Après les Etats-Unis en décembre et la Hongrie en juillet, voici que l’Autriche a annoncé mercredi par la voix de son chancelier, Sebastian Kurz, qu’elle ne signerait pas le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, également connu sous son appellation anglophone Global Compact sur les migrants et réfugiés. Donald Trump avait estimé ce pacte, qui doit être signé en décembre à Marrakech, incompatible avec la souveraineté américaine. Pour la Hongrie, ce pacte, accusé de créer un droit international à la migration, « représente un danger pour le monde et est contraire aux intérêts de l’Europe ». Le texte du pacte a été finalisé en juillet, et l’Autrichien Kurz, sous la pression du FPÖ qui fait partie de son gouvernement, a, comme le président américain, jugé ce texte incompatible avec la souveraineté nationale, car même s’il n’a pas de valeur contraignante, il servira, comme tous les pactes internationaux de son espèce, à exercer des pressions sur les gouvernements.
Ouvrir les vannes
Le Pacte mondial pour les migrations contient toute une série d’objectifs pour ouvrir les vannes de l’immigration légale dans les pays développés. En Europe, il reprend donc les objectifs de la Commission européenne, qui sont de lutter contre l’immigration illégale en la remplaçant par plus d’immigration légale. Le commissaire européen aux Affaires intérieures, le Grec Dimitris Avramopoulos, a ainsi plusieurs fois estimé publiquement que l’Europe avait besoin d’encore plusieurs millions de nouveaux immigrés et que les immigrants illégaux étaient là pour rester définitivement. De la même manière, la représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, l’ex-communiste italienne Federica Mogherini, considère qu’il faut plus d’immigrés pour faire tourner l’économie européenne. Quant à Jean-Claude Juncker, une de ses premières déclarations après la formation à Rome d’un gouvernement hostile à l’immigration de masse début juin concernait les immigrants, puisqu’il a assuré que Bruxelles serait « attentive à la préservation des droits des Africains en Italie ».
Cette volonté de lutter contre l’immigration illégale en la légalisant ne convient toutefois pas à tout le monde au sein de l’UE. Outre la Hongrie et l’Autriche, la Pologne va probablement décider de ne pas signer. Le ministre de l’Intérieur polonais l’avait laissé entendre il y a un mois, et le Premier ministre Mateusz Morawiecki l’a redit à la chancelière allemande Angela Merkel venue vendredi participer à des consultations intergouvernementales germano-polonaises à Varsovie. La veille, le Premier ministre tchèque Andrej Babis a déclaré lui aussi qu’il n’aimait pas ce pacte et qu’il envisageait que la Tchéquie s’en retire, de peur que ses dispositions trop vagues ne soient justement interprétées abusivement en faveur d’un droit à la migration. En Croatie aussi, la présidente Kolinda Grabar-Kitarovic a annoncé qu’elle ne signerait pas le pacte mondial pour les migrations, ce qui a suscité une polémique avec son ministre des Affaires étrangères, favorable à la signature.
Dans le monde, l’Australie avait elle aussi annoncé début août qu’elle ne signerait pas le pacte, car elle le considère comme incompatible avec sa politique stricte en matière d’immigration.
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