Lorsqu'il prononce ces mots, le Général de Gaulle pense sans doute un peu à lui alors que Michel Debré taille sur mesure la Constitution de 1958 censée mettre un terme au régime des partis. La charte fondamentale consacre le système du bipartisme – majorité/opposition- et condamne de facto près de la moitié de la population française à la paralysie politique. Au fil du temps, le système s'est essoufflé, les successeurs appelés à revêtir le costume de président de la République ayant de moins en moins les épaules pour le faire. Après Nicolas Sarkozy et son arrogance est arrivé François Hollande et son incompétence. Cela commençait à faire beaucoup pour la population qui commença à chercher le merveilleux ailleurs que sur les deux étals traditionnels.
Ce soir, à l'heure où tombent les résultats du 1er tour, on peut d'ores et déjà constater que l'alternance ne se résumera plus au duel gauche-droite habituel. Les candidats des deux formations concernées, Les Républicains et les Socialistes, sont éjectés de la course, une première pour la droite au cours de la cinquième République. Il est vrai que la batterie de cuisine que François Fillon traîne derrière lui n'a sans doute pas aidé sa campagne mais il a tout de même tenté le pari qu'il perd ce soir.
On peut aussi pronostiquer sans grand risque que le quinquennat qui s'annonce sera mouvementé dans la mesure où le système actuel ne fonctionne qu'avec une majorité parlementaire solide prête à soutenir le gouvernement choisi par le président. Compte tenu du front républicain qui va s'annoncer dès ce soir, c'est bien Emmanuel Macron qui s'installera à l'Elysée dans quelques semaines. Il devra affronter, sans la moindre expérience, les élections législatives. Après avoir tant promis à tout le monde, il devra trouver le moyen de concilier ses très divers soutiens en vue de présenter des candidats susceptibles de tenir un discours cohérent. La chose ne sera pas facile compte tenu des ralliements intéressés survenus à mesure que les sondages faisaient déjà de lui le futur roi. Comment trouver le plus petit dénominateur commun entre Robert Hue, ancien secrétaire du Parti Communiste et Dominique Galouzeau de Villepin, premier ministre de Jacques Chirac sans avoir jamais affronté le suffrage universel ? Heureusement, Marc Simoncini, fondateur du site de rencontres Meetic est lui aussi de l'aventure. Ses talents d'accordeurs ne seront sans doute pas de trop pour éviter la cacophonie.
En face, Marine Le Pen permet au Front National de figurer au second tour pour la deuxième fois de son histoire. Forte de son socle de plus de 20%, l'intéressée entend bien peser sur les législatives et provoquer des seconds tours partout où elle en aura l'occasion, suivie en cela par Jean-Luc Mélenchon qui aura plaisir à compliquer la vie d'Emmanuel Macron, le poulain du très détesté François Hollande.
Pour ajouter aux difficultés, la France reste une cible de choix pour les terroristes de l'Etat Islamique qui trouvent dans les banlieues musulmanes la main d'œuvre dont ils ont besoin. On peut relever à ce propos que seuls trois Etats européens n'ont pris aucune mesure pour lutter contre la production artisanale du TATP, l'explosif favori des tueurs. Aux côtés de Chypre et de la Roumanie, on trouve la France, mais oui.
Cela fait beaucoup pour un pays qui supporte le poids d'une dette abyssale et en augmentation constante, le fardeau du chômage qui ne recule que par la manipulation des statistiques et l'influence néfaste de certains syndicats qui, par tradition, préfèrent l'intérêt de leur coterie à celui de la population. Petite consolation néanmoins, après Sarkozy et Hollande, les Français sont habitués au chaos, ils ne verront donc pas grand changement.
La Côte-aux-Fées, le 23 avril 2017 Yvan Perrin
Il n’y a maintenant en France plus que deux partis qui font le poids : les progressistes de Macron (anciens socialistes et UMP-Républicains) et le Front National. C’est la même chose qu’en Suisse, avec l’UDC et tous les autres qui se liguent contre elle. En Suisse romande, l’UDC est si faible qu’on s’y trouve dans un régime rappelant les “démocraties populaires” communistes ou la Corée du Nord. Des traîtres comme Challandes, Fillon et tous les autres ont bien compris de quel côté se trouvait le râtelier.
Bonne analyse.
Cependant, il y a bien longtemps que les politiciens ont abandonné leurs idéaux, en Suisse , en France comme partout ailleurs, et qu’ils ne s’occupent plus que de leurs propres intérêts. Même l’UDC, qui a réussi à faire accepter son initiative pour limiter l’immigration s’est couchée devant les manipulations du parlement et n’a pas réagit. C’est honteux. On bafoue la démocratie directe et nos élites politiques ne réagissent pas. Les politiciens sont lancé sur le marché comme des produits de lessives ou des apéritifs. Du pain et des jeux, avant le déclin, comme dans la Rome antique. Quant à l’UDC, ce parti est devenu un ventilateur.
Les Français vont avoir le merveilleux qu’ils cherchent…. augmentation du chômage, de la dette, de l’immigration, du terrorisme, du fossé entre bobos et sans-dents, des impôts pour étrangler la classe moyenne qui réfléchit encore, arabe obligatoire à l’école primaire, désarmement des Français (sauf ceux en banlieues qui s’arment illégalement !)….. et rendez-vous dans cinq ans après une fin de quinquennat à la sauce hollandaise !