Alors qu’Alliance Police Nationale appelle à voter Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, contrairement à Jean-Claude Delage et ses amis, le syndicat France Police n’est pas amnésique.

Le quinquennat de François Hollande a été marqué par une démolition sans précédent de notre Institution et un net recul de la qualité de vie des personnels du Ministère de l’Intérieur, à tous niveaux.

Pour rappel, nous allons dresser une liste non exhaustive des réjouissances subies sous la gauche durant ces cinq dernières années écoulées :

1° Alourdissement considérable des règles de procédure pénale au profit des mis en cause et au détriment de la manifestation de la vérité et des services enquêteurs.

2° Explosion de la défiance, des outrages et de la violence à l’encontre des forces de l’ordre (immolation de nos collègues à Viry-Châtillon..).

3° Assassinats ciblés à caractère terroriste de policiers (Jessica Schneider, Jean Baptiste Salvaing, Xavier Jugelé, Ahmed Merabet, Franck Brinsolaro, Clarissa Jean-Philippe..).

4° Création de nouvelles missions sans mise à niveau des effectifs.

(Plan Vigipirate, sécurisation de « zone à défendre » comme à Notre Dame des Landes, maintien de l’ordre lors de mouvements sociaux violents comme contre la loi El Khomri, maintien de l’ordre dans la jungle de Calais, surveillance des fichés S laissés dans la nature, renforcement des contrôles aux frontières, sécurisation des lieux de culte, des manifestations sportives et culturelles, sécurisation des « Nuit debout », sécurisation de l’Euro de football, maintien de l’ordre face à des groupes d’extrême-gauche violents comme les No Border, etc..).

5° Lynchage médiatique des policiers et des gendarmes jetés en pâture à la vindicte populaire au mépris de la présomption d’innocence (affaires Adama Traoré, Théo et Shaoyao Liu..).

6° Absence d’une réelle évolution du cadre de la légitime défense malgré le contexte terroriste et la prolifération du crime.

7° Augmentation réelle de la dangerosité du métier de policier qui est plus à risques aujourd’hui qu’il y a cinq ans.

Le bilan cataclysmique en matière de sécurité de François Hollande est incontestablement et de loin le pire de la cinquième République.

La situation au sein de la police nationale est si délétère qu’un mouvement spontané de policiers en colère est né. On assiste même désormais à la mobilisation des femmes de policiers particulièrement inquiètes de la situation actuelle.

France Police n’oublie rien. Et surtout, nous n’oublions pas qui est monsieur Macron ni d’où il vient.

Emmanuel Macron a participé au quinquennat socialiste écoulé. Il vient de la gauche et il est de gauche. Certes, il était à l’Economie et non à l’Intérieur. Mais économiquement, qu’a t-il fait pour la police nationale ? Pas grand chose..

Rien dans le projet qu’il porte en tant que candidat n’est de nature à laisser penser qu’il mènera une autre politique sécuritaire que celle qui est conduite depuis cinq ans.

France Police se dit même absolument convaincu que monsieur Macron s’inscrira dans la continuité des Valls, Cazeneuve, Le Roux et Fekl.

A l’instar des autres syndicats de l’Establishment, Alliance Police Nationale n’aspire pas au changement. Pour ces syndicats, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Est-ce le rôle d’un syndicat de police de donner une consigne de vote ? Chacun se fera sa propre opinion. Mais une chose est certaine, la politique a une conséquence directe sur nos vies et celles de nos compatriotes.

Concernant notre organisation syndicale, fidèle à notre projet et à nos revendications, nous sommes convaincus de la nécessité absolue d’une véritable rupture avec les politiques actuellement menées.

Monsieur Macron n’est pas l’homme de cette rupture mais la continuité du hollandisme mou.

Le pédalo de 2012 a sombré. Vouloir désormais embarquer avec Alliance Police Nationale en pleine tempête dans une autre chaloupe avec à sa barre le second du capitaine naufragé ne nous semble pas raisonnable.

France Police ne donnera pas une consigne sèche de vote mais nous ne manquerons pas d’analyser dans les quinze prochains jours les propositions des deux finalistes sur les questions de sécurité.

Source

Nos remerciements à Victoria Valentini