Arthur Grosjean, Sébastien Jubin
Le Pacte sur les migrations refroidit de plus en plus de pays
Dès aujourd’hui, le monde se réunit à Marrakech pour acter le Pacte sur les migrations. La Suisse n’en sera pas. Interviews croisées
Le Pacte des migrations agite la Suisse depuis plusieurs semaines. Alors que notre pays a facilité les négociations de cet accord, non contraignant mais devenu controversé au parlement, notre délégation ne se rendra pas au Maroc. Au total, presque tous les pays avaient soutenu le pacte lors de son approbation par l’Assemblée générale de l’ONU en juillet dernier, y compris la Suisse. Ledit pacte porte sur de nombreuses questions comme la facilitation du retour des travailleurs migrants chez eux. Il rappelle aussi les obligations en termes de droits de l’homme et de lutte contre les discriminations et la xénophobie. Il établit un cadre pour les pays d’origine, de transit, de destination et de retour. En résumé, il vise à renforcer «la coopération relative aux migrations internationales sous tous leurs aspects».
Emballement politique
La sensibilité au sujet a poussé plusieurs pays dans le monde (lire l’encadré) à renier leurs engagements en faveur de ce texte pourtant «juridiquement non contraignant». [...]
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Carlo Sommaruga, Conseiller national (PS/GE): «La seule voie possible»
Pourquoi vous excitez-vous sur ce pacte qui n’a pas force de loi?
Nombre de problèmes internationaux ne peuvent être réglés que par l’ensemble de la communauté des États. Comme la problématique du développement ou du climat. Pour la première fois, la communauté internationale pose un cadre pour traiter des questions de migration. C’est la seule voie possible.
Le pacte voit la migration de façon uniquement positive et occulte les aspects négatifs. N’est-ce pas naïf?
Les migrations ont toujours existé. L’idée est de donner un cadre et une identité aux migrants, pour qu’ils existent dans le pays d’origine comme d’accueil. Le pacte maintient et garantit la souveraineté nationale. Les aspects négatifs de la migration peuvent donc être réglés au niveau national. Mais il est vrai que la migration a des effets extrêmement positifs pour les pays du Sud. Il y a un flux financier important vers ces pays d’émigration, bien plus important que l’aide publique au développement. Et chez nous, l’immigration fournit de la main-d’œuvre et des cerveaux extrêmement bénéfiques à la prospérité suisse.
Le pacte demande de créer des systèmes nationaux de protection sociale non discriminatoire. Cela va coûter une fortune pour les pays d’accueil.
Rappelons que le pacte vise à canaliser l’immigration dans un cadre légal. Concernant la protection sociale, cela s’adresse avant tout à des États comme le Koweït ou les pays du Golfe qui marginalisent les migrants. Ce n’est pas le cas de la Suisse. Les migrants y sont déjà traités comme les résidents.
Si la Suisse refuse le pacte, cela a-t-il vraiment un impact?
Cela met en cause la crédibilité et l’engagement de notre pays sur la scène internationale. Et c’est un problème à terme pour la Genève internationale car cela montre que la Suisse se retire de la dynamique multilatérale pour le règlement des problèmes mondiaux. Par ailleurs, à court terme, des pays africains, avec qui la Suisse veut passer des accords migratoires, pourraient nous opposer une fin de non-recevoir.
Le migrant est un ami?
Le migrant est avant tout un être humain comme vous et moi. Il a droit au respect de ses droits fondamentaux dans son pays d’origine, de transit et d’accueil.
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Yves Nidegger, Conseiller national (UDC/GE): «Pas le bon moyen»
Pourquoi vous excitez-vous sur ce pacte qui n’a pas force de loi?
C’est faux. Techniquement il est certes non contraignant. Mais la Suisse, qui veut toujours jouer au bon élève, s’engagerait politiquement à le respecter. D’autant plus que notre pays a travaillé avec le Mexique pour transformer une déclaration générale en 2016 en un texte juridique.
Le pacte s’attaque aux passeurs et veut protéger les migrants qui risquent leur vie. Comment pouvez-vous être contre?
Personne ne peut s’opposer à lutter contre les passeurs et éviter que des gens meurent dans leur traversée. Mais ce n’est pas le bon moyen d’y arriver. C’est comme pour la légalisation de l’héroïne. Cela évite le trafic mais augmente la consommation. Si les États renoncent à défendre leurs frontières, légalisent la migration illégale pour des motifs humanitaires, c’est la fin du droit international tel qu’on le connaît. On va créer un appel d’air énorme.
