De notre correspondant permanent en Pologne. – Cela fait plusieurs mois que le PiS bat ses propres records de popularité dans les sondages, mais l’étude de l’institut CBOS publiée le 13 octobre a dû être un choc pour l’opposition libérale-libertaire et pour Bruxelles. La Droite unie, réunissant le PiS et quelques petits partis de droite ayant présenté des listes communes aux élections législatives d’octobre 2015 et disposant d’une majorité absolue au parlement, atteint des sommets. Avec 47 % d’intentions de vote, elle ferait mieux que tous les autres partis d’opposition pouvant entrer au parlement réunis ! La Plateforme civique (PO) du président du Conseil européen Donald Tusk arriverait deuxième avec seulement 16 %. L’autre parti libéral-libertaire Nowoczesna (Moderne), formant avec la PO cette opposition qui se dit elle-même « totale » et qui a cherché, sans succès, à déstabiliser le gouvernement de Beata Szydło par des manifestations de rue et en appelant à des sanctions de Bruxelles, n’aurait que 6 % des voix en cas d’élections aujourd’hui et il serait dépassé par le parti d’opposition national-conservateur Kukiz’15 (8 %).
Avis du peuple polonais
Visiblement, la majorité des électeurs polonais ne partagent pas l’opinion du président français Emmanuel Macron à propos des politiques menées depuis deux ans à Varsovie. Macron avait déclaré, lors d’un discours prononcé en Bulgarie le 25 août dernier aux côtés du président bulgare Roumen Radev (qui s’est publiquement désolidarisé de son visiteur à ce sujet), que « le peuple polonais mérite mieux que cela ». Réaction du Premier ministre polonais Beata Szydlo : « Je conseille à M. le président qu’il s’occupe des affaires de son pays, il réussira alors peut-être à avoir les mêmes résultats économiques et le même niveau de sécurité de ses citoyens que ceux garantis par la Pologne. »
Le refus du gouvernement polonais d’accepter ne serait-ce qu’un seul demandeur d’asile arrivé illégalement en Grèce ou en Italie dans le cadre des quotas obligatoires voulus par l’Union européenne, en invoquant des raisons de sécurité évidentes, est justement l’une des explications de cette popularité du PiS. Mais il y a aussi l’économie et le social : la mise en place des premières allocations familiales depuis la chute du communisme, qui ont permis de réduire très fortement l’extrême pauvreté, les politiques de réindustrialisation (les deux tiers des emplois créés dans l’industrie de l’UE cette année l’ont été en Pologne), le chômage à des niveaux historiquement bas (en dessous de 5 % selon les données Eurostat) et les excellentes rentrées fiscales grâce à une lutte plus efficace contre la fraude fiscale et notamment la fraude à la TVA, ce qui permet de financer la hausse sans précédent des dépenses sociales en maintenant le déficit des finances publiques en dessous de la fameuse barre des 3 %. De fait, contrairement aux prédictions de l’opposition libérale-libertaire, les déficits ont été réduits par rapport aux années précédentes.
L’explication donnée par le PiS et le Premier ministre, sur fond des affaires de l’époque de Donald Tusk mises au jour par les enquêtes de commissions parlementaires : « Il suffisait de ne pas voler ! » Et c’est bien ce qui plombe cette opposition libérale-libertaire qui se prétendait meilleure gestionnaire que les « populistes ».
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