C’était il y a trois semaines seulement : Macron avait profité des cérémonies du 11 novembre pour fustiger le nationalisme, le populisme, visant explicitement le président Trump.
Le président Macron applique une technique qui lui a réussi un temps, mais qui est désormais obsolète. Cette technique consistait à se choisir un adversaire, à en faire son meilleur ennemi, en quelque sorte, en considération d’intérêts électoraux et de rapports de force, et non en fonction de proximité ou d’éloignements des intérêts géopolitiques, des intérêts réels du pays.
Ainsi en politique intérieure avait-il choisi Marine Le Pen, ce qui lui a permis de se faire élire. Nous verrons en mai prochain si cette stratégie reste payante. Rien n’est moins certain.
Quant au plan international, Macron se voulait le porte-parole de l’Europe : les progressistes contre les populistes. Et il s’est donc choisi le président Trump comme adversaire. On sait déjà qu’il a perdu. Le rapport de force et le rapport d’image entre l’Amérique et la France se sont en effet gravement détériorés, en quelques semaines, au détriment de la France, malheureusement. Et sur tous les plans.
Il n’est pas compliqué de constater que, tandis que Trump est sorti conforté des élections de mi-mandat (à la surprise générale des fins observateurs français), Macron, lui, a complètement dévissé, et son affront du 11 novembre, son discours de guerre, est désormais étouffé par la révolte populaire qui le cerne de partout.
Après 18 mois de présidence, le bilan de Macron, c’est une autorité européenne qu’il ne peut pas assumer, malgré l’affaiblissement de Merkel, une fiscalité qui fait de la France le pays plus fiscalisé d’Europe, avant la Belgique et le Danemark ; et c’est le peuple dans la rue, avec le soutien de 80 % de l’opinion. Un peuple qui, à présent, ne se contente plus de demander le gel des taxes sur les carburants, mais carrément sa démission.
Trump désespère Saint-Germain des Prés et Saint-Tropez
Et du côté de Trump, cet « abruti », « vulgaire », « primaire », « violent », « misogyne, homophobe et raciste », « boutefeu », « tricheur électoral avec l’aide de la Russie », etc. ? Le problème, c’est que tout va bien, tout va très bien, pour lui et pour l’Amérique. Tout va trop bien, nous dira-t-on sans doute bientôt. Ce Trump désespère non pas Billancourt, mais Saint-Germain des Prés et Saint-Tropez réunis.
Voici ce qu’on pouvait lire le 27 novembre dans les pages économiques du quotidien Le Monde, qui a été l’un des principaux relais des campagnes anti-Trump en France, même s’il met maintenant un peu la pédale douce : « On a beau avoir entendu pis que pendre de Donald Trump, sa politique n’a apporté, jusqu’à présent, que du bonheur – économique, s’entend – aux Américains, qui ont eu droit à une croissance record, à un chômage au plus bas depuis 1969, à une baisse sensible des impôts et à un recul de la bureaucratisation. »
Quel compliment ! Trump est un authentique patriote et nationaliste américain. Comme Poutine, il cherche d’abord à satisfaire les intérêts de son pays, avant de se préoccuper de toute la misère du monde, et avant de se préoccuper de nos propres intérêts d’Européens. C’est mal, nous disent les bonnes consciences. C’est normal, nous disent les peuples. La plupart des chefs d’Etat raisonnent d’ailleurs comme Trump. Il reste ceux qui ne pensent qu’à leurs intérêts personnels et aux intérêts de leur clan. Et ceux qui, par idéologie, restent sourds à la souffrance du peuple qui les a faits rois.
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