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Services secrets français au service d'un milliardaire
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Michel Garroté -- Sur ce coup-là, c'est plutôt gilet pare-balle que gilet jaune. Deux journalistes d'investigation, Fabrice Arfi et Antton Rouget, confirment, en ce mois de décembre 2018, que Bernard Squarcini, ex-patron du renseignement intérieur français, est bel et bien mis en examen pour abus de confiance (voir liens vers sources en bas de page).
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Accusé d’avoir mobilisé les moyens de l’État, en dehors de tout cadre judiciaire, il a, semble-t-il, travaillé illégalement au profit du patron du groupe LVMH, Bernard Arnault, dans le cadre d'affaires privées (en France, l'abus de confiance est puni de trois ans de prison et de 375'000 euros d'amende).
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Tout cela refait surface lorsque la justice lance une enquête sur le dossier du financement libyen présumé de la campagne de Sarkozy (en 2007). Au cours de l'enquête, les juges anticorruption Serge Tournaire et Aude Buresi découvrent qu'en 2013, Bernard Squarcini, alors reconverti dans le privé, avait non seulement conservé des documents classifiés qu'il n'était pas censé avoir, mais utilisait également ses entrées intactes, dans l'appareil policier français, au profit d'intérêts privés, notamment ceux du groupe LVMH.
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Écarté de la tête des services secrets après l'arrivée à l'Élysée de François Hollande (en 2012), Bernard Squarcini s'était reconverti dans le privé. En mars 2013, il monte sa propre société de renseignement privée, sous le nom de Kyrnos Conseil. Le groupe LVMH, au siège duquel -- selon Fabrice Arfi et Antton Rouget -- Squarcini dispose d'un bureau personnel, figure parmi ses principaux clients. L'histoire ne précise pas si Kyrnos Conseil renseigne le gouvernement français sur les intentions à venir des gilets jaunes.
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Michel Garroté pour LesObservateurs.ch
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