Une bombe artisanale a explosé tôt ce 17 décembre devant le bâtiment où siège le groupe de radiotélévision privée Skaï dans la banlieue balnéaire d'Athènes (Grèce), sans faire de victimes, provoquant des dégâts sur la façade de l'immeuble, selon la police.
Le gouvernement a condamné cet «acte terroriste» et la police antiterroriste a ouvert une enquête, privilégiant la piste des groupes extrémistes grecs.
L'AFP a appris auprès d'une source policière que la bombe, de «grande puissance» et composée d'un engin artisanal, avait explosé vers 2h30 locales, 45 minutes après un appel téléphonique anonyme à une autre chaîne de télévision et à un site d'information pour prévenir de l'imminence de l'explosion.
Après cet appel, la police a aussitôt bouclé les rues avoisinantes et évacué l'immeuble abritant les locaux de la radiotélévision Skaï, l'une des plus importantes du pays, appartenant à la famille d'armateurs Alafouzos.
Selon la police, la bombe a été placée dans une rue étroite près de la clôture entourant l'immeuble, ce qui a causé une «grosse déflagration». Les vitres de la façade du bâtiment de Skaï ont volé en éclats, provoquant «d'importants dégâts», selon un communiqué de la chaîne.
«Un attentat des puissances lâches et obscures contre la démocratie», réagit Alexis Tsipras
Les attentats visant des radiotélévisions, banques, établissements publics ou représentations diplomatiques sont récurrents en Grèce depuis des années, imputés à des groupes anarchistes ou d'extrême-gauche. Le 13 novembre une tentative d'attentat à l'engin incendiaire avait eu lieu devant le domicile d'un vice-procureur de la cour de cassation à Athènes. Le dispositif avait été découvert par la police et désamorcé à la suite de deux appels téléphoniques anonymes d'avertissement à deux médias.
«[L'attentat contre Skaï est] un attentat des puissances lâches et obscures contre la démocratie ; elles ne vont pas toutefois réussir leur objectif, de terroriser ou de désorienter», a réagi le Premier ministre Alexis Tsipras, cité dans un communiqué de ses services. Le chef du gouvernement de coalition, menée par son parti de gauche Syriza et le petit parti souverainiste de droite Anel, a exprimé «son soutien sincère aux journalistes et à tous ceux qui travaillent pour la chaîne».
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