Chômage ? Immigration ? Non, de toute urgence déterrer Franco !

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Les Espagnols sont interloqués par la façon dont les socialistes – très minoritaires, mais néanmoins portés au pouvoir en juin – ont réussi, en deux mois à peine, à faire de l’Espagne la première destination pour les migrants, et à diviser les Espagnols, sur leur Histoire, comme ils ne l’avaient pas été depuis… 1936 ! Un décret pour déterrer Franco a été pris vendredi.

Le parti socialiste est donc au pouvoir, mais il ne compte que 84 députés sur un total de 350. Il a pu accéder à cette responsabilité grâce à une affaire de corruption touchant le Parti populaire (cendre droite) et à l’irresponsabilité des partis indépendantistes catalans.

En deux mois, le PS ne s’est occupé ni du chômage, ni de l’économie, ce qui préoccupe fortement les Espagnols, et qui nécessiterait des décisions urgentes. Il n’a pris à ce jour, en tout et pour tout, que deux décisions.

La première a été d’accueillir en grande pompe le bateau Aquarius, chargé de migrants, déclenchant ainsi une gigantesque réorientation des flots migratoires vers l’Espagne, au risque de provoquer une nouvelle flambée du chômage, et une explosion des comptes sociaux.

Quant à la seconde décision, elle est théoriquement moins grave, mais elle est chargée de sens, et elle divise très violemment les Espagnols, au moment précis où ceux-ci devraient se serrer les coudes pour ne pas retomber dans le cycle destructeur de valeur (dépenses de l’Etat accrues, chômage en hausse, économie en régression). Cette décision, c’est de chasser le général Francisco Franco de sa tombe, au Valle de Los Caídos. Un décret en ce sens vient d’être pris par le gouvernement.

« Je ne vois pas l’intérêt de réveiller les fantômes du passé »

Le quotidien Le Monde, qu’on ne peut guère soupçonner de sympathie pour le général Franco, reconnaît que les sondages d’opinion, dans le pays, ne sont pas en faveur de cette initiative socialiste (pas plus qu’en faveur de l’accueil de l’Aquarius, clair message de bienvenue aux millions de « réfugiés économiques »). 41 % seulement des Espagnols soutiendraient cette manipulation de cercueil. Mais peu importe, le gouvernement entend passer en force.

L’homme de la rue s’en agace ouvertement : « Franco est mort quand j’étais toute petite. Dans ma famille, on était contre. Mais je ne vois pas l’intérêt de réveiller les fantômes du passé », dit une femme à la correspondante locale du Monde. « Le gouvernement devrait plutôt s’occuper du chômage et de l’économie », lui dit un homme.

Le monument du Valle de Los Caídos, sorte de Douaumont encore plus émouvant, comporte les sépultures de près de 40 000 combattants des deux camps, avec cette seule inscription : « Morts pour Dieu et pour l’Espagne 1936-1939 ». Oui, mais voilà : les socialistes veulent transformer le monument en un centre de propagande à la gloire du Frente Popular antifranquiste, cette alliance du PC espagnol, des trotskistes du POUM, des socialistes et des anarchistes de la FAI. Une alliance ultraviolente, qui passa une bonne partie de la guerre civile à s’entre-tuer, ce qui est l’une des raisons de la réussite de la croisade pour la liberté, menée par Franco.

Lieu de pédagogie progressiste, « comme les camps de concentration »

Ce Valle de Los Caídos était un symbole de l’Espagne unie dans son deuil passé. Mais les socialistes entendent faire de Los Caídos un lieu de pédagogie progressiste, clairement orienté à gauche, « un peu comme on l’a fait avec les camps de concentration », explique sans complexe l’un des artisans de cette exhumation du corps de Franco. Et si Franco restait enterré là, le projet ne serait pas faisable.

Les socialistes veulent donc restituer le corps à la famille, avec l’idée qu’il soit réenterré dans le caveau familial. Mais ses proches s’y opposent, en particulier les petits-fils du Caudillo. Ils entendent utiliser « tous les moyens légaux » contre cette décision.

La famille a déjà annoncé qu’elle refusait l’inhumation dans ce caveau, car le cimetière du Pardo, où il se trouve, n’est pas protégé. Or la gauche espagnole, pendant la guerre civile, s’était fait une spécialité de déterrer les corps des prêtres et des religieuses, et de les exposer dans des scènes macabres et burlesques. La famille craint à juste titre que l’extrême gauche espagnole ne se livre à ce genre d’ignominie.

A la mort de Franco, en novembre 1975, son corps fut exposé pendant deux jours, au palais de l’Orient, et plusieurs centaines de milliers de personnes vinrent lui rendre hommage. La file d’attente faisait plusieurs kilomètres. 100 000 personnes assistèrent à la messe et à son inhumation. Cela donne une idée de sa popularité, à l’époque.

Mais depuis que les socialistes ont entrepris cette opération de « vengeance rétroactive », comme la qualifie la famille du généralissime, les Espagnols se pressent à nouveau, par dizaines de milliers, à Los Caídos. Il faut faire la queue, comme en 1975, pour pouvoir lui rendre hommage.

 

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