Frédéric Taddeï, à la suite d’un départ forcé et après plus de dix ans chez France Télévisions (Ce soir ou jamais et Hier, aujourd’hui, demain), rejoint RT France pour présenter une émission intitulée Interdit d’interdire. Frédéric Taddeï a été interrogé dans le Point. Extrait :
"[...] RT France m’a donné carte blanche pour faire le genre d’émission que j’aime animer à la télévision : un talk-show quotidien d’une heure avec des intellectuels, des artistes, et de vrais débats, entre des gens intelligents, qui savent de quoi ils parlent, qu’on ne voit pas ailleurs et qui ne sont pas d’accord entre eux. Tout ce que l’on a de plus en plus de mal à faire à la télé aujourd’hui. Bien sûr, j’ai reçu d’autres propositions, certaines très intéressantes, mais c’était celle-ci qui me tentait le plus. Je suis un peu transgressif, vous savez, alors, forcément, aller faire une émission sur RT, je sais que ça va en énerver quelques-uns, c’est excitant.(…)
Comment analyseriez-vous qu’en 2018 vous ayez besoin d’aller sur RT France pour faire à peu près la même émission qu’il y a deux ans sur France Télévisions ?
Parce que, entre-temps, la direction de France Télévisions a changé. Ce qui était encouragé hier ne l’est plus aujourd’hui. La télévision pratique désormais le nivellement par le bas. On préfère ce qui est moyen, pas trop nul quand même, mais pas trop bien non plus. La télé est devenue une médiocratie. Alain Deneault a écrit un excellent livre sur ce sujet : comment un système se met à promouvoir ce qui n’est ni bon ni mauvais, ce qui est médiocre, c’est-à-dire moyen. C’est le règne du conformisme. Surtout, ne pas sortir du rang. Mais moi, c’est en sortant du rang que j’ai fait Paris dernière, D’art d’art, Ce soir ou jamais ou les émissions que j’anime sur Europe 1. Et je continue en allant sur RT.
[...] Il y a toutes sortes de façons de faire des débats et de la culture à la télévision. On peut être plus ou moins long, ambitieux, original, pointu, divertissant, haut de gamme, sérieux ou drôle. Ce qui est important, c’est de ne pas prendre les téléspectateurs pour des imbéciles, de ne pas essayer de leur faire prendre des vessies pour des lanternes. Parce qu’ils s’en rendent compte, les téléspectateurs, et qu’ils se vengent."
Extrait de: Source et auteur
A une certaine époque on avait des débats à la télévision. On avait aussi des vraies émissions littéraires comme “Apostrophes” dans lesquelles il y avait également des débats. On avait aussi des émissions historiques comme les émissions de Pierre Bellemare. “Temps Présents” était encore à l’époque une émission intéressante. Plus récemment, quand il y avait Zemmour et Nolleau à “On n’est pas couchés”, on faisait même l’effort de rester réveillés pour écouter les débats. Maintenant ma télé s’empoussière, car il y a trop peu de choses intéressantes, ou bien il faut tomber dessus par hasard, ce qui demande de regarder aussi plein de choses sans intérêt. Je crois que je vais me mettre à regarder RT
Bravo Mr Taddeï, vous me confortez dans l’estime que j’ai pour vous.
Lorsqu’on ose diffuser, quelle que soit la chaîne, des émissions de télé-réalité, puisque c’est en vogue, comme les Ch’tis sur la banquise ou les Marseillais aux Kerguelen, nous ne sommes pas seulement pris pour des cons, nous le sommes.
Les diffuser est une chose, les regarder en est une autre. Si c’est maintenu, il y a bien une raison qui se nomme Audimat, véritable marqueur de la pérennité des grilles TV.
Il y eut une époque où une chaîne à abonnement voulut se démarquer au milieu des années 80, c’était le cas. Notamment avec films inédits, VO proposée, entre autres.
Désormais devenue une officine pour “footeux” qui confine à l’abrutissement.
Je n’arrive pas à comprendre la nécessité de payer des bouquets TV + et ++ pour regarder la même m….. que sur les chaînes publiques.
Vous voulez du cinéma à votre goût ? Ça se passe sur un autre écran.
J’aimais parmi vos émissions, D’art d’art. La culture et l’art au service du profane en 5 minutes.
Bonne continuation