C'est donc bien le 1er décembre, à quelques pas de l'Arc de Triomphe, dans une rue adjacente à l'avenue des Champs-Elysées, que s'est déroulée la scène choquante d'un homme se faisant passer à tabac par plusieurs agents des forces de l'ordre.
Ainsi l'explique Libération sur sa plateforme de «Fact-Checking», CheckNews, après avoir analysé la véracité de ladite vidéo, qui est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux.
Dans un premier temps, la scène filmée montre un homme s'efforçant de fuir, en vain, plusieurs CRS qui essayent de l'immobiliser. Alors qu'ils parviennent à le coincer au sol, au niveau des rideaux de sécurité d'une boutique de la rue de Berri, les agents du maintien de l'ordre lui assènent plusieurs coups au corps, et pendant que certains policiers se positionnent à l'écart, d'autres maintiennent la charge sur l'individu à terre, multipliant les coups de pied et de matraque télescopique.
CheckNews, qui explique s'être rendu sur place, affirme également qu'un des coups portés au visage de l'homme pourrait être à l'origine de «la marque de sang encore visible sur le mur».
Les forces de l'ordre françaises ne faisant que leur travail de justiciers de la paix.#GiletsJaunes#1erDecembre
pic.twitter.com/68Es1C38VP— Jean Hugon? (@JeanHugon3) 2 décembre 2018
La plateforme de «Fact-Checking» de Libération a par ailleurs rapporté les témoignages de riverains. La gardienne de l’immeuble en face confirme par exemple que «l’interpellation [a été] très violente [...] C’était la fin d’une journée de violences. Les casseurs venaient de tout piller. Les policiers ont dû avoir envie de se défouler». Une autre habitante de la rue a quant à elle expliqué que «les CRS sont arrivés [alors que] des casseurs étaient venus piller le Monoprix [...] Il y a eu une bousculade. Un jeune homme s’est relevé. Il s’est mis à courir et a été rattrapé par deux policiers.»
Le jeune homme hospitalisé
Selon le journal Le Monde, le jeune homme, Mehdi K., 21 ans, a été hospitalisé à l'hôpital La Pitié-Salpêtrière. Il affirme n'avoir participé à aucun incident. «Je ne faisais que filmer ce qu'il se passait», explique-t-il au quotidien, ajoutant s'être mis à courir à l'approche des policiers. La préfecture de police de Paris n'a pas commenté les images.
[VIDÉO] Samedi soir, à Paris, Mehdi s'est fait violemment tabasser par 8 policiers en marge des manifestations des "gilets jaunes". Nous venons de le rencontrer à l'hôpital de la Pitié Salpétrière. https://t.co/czbyOzLvwGpic.twitter.com/uRKqQ9Cm04
— Marc Bettinelli (@MarcBettinelli) 3 décembre 2018
1er décembre : des groupes minoritaires à l'origine des saccages
Correspondant à la troisième journée de mobilisation d'ampleur des Gilets jaunes, le 1er décembre a vu se dérouler d'intenses scènes de violences aux abords de la dite «plus belle avenue du monde». Véhicules et restaurants incendiés, magasins saccagés et pillés, forces de l'ordre prises à partie : contrairement à la détermination pacifique d'une majorité de Gilets jaunes, à qui RT France a donné la parole toute la journée, certains participants avaient prévu d'autres méthodes d'action pour marquer le coup. D'autres encore ont carrément tiré parti des événements pour dévaliser des magasins.
Aussi, l'incapacité du gouvernement à contenir les débordements des deux dernières mobilisations a suscité un profond sentiment de frustration parmi les Gilets jaunes venus s'exprimer pacifiquement. De fait, au cœur de la manifestation, RT France a pu interroger de nombreux citoyens venus protester dans le calme et déplorant le parasitage de leur mobilisation par ces éclats de violence. A l'image de Sylvie, 54 ans, ancienne professeur de philosophie, qui notait, marquée par les scènes de violences : «C'est du délire qu'il y ait autant de CRS et qu'on ait pas pu les éliminer ces cons-là !»
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Mais qu’a fait Mehdi avant de se faire attraper et tabasser?