Aide au développement : un ancien ambassadeur vide son sac.
Volker Seitz a été de 1965 à 2008 au service du département allemand des affaires étrangères, notamment comme ambassadeur au Bénin, au Cameroun, en République centrafricaine et en Guinée équatoriale. Il fait partie du cercle des initiants de l'appel de Bonn pour une réforme de l'aide au développement et est l'auteur du livre "L'Afrique est mal gouvernée". Il vient de s'exprimer à nouveau sur un site de réinformaton allemand.
http://www.achgut.com/artikel/entwicklungshilfe_ein_aussteiger_berichtet
Traduction (Claude Haenggli) : Quelle organisation d'aide au développement s'est jamais posé la question de savoir si elle pourrait cesser d'exister dans un avenir proche ? Depuis des décennies, la politique d'aide au développement se fait à l'aide d'un effectif de personnel et de moyens financiers gigantesques. Les objectifs les plus modestes ne sont toutefois même pas tant soit peu atteints. En revanche, des pays comme le Ruanda, le Botswana, l'Ile Maurice ou le Ghana démontrent qu'ils peuvent se développer entièrement ou majoritairement grâce à leurs propres ressources. Une aide permanente de l'étranger cimente par contre la dépendance des gouvernements et freine un développement à long terme. Pourquoi faisons-nous toujours croire aux Africains qu'ils ne peuvent par résoudre leurs problèmes par eux-mêmes ?
Claude Haenggli, 16.12.2017
Nous ferions mieux de supprimer les 3,5 milliards d’aide publique au développement, ses 1500 employés et de rembourser les dettes de la Confédération ou de verser cet argent à l’AVS déficitaire.
C’est du colonialisme vertueux
@Yolande.C.H
Bien sûr qu’ils sont attirés par tout ce que vous énoncez, mais une fois en Europe ils déchantent rapidement. En outre, il y a en Afrique, d’excellents artisans en tout genre, par exemple des couturiers de rue très habiles, qui m’ont fabriqué des chemises magnifiques dans des tissus choisis par mes soins et ceci à des prix défiant toute concurrence. Notre aide, pour autant qu’elle soit nécessaire devrait consister à leur faire prendre conscience de leurs qualités, mais EN Afrique.
Bonjour Antoine,
Vous n’avez certainement pas tort lorsque vous mentionnez Jupiter et l’argent qui doit circuler, mais notre principale erreur est de vouloir nous comparer aux Africains. Je suis pour ma part convaincu que ce n’est pas l’argent qui doit circuler mais l’intelligence, la culture, les étudiants, et cela aussi existe en Afrique. j’ai rencontré à Tombouctou, il y une quinzaine d’années le conservateur du musée ethnologique, un homme d’une culture formidable et grâce auquel un très grand nombre de manuscrits très précieux ont été sauvés de la barbarie des incultes drogués djihadistes qui avaient déjà commencé à incendier cette splendide bibliothèque. Voilà où nous devons aider encore un peu plus. Bravo à l’armée française qui a évité un désastre au Mali et ailleurs.
@ Un chapon cha pond
Le seul problème, c’est que la mode occidentale (printemps, été, automne, hiver, accessoires, chaussures), l’attrait du shopping, la rutilance des villes européennes et tout ce qu’elles offrent comme divertissements exercent un attrait considérable sur une partie de la population.
@ Un chapon cha pond pas : M. Macron (Jupiter pour les intimes) exige que l’argent circule !
Donc notre course à l’argent occidentale, voulue par M. Macron, ne pourrait pas convenir à l’Afrique (j’en conviens) mais cela ne lui plait pas. Il FAUT que l’argent circule !
Après avoir vécu longtemps dans divers pays africains, je suis convaincu que les gens sont parfaitement capables de subvenir à leurs besoins, mais à leur manière, sans nécessairement copier les Blancs. Je ne comprends pas certaines organisation d’aide au développement qui veulent “moderniser” l’Afrique et en faire une puissance industrielle. J’ai beaucoup séjourné en brousse et y ai vu de gens souvent bien plus heureux que les aigris du matin que l’on croise chez nous dans les transports publics. Quel plaisir d’être entourés de jolis gamins souriants et de parler avec des personnes charmantes et qui se contentent de ce qu’elles ont. On rencontre des femmes magnifiques vêtues de boubous multicolores dignes des plus grands créateurs de mode, qui pilent les céréales dans la rue en rythmant leur gestes en chantant. On s’assied volontiers sous les arbres à palabres où se déroulent la plupart des réunions politiques. La médaille a bien sûr un revers: en ville, la vie est plus difficile à cause du chômage et aussi du fatalisme ambiant qui fait partie des mentalités. Il est à souligner que la débrouillardise des Africains est légendaire et cela implique que nous devrions cesser de culpabiliser s’ils n’adoptent pas NOTRE mode de vie, basé sur la course à l’argent et duquel les relations humaines sont souvent absentes, pour cause de manque de temps.
Chez nous, c’est “aide-toi et le ciel t’aidera”
En Afrique c’est “ne fais rien, le blanc le fera”