En 1971, l’expérience de Stanford mettait en lumière de manière spectaculaire le bourreau sommeillant en chaque être humain. Cette expérience devenue culte fut utilisée comme grille d’analyse pour penser la Shoah ou le génocide rwandais. Et pourtant, tout était mis en scène.
"J'ai commencé à m'intéresser à l'expérience en juin 2013, en tombant par hasard sur une conférence de TED donnée quelques années plus tôt par Zimbardo", explique le chercheur dans son ouvrage. Le professeur en psychologie détaillait alors dans le menu détail l'expérience de Stanford. Celle-ci avait eu lieu dans les sous-sols du département de psychologie de l'université américaine de Stanford et "devait durer deux semaines, mais il avait dû l'interrompre au bout de six jours, car cinq détenus avaient fait une dépression nerveuse et les gardes devenaient de plus en plus violents, harcelant les prisonniers, les réveillant en pleine nuit, les forçant à faire des pompes, leur infligeant toutes sortes de brimades et même des jeux sexuels", poursuit-il.
Alors, où est la supercherie ? "Dans une expérience scientifique réussie, le scientifique ne doit pas interférer sur les résultats, ni orienter le comportement des participants vers une conclusion pré-écrite", décrit Thibault Le Texier dans les pages de Libération. C'est d'ailleurs ce qu'a toujours affirmé Philip Zimbardo. Mais en se plongeant dans les archives, le chercheur a découvert une toute autre réalité : "On voit Zimbardo intervenir en permanence".
Lors du scandale d’Abou Ghraib, Zimbardo a fait le tour des plateaux télé. La révélation des humiliations infligées par des soldats américains à des prisonniers irakiens a provoqué un choc dans l’opinion publique. Face à cette forte demande de sens, le psychologue avait une réponse clé en main: «Nous sommes naturellement bons, c’est notre environnement qui nous pousse à la violence.» Il a, au fond, blanchi les soldats, un discours en résonance avec le discours de gauche de l’époque (...)
Pour en savoir plus :
Le site officiel de Philip Zimbardo.
Une revue édité à Stanford 40 ans après les faits avec notamment le témoignage de certains participants. (en)
Un reportage sur cette expérience avec des explications et des images d’archive. (en)
On ne sait pas expérimenter en sciences humaines. Encore moins lorsque l’on essaie de soutenir l’idéologie (genre “l’homme est naturellement bon”) par des forgeries très malhonnêtes.
Une très grande proportion d’expériences sont fausses, car l’expérimentateur intervient et fausse le résultat consciemment ou inconsciemment !
Toutes les expériences doivent être renouvelées par des équipes qui ne se connaissent pas et qui ne connaissent pas à l’avance les résultats !
L’honnêteté de l’expérimentateur et de son équipe sont en jeu ! La crédibilité scientifique aussi !
Exemple d’expérience faussée et non reproductible :
– Mémoire de l’eau
Référence :
http://www.unice.fr/zetetique/articles/HB_memoire_eau.html
Tricheurs :
http://www.lapresse.ca/actualites/enquetes/201709/12/01-5132442-les-tricheurs-de-la-science.php