Pauline Rumpf
Le passage sur internet concerne aussi les travailleurs du sexe. Les associations genevoise et vaudoise lancent donc un site d'annonces certifiées, afin de garder le contact avec eux ainsi qu'avec les clients.
«On est en 2018, la plupart des travailleurs du sexe bossent sur internet!», résume Zoé Blanc-Scuderi, co-responsable du nouveau site «Call me to play», lancé par les associations Aspasie et Fleur de Pavé, actives dans le milieu. Le site, financé avec le soutien de la Confédération, rassemble les annonces de prostitués et prostituées des cantons de Vaud et Genève. Une première, même au-delà de nos frontières.
Un site sexy, mais attentif au safe sex
Le concept se veut plus sûr que les sites privés. Les photos figurant dans les offres sont prises par des photographes certifiés, une garantie pour le client comme pour le travailleur. Les pratiques proposées sont classées selon les risques de transmissions de maladies. Par ailleurs, sur les profils des prostituées figurent toutes sortes d'informations, non seulement sur leur physique et les services qu'elles proposent mais aussi des descriptions plus personnelles.
«Nous avons travaillé à ce que Call me to play soit sexy, pour que les gens aient envie de l'utiliser, explique Silvia Pongelli, directrice de Fleur de Pavé. Mais ce sera aussi un lieu pour entrer en contact avec les clients, les travailleurs et même les patrons de salons, et parler de prévention de façon légère et non moralisatrice. Sur internet, chacun est très isolé, nous avons donc aussi mis en place des forums, habituellement très prisés notamment par les clients.»
Conseils sur les ficelles du métier
Outre des aspects de santé (que faire en cas de rupture de préservatif ou en cas d'agression par exemple), la rubrique info du site traite aussi des ficelles du métier au sens large. Il s'adresse par exemple aux prostituées sans papiers, qui ignorent leurs droits et sont vulnérables aux arnaques de proxénètes véreux. Il permet aussi aux clients de signaler lorsqu'ils sont face à une situation qui les met mal à l'aise, comme un soupçon quant à l'âge d'une travailleuse potentiellement mineure.
Appelé à se développer
Si le site peut constituer une concurrence par rapport aux sites du même genre déjà existants, la dimension de prévention et d'«empowerment» des prostituées, elle, n'existe nulle part ailleurs. Les associations espèrent aussi y mener un monitoring de la prostitution sur le web. Toutefois, les utilisateurs y sont complètement anonymes; le site a d'ailleurs été supervisé par un avocat, au niveau notamment de la protection des données.
Poussées du trottoir sur le web
Le passage de la prostitution sur le web n'est pas seulement dû à l'époque. Il est également lié à la diminution des espaces dévolus au racolage dans la rue. A Genève, mais également à Lausanne depuis ce printemps, les périmètres où faire le trottoir est autorisé se sont sensiblement réduits. «Les travailleuses se plaignent d'avoir moins de travail, et beaucoup se sont déplacées, indique Silvia Pongelli. En découle une perte de contact dramatique pour nous, car nous ne pouvons plus leur venir en aide si nous ne savons pas où elles sont.»
Call me to play s'adresse pour l'instant aux travailleurs du sexe romands, mais des discussions sont en cours pour atteindre un niveau national. Le financement, soit 90'000 fr. sur 3 ans, provient de l'Office fédéral de la santé publique mais aussi de Fedpol, et de la coordination romande des antennes sida.
Aldo, vous êtes un grossier personnage ! Manifestement un gros manque en matière d’éducation!
Ainsi le citoyen-contribuable suisse est devenu souteneur!
Bravo les conseillères fédérales!
c est ce qu on appelle un vrai coup de pute de gauchistes.