«Quand c’est Charlie Hebdo, on a le droit à la satire» : Michel Onfray défend sa «Lettre à Manu»

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Invité sur le plateau de BFMTV le 7 octobre, Michel Onfray a défendu son droit à la «satire» et à «l'humour», face aux nombreuses réactions provoquées par une tribune publiée sur son blog et intitulée «Lettre à Manu sur le doigté et son fondement».

Dans cette lettre ouverte, volontiers grossière, Michel Onfray développe sa vision des rapports entretenus par Emmanuel Macron avec «ceux qui [lui] font savoir leur amour d'une façon qui ne prête pas à confusion». «Il faut t'enlacer torse nu pour te plaire, essuyer sa transpiration sur ta chemise blanche et passer plus de temps en salle de sport qu'en bibliothèque», a-t-il écrit au chef de l'Etat, faisant référence à une photographie du président en compagnie d'«un beau black, bodybuildé en prison et luisant de sueur tropicale» qui avait déclenché une vive polémique. Dans ce contexte, une interview que Michel Onfray devait accorder à France 5 a été annulée.

Lettre polémique: "Pourquoi les philosophes n'auraient pas droit à la satire ?", s'interroge Michel Onfray pic.twitter.com/RyIo9VF3Ft

— BFMTV (@BFMTV) 7 octobre 2018

On ne peut d'un côté dire "je joue au Général de Gaulle" et laisser passer des choses comme ça. Vous imaginez le Général de Gaulle avec quelqu'un qui ferait un doigt d'honneur ?

Cependant Michel Onfray ne semble pas près pour autant de renoncer à son opposition virulente au président de la République, quelle que soit la forme prise par celle-ci : «A un moment donné, est-ce qu'on peut avoir un regard critique sur un président de la République qui nous fait savoir qu'il est un président jupitérien [...] et qui régulièrement fait la démonstration qu'il n'est pas Jupiter du tout ?», a-t-il lancé sur BFTMV ce 7 octobre. Et de préciser : «Il consent à ce selfie. On ne peut d'un côté dire "je joue au Général de Gaulle" et laisser passer des choses comme ça. Vous imaginez le Général de Gaulle avec quelqu'un qui ferait un doigt d'honneur ?»

Quand c'est Charlie Hebdo, quand c'est Siné Hebdo, quand c'est le Canard enchaîné ou quand ce sont les comiques de France inter, on a le droit à la satire. Pourquoi les philosophes n'auraient-ils pas le droit ?

Quant aux accusations d'homophobie qui ont été formulées à son encontre après la publication de sa lettre ouverte, le philosophe se défend en ces termes, invoquant le droit à la satire : «Homophobie me dit-on. Mais je rêve ou quoi ? Est-ce que depuis tant de temps, j'ai écrit tellement de choses depuis 1989, est-ce qu'il y a un livre, une phrase qui permette de dire que je suis homophobe ? [...] Quand c'est Charlie Hebdo, quand c'est Siné Hebdo, quand c'est le Canard enchaîné ou quand ce sont les comiques de France inter, on a le droit à la satire. Pourquoi les philosophes n'auraient-ils pas le droit ?»

Opposé au mariage homosexuel et à la théorie du genre, Michel Onfray, qui se revendique épicurien et libertaire, n'a jamais exprimé d'opinions hostiles aux homosexuels dans ses œuvres. Il y a un an, il proposait une «généalogie de l'homosexualité», renvoyant dos à dos «homophilie» et «homophobie», refusant d'aborder cette question sur le terrain de la morale.

Lire aussi : «Il faudrait que ce petit garçon devienne un adulte» : quand Michel Onfray recadre Emmanuel Macron

 

Extrait de: Source et auteur

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2 commentaires

  1. Posté par Vautrin le

    Mais enfin, Michel, tu sais bien que les cerbères de la bien-pensance attaquent systématiquement toute libre-parole ! De toute façon, il n’y a aucune honte à être “-phobe”, c’est une pensée libre, et constitutionnellement on a le droit de l’exprimer. Les censeurs, eux, violent constamment la Constitution et ne lui font pas de beaux enfants, non : ils produisent des avortons. Il faut davantage de hargne à leur encontre, Michel, sinon on va finir par croire que tu n’as pas le cuir assez épais pour la bagarre. Haro & bastonnade, tonnerre de Brest !

  2. Posté par Diablotin le

    Pour ceux qui n’auraient pas encore compris, dès qu’un membre de la mafia mondialiste est mis en difficulté par un contradicteur, la dernière ligne de défense, qui se trouve souvent être la première, est simple: accuser ce dernier à choix d’être: raciste, xénophobe, antisémite, homophobe, nazi, extrémiste de droite ou de cerveau malade… C’est dire la richesse des arguments présentés. Une autre stratégie, le désormais célèbre: je refuse de parler avec des gens comme vous. Ah ça vole haut au niveau du logos…

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