La Suisse refuserait le pacte alors qu’elle a sué sang et eau pour le mettre sur pied. On se tire une balle dans le pied et notamment dans celui de la Genève internationale, non?
Il aurait fallu y réfléchir avant. C’était assez idiot du Département des affaires étrangères d’avoir lâché ses fins négociateurs sur cette question avant d’avoir interrogé la Commission des affaires extérieures qui a une compétence dans le système suisse. Nous ne sommes pas en France, où la compétence internationale relève du président et de lui seul. À la décharge de Cassis, c’est son prédécesseur Burkhalter qui a pris la décision et montré qu’il ne réfléchissait pas beaucoup. C’est un rôle naturel pour la Suisse de jouer les médiateurs sur le plan international.
Pourquoi devrait-elle demander l’aval du parlement?
Médiateur et facilitateur entre des États qui ont des problèmes, très bien. Mais s’exposer soi-même parce que nous sommes une cible privilégiée de la migration, c’est une décision politique. La migration est la question la plus chaude de notre continent. Ne pas prendre l’avis du parlement, faire fi de l’avis de la population, c’est un suicide politique.
Le migrant, c’est l’ennemi?
Le migrant illégal, oui. C’est l’ennemi de l’ordre international. (TDG)
Alléluia !!!
Parlons vrai! Confucius a traité de ce qu’il nommait la «rectification des noms». Il a dit «Le commencement de la sagesse est d’appeler les choses par leur propre nom»… « Quand les noms ne sont pas corrects, le langage est sans objet. Quand le langage est sans objet, les affaires ne peuvent pas être menées à bien ». Si nous ne qualifions pas les actions des musulmans pratiquants militants et des Africains accueillis en Occident d’injusticiable et agressive inclusion, il n’y a aucun espoir de restaurer et de maintenir la paix. Si nous ne faisons rien maintenant, nous ne créerons que les conditions pour une société multi-conflictuelle s’ouvrant à un futur conflit de grande intensité. Nous leur avons accordé bien trop; cela a-t-il mis fin à la confrontation avec eux en Occident ? Non, cela a simplement signifié que les musulmans et autres extra-européens augmentaient leurs ambitions et s’inventaient d’autres exigences, créaient d’autres confrontations ailleurs, l’une après l’autre, et se persuadaient qu’ils ont toujours raison. Nous devons faire des déclarations claires et fermes pour montrer combien nous sommes confiants en nous-mêmes et inébranlables dans la défense de nos principes, principe de réciprocité inclus, de nos valeurs historiques et patriotiques et de nos vertus. Pour en débattre, la première chose à faire est d’appeler les choses par leur nom. Un étranger qui arrive dans un autre pays sur la demande de ce pays (par exemple suite à une demande d’une entreprise qui a besoin de ses qualifications professionnelles et de ses talents) ou après en avoir fait la demande lui-même (par exemple un vrai réfugié, d’un pays voisin bien évidemment, pas de l’autre bout du monde) et que sa demande ait été acceptée est un immigré. Il doit faire des efforts pour s’assimiler dans sa nation d’accueil en acceptant et en pratiquant les us et coutumes, l’histoire, les traditions, les moeurs, la civilité, les valeurs, les vertus et une langue propre à ce pays. Un étranger qui arrive dans un autre pays dans l’illégalité est un clandestin qui viole la loi. Un ou des étrangers missionnés qui arrivent dans un pays pour y imposer leur mode de vie par persuasion, militantisme, revendications, exigences ou force sont des colonisateurs et cette colonisation appelle l’invasion ou suit l’invasion. C’est là que la chatte a mal au pied. La colonisation est toujours une conquête pour s’emparer d’un territoire et y faire venir une partie de ses nationaux et/ou prendre le contrôle des leviers économiques (néo-colonisation). Des étrangers qui arrivent en masse sont des envahisseurs et leur invasion nourrit la colonisation. Clandestins, illégaux, colonisateurs et envahisseurs doivent être refoulés sans état d’âme. Les Nôtres avant ces Autres! Un Etat-nation, son Souverain et ses dirigeants sont coupables de ne pas se défendre, de tolérer, de s’accommoder, de faire des concessions alors qu’ils doivent non seulement réagir à ce défi politique, démographique, culturel, civilisationnel et financier mais auraient du l’anticiper pour protéger ses citoyens.
Conclusion: Carlo Sommaruga et ses disciples de l’übergauche ne parlent pas vrai et nous manipulent émotionnellement. Ils méprisent les Nôtres et préfèrent les Autres.