Le talentueux milieu offensif de l’Atletico Madrid a eu beau effacer illico son message et se répandre en excuses, rien n’y a fait. Depuis la publication, dimanche soir, sur Instagram et Twitter, d’une photo le représentant en basketteur noir des Harlem Globetrotters lors d’une soirée costumée ayant pour thème les années 80, Griezmann fait l’objet d’un ridicule lynchage antiraciste orchestré par le très communautariste Conseil représentatif des associations noires.
Pourtant, il y a fort à parier que l’international français, qui a expliqué avoir choisi ce déguisement simplement parce qu’il admirait la célèbre équipe de basket américaine, ne connaissait probablement ni l’origine du « blackface », ni Thomas Rice et sa danse du « Jump Jim Crow ».
Mais qu’importe pour le directeur du CRAN : dès lundi matin, Louis-Georges Tin s’empressait de dénoncer un acte… « incontestablement raciste ». Citant le défenseur des Droits Toubon, qui expliquait en mars que « nul n’ignore que le fait de se grimer en noir renvoie à une vision péjorative et humiliante des personnes noires », le CRAN allait même jusqu’à exiger des sanctions et à « être reçu au plus tôt » par Griezmann, le ministre Laura Flessel, et par les autorités du foot » !
C’est que, a précisé Tin, « se déguiser en noir implique de dégager un stéréotype du Noir » et est donc « raciste ». Pourtant, nous n’avons pas souvenir que le directeur du CRAN ait fait un tel tintouin lorsque Dave Chappelle, célèbre humoriste noir américain, s’est grimé en Blanc pour tourner en dérision ces derniers. Pas plus que lorsque le rappeur Aminé, lui aussi « blanchi » pour le clip « Redmercedes », s’est moqué du Blanc au look de premier de la classe, avec bermuda rose, polo et pull pastel sur les épaules. Et encore moins lorsque cet autre rappeur qu’est Kamini nous a narré dans « J’suis blanc » : « Le Seigneur il m’a dit : “Kamini, tu seras blanc pendant neuf semaines et demie”. Oh là, oh là… (…) J’me mets à courir. Mais il était déjà trop tard. (…) J’étais blanc de partout. (…) J’ai vérifié ma louloute, j’ai honte j’vous dirais pas la taille. (…) Franchement j’le méritais pas. »
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