Le tribunal correctionnel de Créteil a condamné ce 23 novembre le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf à quatre mois d'emprisonnement avec sursis pour une agression sexuelle sur une collégienne de 14 ans. Le tribunal a également condamné l'artiste à une amende de 20 000 euros. Lors de l'audience début novembre, le procureur avait requis six mois d'emprisonnement avec sursis. L'artiste, qui était présent à l'énoncé du jugement, a toujours nié toute agression sexuelle, plaidant le «dépit amoureux» d'une jeune fille qui n'aurait pas supporté d'être éconduite.
Durant le procès, deux versions s'étaient opposées : celle de la jeune femme, aujourd'hui âgée de 18 ans, qui avait raconté à la barre que le musicien l'aurait embrassée une première fois un soir à la sortie d'un cinéma en 2013. Et celle du trompettiste de jazz qui soutient avoir repoussé ses avances : «Je lui ai pris les poignets, je me suis éloigné d'elle, sans la brusquer.»
Deux jours plus tard, selon la version de la plaignante, le musicien l'aurait à nouveau embrassée, cette fois dans son studio d'enregistrement d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), où elle faisait un stage. Il l'aurait «attrapée par le bassin», mimant un acte sexuel. «Je sentais son sexe derrière moi sur mes fesses», avait-elle déclaré aux enquêteurs.
«En aucun cas je n'ai eu d'attirance physique ou sexuelle pour cette adolescente»
Cette deuxième séquence n'a jamais existé, avait maintenu à la barre le trompettiste, lauréat de quatre Victoires de la musique et d'un César de la meilleure musique de film. «En aucun cas je n'ai eu d'attirance physique ou sexuelle» pour cette «adolescente», avait-t-il martelé, se sentant cependant «coupable» de «ne pas avoir su mettre des limites».
Les parents de la jeune fille avaient signalé les faits un an plus tard, après qu'elle se soit confiée à un médecin. Elle avait commencé à se scarifier et à avoir des troubles alimentaires. Depuis, elle a subi plusieurs hospitalisations et effectué plusieurs thérapies. Une enquête avait été ouverte dans la foulée débouchant sur le placement en garde à vue de l'artiste en janvier 2017.
«Comment voulez-vous qu'une jeune fille dont l'état de santé s'est objectivement dégradé, mente, pour rien, juste parce qu'elle aurait été vexée d'avoir été éconduite ?», s'était énervé le procureur dans ses réquisitions.
Au contraire, l'avocate d'Ibrahim Maalouf, Maud Sobel, avait, elle, parlé de «dépit amoureux» d'une jeune fille qui «aurait souhaité que cette transgression continue».
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Sans doute un problème de codes culturels.