Science et idéologie. C’est ici que la Suisse étudie les effets du populisme

Par Bruno Kaufmann

(auteur invité – ses opinions ne reflètent pas nécessairement celles de swissinfo.ch)

La démocratie est sous pression dans le monde entier, menacée par des populistes autoritaires. Ce développement a donné une nouvelle impulsion à la recherche sur le populisme. Regard sur le Centre pour la démocratie d'Aarau, qui étudie comment les démagogues abusent des droits populaires. 

Installé dans une ancienne maison de maître sur les hauteurs de la petite ville d’Aarau, le Centre pour la démocratie (ZDA) est un institut de recherche fondamentale. Des scientifiques de différentes disciplines y étudient des questions actuelles liées à la démocratie – en Suisse, en Europe et dans le monde.

Son directeur général Andreas Glaser explique le défi auquel ses 45 collègues et lui sont confrontés: «Dès le début, il nous a fallu faire le grand écart entre la recherche fondamentale traditionnelle et une orientation pratique tournée vers le quotidien.»

Le Centre aborde en particulier des thèmes controversés dans le public tels que l’e-voting ou le populisme, des thèmes qu’il est parfois difficile d’appréhender de manière scientifique. «Il n’est pas facile de donner une définition matérielle du populisme, particulièrement pour nous juristes», explique Andreas Glaser. Professeur de droit, il dirige l’institut aux côtés d’une spécialiste de l’éducation et d’un politologue.

Test de résistance pour la démocratie

Selon des analyses bien étayées et largement discutées, en particulier celles de Freedom House (*) et de l’Economist Intelligence Unit, la forte tendance à la démocratisation qu’on enregistrait encore au tournant du siècle dans le monde entier est passée. Plus grave encore: de nombreux pays ont vu l’arrivée au pouvoir de mouvements populistes qui se prétendent les seuls véritables représentants du peuple et remettent en question certains droits de l’homme fondamentaux.

[…]

Dans le cadre d’un nouvel axe de recherche, des spécialistes du ZDA étudient maintenant le jeu et les tensions entre populisme et démocratie directe en Europe. […]

Ce nouvel axe de recherche est coordonné par le politologue Tarik Abou-Chadi et la juriste Nadja Braun Binder. «Nous étudions les conditions juridiques cadres des processus démocratiques, explique celle-ci. Concrètement, elles peuvent s’avérer très différentes selon les États.»

Le Brexit représente un bon exemple. Lancé à l’initiative du premier ministre d’alors, David Cameron, le référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne n’avait qu’une valeur consultative. C’est pourquoi sa mise en œuvre pose aujourd’hui encore des questions considérables qui n’ont pas été résolues. Et maintenant, de plus en plus de voix demandent même un second référendum sur le sujet. […]

Le ZDA est lui-même le résultat d’une décision démocratique. […]

Au niveau politique, il fait régulièrement face à des remises en question. Il y a peu, deux députés bourgeois au Parlement cantonal ont demandé que le canton coupe ses subventions. Le Centre a réagi en organisant une série de rencontres dans l’ensemble du canton. Le public était au rendez-vous.


Le Centre pour la démocratie en chiffres

Le Centre pour la démocratie Aarau (ZDA) compte 25 emplois à plein temps qui sont partagés par 45 collaborateurs.

Son financement de base s’élève à 2,3 millions de francs par an. Il est assumé par le canton d’Argovie et la ville d’Aarau, l’Université de Zurich et la Haute école spécialisée du nord-ouest de la Suisse. Grâce aux contributions de tiers, son budget annuel total atteint 4 millions de francs.

Les principaux axes de recherche du centre pour la période 2018-2021 sont la démocratie directe, l’étude comparée des institutions de la démocratie, la démocratie et ses citoyens ainsi que la démocratie et l’éducation politique et historique.


Le Centre invite régulièrement le public pour des débats. (Photos : ZDA)


Source : swissinfo.ch – article disponible en 10 langues : allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, français, italien, japonais, portugais, russe.



