formation très déficiente en pharmacologie. Résultat: installés dans leur cabinet ils prescrivent bien trop souvent selon la publicité des fabricants de médicaments et de bien trop nombreux médicaments pour un seul patient. Résultats: beaucoup de complications dues aux effets secondaires de leurs médicaments prescrits. Pour les opioïdes, les morts s’ajoutent aux overdoses des trop nombreux toxicomanes.
    Personnellement en temps que médecin, je crois que plus de patients meurent prématurément aux USA à cause des médicaments anti-cholestérol (statines en particulier) qu’à cause d’un analgésique du type opioïde prescrit par un médecin à de vrais patients qui souffrent (pas à des toxicomanes évidemment).

  3. Posté par Nicolas le

    Il n’existe pas de mauvais traitement, seulement de mauvaises indications. En Suisse aussi, le diplôme fédéral autorise tous les médecins à prescrire un opiacé, quelle que soit leur spécialisation. Or la réponse aux opiacés est individuelle, il n’y a pas de règle permettant de prévoir la réponse au traitement. Ce n’est ni l’âge, ni le poids du capitaine qui détermine la route du navire. Le maniement de ces drogues est donc empirique et nécessite une extrême prudence qui n’est garantie que par l’expérience du praticien.

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