Selon Portes ouvertes, une ONG protestante qui, en l’occurrence, enfonce un peu des… portes ouvertes (mais donne des chiffres significatifs) tant l’état des lieux – même si nos médias sont bien discrets sur le sujet – est connu, les violences et les persécutions contre les chrétiens dans le monde ont encore progressé en 2018. Notamment dans les pays du nord de l’Afrique « où la pression exercée par des gouvernements ou des mouvements islamiques est forte ».

Une réalité confirmée et étayée par l’« Index mondial de la persécution des chrétiens » (toutes obédiences confondues). C’est une sorte d’instrument de mesure établi chaque année par l’association Portes ouvertes qui fait remonter les informations locales, les témoignages directs, les sources médiatiques. Un nombre de points est alors attribué à chaque cas recensé qui est rigoureusement vérifié, puis classé selon qu’il relève de la violence ou de l’oppression.

L’édition 2019 indique notamment : « Le niveau de points total des 50 pays de l’index n’a jamais été aussi haut : 3 522 points contre 3 429 l’année précédente, soit une augmentation de 2,7 %. On assiste, depuis six ans, à une augmentation constante du niveau de persécution contre les chrétiens dans le monde. » Directeur de Portes ouvertes, Michel Varton souligne : « C’est comme un lac qui serait plus profond et plus large. C’est comme si la digue s’était rompue, notamment en Afrique. »

Près de 250 millions de chrétiens subissent ainsi des discriminations quotidiennes et autant de violences. Avec des pays qui réussissent à être encore « pires » que d’autres qui le sont déjà à peine moins : Libye, Erythrée, Somalie, Centrafrique, Soudan, Mauritanie, Mali et, ce qui n’étonnera que les naïfs, notre « bonne voisine » l’Algérie.

L’Algérie… Ce pays, où les islamistes font la loi et où les femmes ne sont souvent pas mieux traitées que celles d’Arabie Saoudite, est crédité de la plus forte progression par l’index. En un an, elle est passée de la 42e à la 22e place et d’un total de 58 points à 70. Si les violences directes se font discrètes, les discriminations publiques sont monnaie courante. Youssef Ourahmane, vice-président de l’Eglise protestante d’Algérie, indique de manière gazée : « Les autorités ont beaucoup de mal à nous accepter. En cause, les pressions des islamistes au sein du gouvernement et en dehors. »

Plutôt que de condamner les convertis algériens au christianisme à la flagellation, à la décapitation, à la pendaison comme en Arabie Saoudite ou en Iran, ce qui ferait peut-être tousser à deux heures de Paris (encore que…), l’Algérie la joue à la sournoise. Une sorte de guillotine sèche via des lois liberticides et ouvertement discriminatoires. Il y a deux ans, le blogueur berbère Slimane Bouhafs a été condamné à cinq ans de prison pour avoir témoigné sur sa page Facebook de sa foi chrétienne et de son identité kabyle. Ce qui a été jugé attentatoire à l’islam et à Mahomet…

Pour l’heure, c’est au Nigeria que l’on dénombre le plus grand nombre de chrétiens massacrés (aux mains d’islamistes fanatiques dans le Nord, le Nigeria ne fera pas l’économie d’une nouvelle « guerre du Biafra » mais avec, cette fois-ci, les Yorubas protestants aux côtés des Ibos catholiques). Parmi les dix pays en tête de l’index figurent aussi des pays asiatiques comme le Pakistan, l’Inde, l’Afghanistan, l’Iran. Pour la 18e année consécutive, la Corée du Nord (où Depardieu est allé récemment étaler sa graisse) occupe la première place.

Photo : à quoi s’occupe le shurtiun (flic) de base en Algérie ? A surveiller les chrétiens…

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