* Note de Cenator : Freedom House est lié à Soros et aux organisations mondialistes. Voir ce communiqué du gouvernement hongrois :

Une autre organisation de Soros a lancé une attaque ouverte contre la Hongrie

Selon le porte-parole du gouvernement Zoltán Kovács, le dernier rapport de l'organisation de défense des droits de l'homme Freedom House, qui a des liens avec George Soros, est politiquement orienté [à gauche] et partial.

Au sujet de ce rapport sur l'état des droits politiques et des libertés civiles, M. Kovács a déclaré mardi à l'agence de presse hongroise MTI que, connaissant le contexte financier de l'organisation, il est absolument évident qu'il s'agit d'une attaque contre la Hongrie par une autre organisation Soros.

"La méthodologie et la procédure de Freedom House sont politiquement orientées", a déclaré le porte-parole du gouvernement.

"L'évaluation est également politique et liée à George Soros et aux gauchistes qui sont en conflit politique et idéologique avec la Hongrie", a-t-il ajouté.

M. Kovács dit qu'il est problématique que les violations manifestes de la loi commises le 23 octobre 2006, lorsque l'État de droit a été foulé aux pieds, n'ont pas été évoquées dans le rapport de l'organisation.

Il a souligné que le problème fondamental de Freedom House vient du fait qu'il s'agit d'une organisation Soros, qui est biaisée et qui attaque le pays par intérêt et motivation politiques.

Freedom House a publié « Freedom in the World » il y a quelques jours. Selon l'analyse figurant sur son site web, la Hongrie, qui est un pays libre, n'a reçu que 72 points sur 100, soit le plus petit score attribué à un État membre de l'UE.

Freedom House s'est également déclarée préoccupée par le fait que, selon elle, les citoyens hongrois craignent de plus en plus d'exprimer leurs opinions politiques car les organisations non gouvernementales et l'opposition sont de plus en plus intimidées.

Source: http://akadalymentes.kormany.hu/en/government-spokesperson/news/yet-another-soros-organisation-has-launched-an-open-attack-against-hungary - 16 janvier 2018

9 commentaires

  1. Posté par toyet le

    Personnellement je suis prêt d’aller comme cobaye, s’ils peuvent me soigner de pas populiste aigüe je suis preneur. Je n’arrive pas à fumer des kékés et à rester au lit jusqu’à 10 heures, pour mon rendez vous aux services sociaux.

  2. Posté par aldo le

    Ce n’est pas Science et idéologie, mais SECTES ET IDEOLOGIE. On peut supposer que le chef dispose d’une garçonnière au sommet du bâtiment. C’est comme pour la banque cantonale de Genève avec sa pub de façade pour le temple solaire (agrandir pour observer) https://www.ictjournal.ch/sites/default/files/styles/np8_full/public/media/2017/12/19/BCGE_Siege01_HR%20small.jpg?itok=eQk8T2ED Ici la façade de cette maison jaune comporte un triangle avec l’oeil de Caïn, ce qui laisse supposer que cette secte est aussi d’inspiration maçonnique. Caïn désigne alors la jalousie de la liberté de Peuples libres enfermée dans un triangle. Tapez google: maçonnerie, triangle oeil cliquez dessus puis consultez pour voir le texte qui va avec chaque image.

  3. Posté par miranda le

    ” Freedom House dit que les organisations non gouvernementales et l’opposition sont de plus en plus intimidées” en Hongrie. Oh! les pauvres! On va les plaindre.

    Tous ces bien pensants, dans leur dépendance AVEUGLE à leur(s) “mécène(s)” et leur “penchant” pour le programme du N.O.M (dont ils n’envisagent même pas les conséquences y compris sur leurs propres enfants), sont dans l’incapacité de comprendre que le populisme est une réaction saine des peuples se sentant en danger. D’où cette facilité à décrire le leader populiste, comme un tyran, un fasciste, un dangereux.
    Alors que le danger, c’est vraiment eux.Ils quitteront cette terre sans le savoir.

