Le ministère russe des Affaires étrangères a réagi à la «déclassification» d'un rapport français censé prouver la validité des accusations incriminant Damas pour l'attaque chimique présumée du 4 avril à Khan Cheikhoun. Moscou a notamment questionné la cohérence ainsi que la validité des preuves contenues dans le document exposant les résultats des analyses des services de renseignement français.
«L'analyse préliminaire du document français de cinq pages soulève de nombreuses questions : tout d'abord, concernant les circonstances dans lesquelles la partie française a obtenu les échantillons prétendument recueillis directement sur les lieux de l'incident», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères, dans un communiqué paru le 27 avril.
«Si les services de renseignement français ont recueilli les échantillons eux-mêmes, cela signifie qu'ils ont un accès libre à la zone contrôlée [comme indiqué dans le rapport] par des groupes armés de l'opposition syrienne liés à Al-Qaïda», a relevé Moscou, notant que «si les échantillons ont été obtenus dans un autre endroit... alors la cohérence de l'analyse effectuée est immédiatement remise en question».
Le ministère a rappelé qu'en vertu de la réglementation internationale, le transport des échantillons, de la scène de collecte jusqu'au laboratoire, devait absolument être sécurisé afin d'éviter toute ingérence.
La diplomatie russe ironise : «l'utilisation d'une grenade [au gaz] sarin est quelque chose d'inédit»
Moscou a remis en cause l'affirmation des experts français selon laquelle la substance contenue dans l'échantillon aurait été produite par le gouvernement syrien. Soulignant que Damas n'avait jamais eu de gaz sarin prêt à l'emploi en sa possession, la diplomatie russe a rappelé que l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) avait confirmé que les installations syriennes capables de produire du sarin avaient été détruites.
Le ministère a également moqué l'évocation dans le rapport français d'une similitude du produit utilisé le 4 avril avec le contenu d’une grenade chimique – qui n’avait pas explosé – retrouvée le 29 avril 2013, dans une attaque intervenue à Saraqeb. Moscou a notamment ironisé en déclarant que «l'utilisation d'une grenade [au gaz] sarin [était] quelque chose d'inédit» et représenterait un véritable «danger pour ceux qui [y] recourent». Le ministère russe des Affaires étrangères a d'ailleurs précisé que cela ne s'était jamais vu auparavant «dans toute l'histoire des armes chimiques».
Moscou insiste que soit envoyée une mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques
«Le groupe [d'experts] devrait inclure des représentants des pays qui ne sont pas aveuglés par la haine envers le gouvernement légitime de la Syrie», a martelé Moscou, soulignant qu'une enquête nationale ne serait jamais aussi fiable qu'une enquête internationale.
Selon le ministère russe des Affaires étrangères, seule une mission de l'OIAC serait à même d'établir la vérité concernant l'utilisation prétendue d'armes chimiques.
«Encore une fois, nous appelons à mettre un terme aux jeux politiques autour du dossier chimique syrien et à entreprendre les mesures sur lesquelles la Russie insiste depuis trois semaines, c'est-à-dire déléguer un groupe d'experts directement à Khan Cheikhoun et Al-Chaayrate», a demandé la diplomatie russe.
Le 26 avril, Jean-Marc-Ayrault, citant un rapport des services de renseignement français, avait affirmé que la prétendue attaque chimique, qui aurait causé 88 morts, portait «la signature» de Damas et démontrait que le gouvernement syrien détiendrait toujours «des agents chimiques de guerre».
Les autorités syriennes ont démenti ces allégations et accusé Paris de dissimuler l'identité réelle des auteurs de ce drame.
Extrait de: Source et auteur
Et l’hélicoptère, qui l’avait fourni ? la France, les U.S.A. ou l’Arabie saoudite ?
Le rapport de Jean-Marc Ayrault ne fait pas référence à l’attaque qui a fait 88 morts mais à une attaque antérieure et ailleurs en Syrie. Les grenades à sarin (potentiellement dangereuses pour leur utilisateurs) furent lâchées depuis un hélicoptère. Certaines explosèrent, une non, et put être récupérée pour analyse. M. Ayrault précise que seul le régime disposait d’hélicoptères en état de marche, ce qui garantit que l’action était de son fait. Je n’ai pas de détail sur le contrôle de la zone au sol et comment les services secrets français auraient pu mettre la main sur la fameuse grenade ; je suppose tout simplement que la zone visée n’était pas entre les mains de l’EI mais d’un autre de la myriade de groupes rebelles opérant en Syrie, peut-être jugé suffisamment “modéré” pour collaborer avec le renseignement français.
Le but de ce rapport était de démontrer que Damas dispose encore et utilise toujours des armes chimiques.
On a pas l’air con!
Ayrault nous couvre de ridicule avec sa grenade au gaz sarin (qui ne pourrait être utilisé que par un kamikaze).