Sanctions de l’UE contre la Hongrie: Réponse de Judith Varga, Secrétaire d’Etat hongroise; chargée des Relations internationales

Revue Putsch :Propos recueillis par Matteo Ghilsaberti & Nicolas Vidal :

Suite aux sanctions prises contre la Hongrie après le déclenchement de l’article 7 du traité de l’Union Européenne, Judit Varga, Secrétaire d’Etat hongroise chargée des relations européennes a choisi Putsch pour s’exprimer. Dans ce long entretien, Judit Varga revient sur les sanctions prononcées contre la Hongrie, sa place dans l’Union européenne, le Visegrad ainsi que sa vision politique qui consiste à prendre en compte les intérêts propres des nations. Elle s’exprime sans détour.

Judit Varga est le nouveau visage féminin d’une Hongrie qui demande de « la tolérance et du respect de la part des pays membres qui défendent d’autres points de vue que nous ».

Lorsque Viktor Orban s’est présenté devant le Parlement européen    lors des débats pour l’application de l’article 7, il n’a pas cherché à influer sur le vote mais à défendre la Hongrie. Le Parlement européen n’était-il pas devenu un tribunal, selon vous ?
C’est exact. Je pense que le Premier Ministre a vécu un moment historique, pour la première fois, dans l’histoire du Parlement européen.
Un pays, en l’occurrence la Hongrie, a été jugé sur de fausses informations et a été soumis à un procès politique pour faire pression sur lui afin de modifier sa politique migratoire.
C’est pour cette raison que, tout au long de l’été, j’ai rencontré 50 membres du Parlement afin d’expliquer pourquoi la Hongrie récusait les accusations et que nous ne nous basions pas sur des faits mais sur une pression politique provenant des libéraux et de l’aile gauche du parlement qui ont essayé de faire changer la Hongrie de position.
C’est pour cela que le Premier Ministre, Viktor Orban a tenu un discours dont la rhétorique était d’un niveau très élevé et abstrait, tant nous étions convaincus que nous nous basions sur des présupposés envers la Hongrie.

 

Pensez-vous que le Parlement Européen soit démocratique ?
Le parlement européen est la seule institution européenne fondée sur des élections. C’est un corps politique qui donc doit fonctionner sur des principes politiques.  C’est clair qu’il y a une majorité de forces politiques pro-migrants. Le calcul des votes n’était pas conforme avec l’interprétation ni des règles de procédure ni avec le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne parce que l’abstention devrait être calculée au regard du total des votes exprimés.. C’est pour cette raison que la Hongrie a lancé un recours auprès de la Cour de l’Union européenne. Nous attendons à présent son verdict.
Bien sûr nous sommes là pour continuer le dialogue de façon intelligente parce que la procédure se poursuit et que le jugement de la Cour n’a pas d’effets suspensifs. Pour cela, nous sommes prêts à participer au débat mais nous sommes très préoccupés par la validité du vote.

 

La résolution a souligné que « la Hongrie présente un risque de menace systémique au sein de l’Union européenne ».Quelle est votre réaction?
Le premier paragraphe de l’article 7 du Traité parle de ce qui détermine clairement un risque de remise en question des valeurs européennes. Donc le Parlement européen estime qu’il y a un risque sérieux, ou bien il a déjà déterminé ce risque. Mais ce n’est pas au Parlement européen de déterminer cela. Le Parlement peut demander au Conseil Européen de le faire. Donc la procédure prévue par l’article 7 paragraphe 1 parle seulement de la détermination d’un risque systémique. Nous avons contesté cela auprès du Conseil avec un document de 130 pages dans lequel nous répondons à chaque paragraphe. Nous avons aussi expliqué à nos partenaires qu’il n’y aucun risque systémique en Hongrie. Le rapport de Mme Sargentini présente de nombreuses lacunes. Une bonne partie des sujets cités dans ce rapport ont déjà fait l’objet de compromis. Le premier ministre Victor Orban, a expliqué que nous avions déjà fait des compromis très importants, il y a de nombreux années, lors des négociations avec la Commission européenne, les institutions européennes ainsi qu’avec le Conseil de l’Europe.
Nous avons pris en compte beaucoup de leurs recommandations. Donc le fait de traiter à nouveau des sujets sur lequel nous avions déjà statué, serait contraire aux règles de loi et de certitude légale. De plus, cela enverrait un message très négatif aux autres partenaires européens.
En effet, on pourrait penser qu’il n’est pas certain qu’en s’accordant sur un compromis, quelques années plus tard, n’importe qui puisse remettre en discussion ces même compromis.

Lire la suite de l'entretien dans Putsch, ici

Merci à Nicolas Vidal, Responsable de PUTSCH

 

 

Un commentaire

  1. Posté par JeanDa le

    Je n’aime pas qu’on me mettre l’eau à la bouche avec un début d’article intéressant qui débouche sur une obligation d’achat d’un abonnement.
    Le respect du lecteur implique qu’on annonce dès le début de l’article que la suite est soumise à un paiement de 3.99 euros par mois, voire simplement la mention “(payant)” dans le titre.
    J’y aurais certainement souscrit mais cette méthode de ferrer le poisson m’en dissuade.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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