  4. Posté par Claude Haenggli le

    Et les contribuables suisses doivent subventionner cet instrument de propagande de Soros ! Les politiciens qui ont décidé cela sont-ils payés par lui ?

  5. Posté par Derek Doppler le

    La “Science”, religion idéale des dégénérés progressistes et arriérés marxistes athées.

  6. Posté par Yolande C.H. le

    La démocratie, c’est la volonté des membres d’une communauté de se donner (créer, donc) un ordre auxquels ils s’obligent. C’est cela qui les distinguent (ils représentent l’ordre) de ceux qui ne font que l’accepter selon leurs intérêts; les illégaux ne représentent pas l’ordre, ils le contestent en clamant :”personne n’est illégal”.

    Il ne s’agit donc en rien d’obéir à un ordre externe (comme Bruxelles ou la charia), ni de distribuer un droit de vote à chaque résident. C’est l’esprit de responsabilité envers la communauté et la gestion du territoire qui fonde cet ordre,ce qui exige donc une cohésion sans faille.
    Le politologue Tarik Abou-Chadi et la juriste Nadja Braun Binder disent: “Nous étudions les conditions juridiques CADRES (c’est moi qui souligne) des processus démocratiques…” Ils semblent donc mettre chaque démocratie sous tutelle et dire ce qui est démocratique de ce qui ne l’est pas.

  7. Posté par Bussy le

    Ce centre étudie entre autres les liens entre la démocratie directe et le populisme, les droits populaires… certains, disons par exemple des Soros et Cie, sont-ils gênés par la démocratie directe, donc en fait la démocratie tout court ?
    Petit test tout simple à faire pour prouver aux Européens qu’ils vivent encore dans une démocratie : que ceux qui mènent le bal organisent une votation (non truquée) en Europe avec une seule et simple question : êtes-vous pour ou contre l’immigration massive ?
    Je rêve là ?
    PS : ça m’a toujours étonné qu’on fasse la différence entre démocratie directe et démocratie tout court…. c’est quoi la démocratie tout court ? MDR

  8. Posté par aldo le

    Il y a toujours du fric d’Etat, tiré de nos poches, pour les manipulateurs sectaires. Preuve que le C.F. est aux mains de sectes. LE VRAI POPULISME, C’EST BIAISER LA DEMOCRATIE AVEC L’ARTIFICE DE L’IMIMIGRATION DE MASSE ET SURTOUT LE TAIRE. La griffe de SOROS même dans les goûts. Quand j’ai vu cette baraque, elle m’a donné l’impression d’être située en Allemagne de l’Est, et appartenir à une secte. A lire le contenu de l’article, ce n’est pas faux, puisqu’elle sert de repère à DES CROYANTS QUI PENSENT QUE LA PRESSE EST LA VERITE ABSOLUE. AUTREMENT DIT, DES IDIOTS UTILES, BOLCHEVO-PRAVDA-COMPATIBLES.

    Or le populisme les plus implantés ce sont les gauches, écolo-pastèques et autres succursales qui pour FAIRE ILLUSION en sont les exploiteurs les plus acharnés. Réflexe corporatiste:. CES ILLUSIONNISTES DÉNONCENT LE POPULISME, CELUI DES AUTRES, DE CEUX QUI VEULENT DÉBOULONNER LE LEUR, PARCE QU’ILS SONT JUSTEMENT OPPOSES AUX POPULISTES. On comprend mieux leur adhésion immédiate aux islamistes, à la taqya et leurs populismes qui visent à faire taire les crimes de l’islam dans toute la presse noyautée à 90% en terme d’audience payante et obligatoire. (voir NO-BILLAG-SERAFE et le tamtam qui a suivi).

  9. Posté par Michel Vasionchi le

    le populisme , n’est pas un mot condamnatoire … il est quelque part un vrai anti- virus nécessaire … pour combattre l’instrumentalisation visible et invisible d’un démocratie captive , aux mains de la collusion politicienne , entre les sophistes socialistes et une droite molle fossilisée …

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