Sur Europe 1, le 3 décembre, Christophe Chalençon, porte-parole du mouvement des Gilets jaunes, a plaidé pour « la démission du gouvernement actuel », proposant un nom pour le remplaçant d’Edouard Philippe : « Moi, je verrais bien un général de Villiers à la tête du gouvernement. Il a servi la France de gauche ou de droite. Aujourd’hui, c’est un homme de poigne qu’il faut à la tête du gouvernement. » Et d’ajouter : « Nous demandons à avoir un véritable commandant, c’est-à-dire une femme ou un homme qui va prendre au sérieux le devenir de la France. »
J’ai écrit dans Présent l’intérêt d’avoir en temps de crise au sommet de l’Etat un militaire. Actuellement cette option, exprimée aussi par un Gilet jaune, me paraît indiscutable pour plusieurs raisons.
D’abord, l’Armée jouit d’une très bonne image des citoyens : 84 %. Elle est perçue comme : efficace (79 %), réactive (79 %) rassurante (77 %). Le courage (47 %) et l’engagement (45 %) restent les valeurs qui caractérisent le mieux les militaires français, selon les personnes interrogées. Plus surprenant, pour 84 % des jeunes de moins de 30 ans, être militaire est « valorisant ». Enfin, si la perception de la menace terroriste s’érode, 81 % des Français continuent à faire confiance aux armées pour intervenir sur le territoire national lors d’attaques terroristes.
Ensuite, en mai 2017, Anne Muxel, directrice de recherches au Cevipof (CNRS-Sciences Po), reprenant les réponses des jeunes Français à l’enquête européenne « Generation : What ? », révélait l’état d’esprit désabusé de la jeunesse française face à leurs représentants politiques. En effet, 99 % des jeunes pensent que les hommes politiques sont corrompus, et 63 % « tous corrompus ». Quant aux Français en général, 70 % déclarent ne pas avoir confiance dans les responsables politiques et les médias. Or les militaires et, parmi eux, les officiers, se tiennent éloignés durant leur carrière de la politique. Ils n’existent que pour servir leur patrie et leurs compatriotes. N’oublions pas qu’ils ont choisi de mettre leur peau au bout de leur engagement, perspective très éloignée des circonvolutions politiciennes.
Troisièmement, le général de Villiers a été le premier à affronter Macron. Alors qu’il était chef d’état-major des armées, il avait vivement remis en question les 850 millions d’euros d’économies réclamés au ministère de la Défense par l’exécutif. Après un recadrage public de « Jupiter », il n’avait pas hésité à démissionner le 19 juillet 2017. Cette décision de ce haut gradé, inédite sous la Ve République, avait constitué la première crise majeure du quinquennat.
Enfin, le mouvement des Gilets jaunes se durcit, on l’a bien compris ce week-end avec le constat du procureur de Paris après les arrestations du 1er décembre sur les Champs : « Ce sont surtout des hommes d’une trentaine ou d’une quarantaine d’années, qui viennent en général de province et sont plutôt bien insérés socialement. Ils n’ont pas d’idées politiques extrémistes et ne sont vraiment pas des spécialistes des émeutes. »
Ces gens, comme tous ceux des ronds-points et des péages, sont des citoyens qui ne souhaitent avant tout qu’une chose : un langage vrai et loyal.
Dans ces circonstances, le général de Villiers est la personne ad hoc, car il dispose d’une autre stature qu’Edouard Philippe pour incarner la fonction de Premier ministre de la France. De plus, les Gilets jaunes, et avec eux tous les Français, savent qu’il a, dans un passé récent, attesté de son indépendance d’esprit et de sa non-servilité devant les prétentions et la volonté de petit coq d’un Emmanuel Macron.
Photo : Les Gilets jaunes veulent une réponse vraie et loyale… surtout pas politicienne.
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Extrait de: Source et auteur
On pourrait même mettre Philippe comme président; comme ça, ça resterait en famille LOL
Il semblerait que le général Devillier aie allumé la mèche dans ses interventions médiatiques de ses dernières semaines.Les gilets jaunes, serais-ce une création des services français. ?
Idée saugrenue ! Dans nos institutions, un premier ministres est officiellement censé diriger la politique du gouvernement; dans les faits, il est sous la botte du président lorsque tous deux sont du même bord, et lié au bon-vouloir du président de promulguer les lois, en cas de cohabitation. Placer le Général de Villiers en position de premier ministre voudrait dire soit collusion avec Macron, soit situation conflictuelle. Et, de toute façon, sans une nouvelle assemblée à l’appuyer, il serait sans cesse menacé de motion de censure si sa politique ne plaisait pas. Il faudrait donc préalablement dissoudre d’Assemblée et organiser de nouvelles élections
C’est pourtant une rumeur qui s’enfle depuis quelques semaines : j’y vois une manœuvre des macroniques pour protéger leur chérubin dont les Gilets Jaunes veulent sinon la peau, du moins la démission.
Juste une remarque : J’ai les deux ouvrages du Général de Villiers; sur le fond, je n’ai rien à reprocher à ses idées sur la manière de servir et le rôle du Chef. En revanche, contrairement à son frère Philippe de Villiers, il me semble plutôt europhile et atlantiste. Or nous avons besoin d’un président et d’un premier ministre de la trempe de Viktor Orbán et Mateo Salvini. À suivre.
Il ne pourrait qu’être plus compétent; ce ne serait pas difficile.
Ils sont tellement inaptes que les transférer d’un ministère à l’autre comme cela s’est souvent produit ne pose pas plus de problèmes de continuité puisque ils n’excellent que dans la posture ou la communication dogmatique.
Comme le général De Villiers est à présent civil et consultant en stratégie d’entreprise, je pense qu’il pourrait avoir au gouvernement un siège bien plus légitime que les pantins qui s’y trouvent.
Oui il est parfait pour le pouvoir profond.
pro OTAN et anti russe, parfait pour la troisième guerre mondiale!