Correspondant permanent aux Etats-Unis – Pendant des mois, le président Donald Trump a prévenu les démocrates sur tous les tons qu’il ne tolérerait aucune agressivité de leur part. Ni enquête judiciaire, ni guérilla politique. Il a répété sa mise en garde mardi soir au cours de son discours sur l’état de l’Union : « Le miracle économique dont bénéficient actuellement les Etats-Unis, a-t-il déclaré, pourrait être détruit par des guerres intestines et de ridicules querelles partisanes. » Mais la haine que voue le gaucho-libéralisme au national-populisme a été la plus forte. Les démocrates du Congrès et leurs chefs, la méprisante Nancy Pelosi à la Chambre et le sournois Chuck Schumer au Sénat, intensifient leurs opérations contre l’exécutif comme ils l’avaient promis s’ils parvenaient à contrôler une partie du Congrès après les élections de novembre dernier. Des opérations dont on a déjà un avant-goût.
Vingt-quatre heures ne s’étaient pas encore écoulées après ce discours que Jerry Nadler, député démocrate de New York et président du comité judiciaire, désignait ses premières cibles et mettait en place ses batteries. Il souhaiterait placer sur le gril d’une audition au Congrès Matthew Whitaker, nouveau ministre de la Justice, auquel il reproche d’avoir permis à Trump d’étendre démesurément les privilèges de l’exécutif. Nadler souhaiterait également « muscler » les interminables recherches sur une éventuelle collusion russe au bénéfice de Trump dans l’élection présidentielle de 2016. Il a d’ailleurs fermement déclaré qu’au sujet de Trump une série d’enquêtes mobiliserait bientôt les parlementaires. Avec deux questions : le président, sa famille ou ses conseillers ont-ils été les proies d’un chantage de la part d’un pays étranger ? Et dans quelle mesure le président, sa famille ou ses conseillers auraient-ils été contraints d’exposer la politique américaine à l’exploitation, la manipulation et la coercition d’intérêts extérieurs ?
Bien sûr, il est plus facile d’initier un procès que de le gagner. Mais justement, ce que cherchent les démocrates, c’est moins une victoire dans un maximum d’affaires que l’entretien d’une atmosphère toxique. Pendant deux ans, jusqu’à l’élection présidentielle de novembre 2020, ils ont l’intention de rendre irrespirable l’air de la Maison-Blanche et de son gouvernement par une avalanche d’accusations, d’innombrables rumeurs, de tortueuses révélations. Leur taux de véracité s’approchera de zéro, mais peu importe. Le mal sera fait. « Calomniez, il en restera toujours quelque chose » : le vieux dicton s’applique parfaitement aux démocrates qui l’ont adopté, semble-t-il, comme ligne de conduite. Pour eux, il s’agit de détruire Trump et son régime. De le décrédibiliser. De le torpiller. De couper les ailes avec lesquelles il est en train, depuis deux ans, de faire redécoller l’Amérique. Tout est bon pour cela. Même le plus douteux procès. Même la plus improbable querelle. Trump a menacé de riposter. Mais sa meilleure défense, il le sait, est de poursuivre sereinement la réalisation des promesses faites au peuple américain.
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