De notre correspondant en Amérique latine. – Dimanche 30 juillet, le Venezuela tenait un scrutin afin d’élire les membres d’une Assemblée destinée à réécrire la Constitution chaviste du pays. Pour beaucoup d’observateurs, c’était là un nouveau signe que le pays s’enfonçait encore un peu plus dans la dictature. La tenue de ce scrutin a été également considérée comme le point de non-retour – encore un – sur le chemin de la guerre civile.
Avant même sa tenue, le scrutin avait déjà entraîné beaucoup de remous, une interdiction de manifester passible de cinq à dix ans de prison, un référendum – auquel participèrent 7, 6 millions de Vénézuéliens sur 19, 8 millions d’électeurs – et une mobilisation de l’opposition pour signifier fermement son désaccord au processus enclenché par le président Maduro, ainsi que la suspension par plusieurs compagnies des vols reliant le Venezuela, dont Air France, des menaces de sanctions de la part du président Trump, le rapatriement des familles du personnel diplomatique américain et, la nuit précédant le scrutin, l’assassinat par arme à feu à son domicile, dans la ville de Ciudad Bolivar, de l’un des candidats, l’avocat Jose Felix Pineda, âgé de 39 ans.
Votes ou votants ?
Les bureaux de vote gardés par des militaires ouvrirent leurs portes à 6 heures du matin, heure locale.
Le président Maduro fut symboliquement le premier à déposer son bulletin de vote dans ce qu’il appelle « un scrutin pour la paix. » 545 membres de la nouvelle Assemblée, tous partisans du président Maduro, doivent sortir de ce scrutin. Il est permis de penser que cette Assemblée, outre son rôle dans la modification de la Constitution, remplacera l’Assemblée nationale inopérante depuis qu’elle est en conflit avec le président.
De par la répartition des électeurs en territoires et en secteurs d’activité, 62 % des électeurs ont pu voter deux fois. Il sera donc difficile de connaître la participation exacte au scrutin puisqu’on ne sait toujours pas si les résultats seront annoncés en nombre de votes ou de votants.
Parallèlement, profitant du chaos et de l’écran de fumée constitué par les troubles, la Russie continue d’avancer ses pièces. Ainsi, le président Maduro a déclaré mercredi dernier que de nombreux et importants accords bilatéraux allaient être très prochainement signés entre la compagnie d’hydrocarbures nationale PDVSA et des sociétés russes.
L’opposition au président Maduro sait faire entendre sa voix, notamment au niveau international, mais il ne faut pas sous-estimer le soutien populaire dont jouit toujours le président, pas plus que le soutien inconditionnel des forces armées et des forces de l’ordre. Comme nous l’avons déjà indiqué (Présent du 29 juillet) c’est lorsque le pays sera en faillite, que les caisses seront vides et qu’il ne sera plus possible de payer les 2,8 millions de fonctionnaires, les militaires et les policiers que les choses se décanteront.
Au moment où nous bouclons, de nombreuses irrégularités ont déjà été signalées, certains bureaux de vote ont été bloqués, des assesseurs remplacés en dernière minute, les journalistes sont interdits d’accès, des routes et des artères sont barrées, des maires arrêtés et remplacés par des soutiens au pouvoir.
Pierre Barbey
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Extrait de: Source et auteur
Comme lors de l’opération de la Grenade, je pense que dans l’intérêt du peuple Vénézuélien une intervention militaire US ne serait pas à déconseiller.
Une belle petite dictature communiste avec liquidation des opposants.
Il en dit quoi, Merluchon , le chaviste français ?