Avec l’accord secret du Caire, Israël mènerait des frappes aériennes en Egypte depuis deux ans

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Le New York Times du 3 février a fait quelques révélations, tenues jusque-là secrètes, sur la situation en Egypte. On y apprend ainsi qu'Israël, alarmé par l'incapacité du Caire a arrêter la progression des djihadistes de la branche égyptienne de l'Etat islamique (EI) à proximité de son territoire, aurait pris des mesures.

Selon les informations du quotidien, à partir de 2015 et avec l'aval du président Abdel Fattah al-Sissi, des drones, des hélicoptères et des avions israéliens non marqués auraient mené une campagne aérienne secrète, effectuant plus de 100 frappes aériennes sur le territoire égyptien.

De fait, le président égyptien aurait pris des précautions pour cacher l'origine des frappes. Seul un cercle restreint d'officiers de l'armée et du renseignement aurait été tenu au courant de ces opérations. Le gouvernement égyptien a d'ailleurs déclaré que le nord du Sinaï était une zone militaire fermée, empêchant les journalistes d'y recueillir des informations.

Le New York Times a recueilli ces informations auprès de sept responsables britanniques et américains impliqués dans la politique au Moyen-Orient mais soucieux de préserver leur anonymat. 

Les porte-paroles des forces militaires israéliennes et égyptiennes, ainsi que le ministère égyptien des Affaires étrangères, ont, quant à eux, refusé de commenter l'information.

L'Egypte et Israël, vers un réchauffement diplomatique

Cette coopération marquerait une nouvelle étape dans l'évolution de relations bilatérales régulièrement tendues. Les deux pays furent en effet plusieurs fois ennemis – guerre des Six Jours en 1967 ou Guerre du Kippour en 1973 – avant de connaître une période de «paix froide» depuis les années 1980.

Selon le New York Times, les deux pays auraient toutefois trouvé un intérêt respectif dans une forme secrète de coopération, puisque l'intervention israélienne aurait aidé l'armée égyptienne à reprendre pied dans sa bataille contre les djihadistes. Pour Israël, les frappes auraient renforcé la sécurité de ses frontières et la stabilité de son voisin.

En effet depuis 2014, les djihadistes du nord du Sinaï égyptien ont tué des centaines de soldats et de policiers, se sont brièvement emparés d'une grande ville (Sheikh Zuweid) et ont commencé à installer des postes de contrôle armés pour tenter de garder la main sur le territoire.

La collaboration entre l'Egypte et Israël dans le nord du Sinaï attesterait d'une reconfiguration géopolitique et diplomatique progressive de la région. Le Caire ne serait d'ailleurs pas le seul à se rapprocher de l'Etat hébreu puisque de nombreuses sources font état de discussions secrètes entre des pays de la région, comme l'Arabie saoudite, et l'Etat hébreu, et ce malgré des responsables et des médias relativement hostiles à Israël. L'objectif de ces manœuvres présumées ne serait pas uniquement la bataille contre Daesh, mais également la lutte contre l'influence iranienne.

Pourtant, la situation au Proche-Orient reste particulièrement tendue, comme l'ont récemment montré les propos de Tel Aviv, qui, inquiet de l'implantation du Hezbollah au Liban, a fait savoir à ce dernier que Tsahal l'envahirait avec sa «pleine puissance» en cas de conflit.

Dans ce contexte, les Etats-Unis, après avoir suscité la colère du monde arabe en reconnaissant Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu, ont joint le geste à la parole.

Le 4 février, ils ont en effet déployé des troupes et un système de défense antimissile en Israël dans le cadre d'un exercice militaire intitulé Juniper Cobra. L'armée israélienne a déclaré que l'exercice, qui a lieu tous les deux ans depuis 2001, faisait partie d'une formation destinée à maintenir l'état de préparation des troupes. 

Lire aussi : La branche égyptienne de Daesh déclare la guerre au Hamas dans une vidéo

 

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