Selon le National Interest, magazine spécialisé dans les affaires de politique étrangère américaine, l’administration Trump a rejeté quasiment 100 % des demandes d’asiles formulées par plus d’une centaine de chrétiens iraniens en attente de visas à Vienne. Ces demandeurs attendaient depuis plus d’un an leur statut de réfugiés pour démarrer une seconde vie aux USA. Ils avaient formulé leur demande dans le cadre de l’Amendement Lautenberg, adopté dans le passé pour protéger les juifs soviétiques et grâce auquel, ces dernières années, près de 33 000 membres des minorités assyrienne, orthodoxe, arménienne, protestante, juive, zoroastrienne, mandéenne et bahaïe ont pu trouver refuge aux Etats-Unis, dont 1 300 en 2017. Les demandeurs sont l’objet d’une enquête avant même de quitter l’Iran et doivent recevoir un avis favorable préalable à leur arrivée à Vienne. Pourtant, cette fois, une centaine de chrétiens iraniens ont reçu une fin de non-recevoir du Département de sécurité intérieure américain. Sans aucune explication.
Retour forcé et représailles ?
Alors que plus de 4 500 chrétiens en Iran ont déjà déposé de nouvelles demandes via l’Amendement Lautenberg, ceux dont les dossiers ont été rejetés craignent maintenant un retour forcé et les représailles du régime islamique. L’ONG britannique Jubilee Campaign, qui agit auprès des minorités, dénonce sévèrement les faits : « Les USA ont rompu leur promesse aux minorités d’Iran. Les réfugiés se sont rendus à Vienne sur invitation, avec la promesse de pouvoir bientôt retrouver leurs familles déjà installées en Amérique. Pour cela, ils ont vendu leurs maisons et ont renoncé à leur travail ; ils risquent des persécutions en cas de retour au pays. » Hans Van de Weerd, du Comité international de secours, abonde dans son sens : « L’administration Trump critique le régime de Téhéran, encourage les mouvements de protestation mais refuse de secourir ceux qui fuient la répression. »
Sous le contrôle de l’ayatollah Khamenei et du clergé islamiste, la République islamique d’Iran, qui trône à la 10e place de la liste annuelle des pays les plus répressifs établie par l’ONG Portes Ouvertes, se montre particulièrement hostile aux minorités religieuses. Les personnes les plus menacées demeurent les convertis, dont la démarche est passible de la peine de mort. Récemment, le chef de l’Eglise assyrienne pentecôtiste et au moins onze convertis ont été arrêtés et accusés d’atteinte à la sûreté de l’Etat, avant d’être condamnés à de très lourdes peines de prison. Le système judiciaire iranien considère les activités comme les réunions de prières, de lecture de la Bible ou le simple fait d’être en contact avec des communautés chrétiennes en dehors du pays comme autant d’activités politiques contraires à la Sûreté de l’Etat.
Selon Human Right Watch, plus de 600 chrétiens ont été arrêtés depuis 2010 et des centaines de lieux de culte, de paroissiens et de convertis, en particulier des chrétiens évangélistes, ont subi des raids des forces armées ou de milices pro-régime. En termes d’emploi et d’éducation, les chrétiens sont quotidiennement confrontés à une discrimination systématique, en dépit des affirmations électorales du président « modéré » Rouhani : « Toutes les ethnies, toutes les minorités et toutes les religions doivent sentir la Justice. »
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