L'artillerie turque a pilonné ce 28 octobre des positions des Unités de protection du peuple (YPG) situées sur la rive est de l'Euphrate, à l'ouest de Kobané, dans le Nord syrien, selon l’agence de presse publique turque Anadolu. Ce bombardement survient alors que Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois menacé ces derniers jours de lancer une offensive à l'est de l'Euphrate, après deux précédentes opérations à l'ouest du fleuve.
Le 26 octobre, le président turc avait même lancé un «dernier avertissement» aux YPG. D'après Anadolu, les bombardements turcs ont visé des abris et des tranchées des YPG sur une colline dans le village de Zur Maghar, situé sur la rive orientale de l'Euphrate en face de la ville de Jarablous. L'agence affirme que l'artillerie turque a répliqué à des tirs provenant de cette zone.
Les YPG font partie d'une coalition arabo-kurde, les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui est soutenue par les Etats-Unis pour combattre le groupe Etat islamique (EI). Pour autant, Ankara considère les YPG comme le bras armé en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984. Si le PKK est classé comme «terroriste» par les alliés occidentaux de la Turquie, ce n'est pas le cas des YPG.
Le soutien américain aux YPG est l'un des principaux points de discorde entre Ankara et Washington, deux alliés au sein de l'OTAN dont les relations se sont dégradées depuis 2016. Une offensive turque d'envergure à l'est de l'Euphrate risquerait d'aggraver encore les tensions entre les deux pays qui ont connu un pic au cours de l'été.
Au cours des derniers mois, la Turquie a plusieurs fois menacé d'attaquer la ville de Minbej, tenue par les YPG et où des militaires américains sont également déployés. Pour apaiser les tensions, la Turquie et les Etats-Unis mènent désormais des patrouilles coordonnées. L'état-major turc a affirmé dans un communiqué que l'une de ces patrouilles avait eu lieu ce 28 octobre.
La Turquie est très active en Syrie, où elle soutient des groupes armés opposés aux autorités. Mais ces dernières années, Ankara s'est surtout concentré sur les activités des milices kurdes syriennes à sa frontière, qu'elle considère comme une menace à sa sécurité nationale. La Turquie redoute en effet que l'établissement d'un «Etat kurde» à sa frontière galvanise les velléités séparatistes sur son sol.
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