Après l’Allemagne la semaine dernière (Présent du 8 mars), c’était au tour des Pays-Bas de se faire traiter de fascistes et de nazis par le président turc Recep Erdogan. Et c’était toujours pour la même raison, à savoir le refus de laisser les ministres du gouvernement turc venir faire campagne en Europe pour le référendum constitutionnel organisé par Erdogan en avril. Les Pays-Bas, qui ont sur leur sol environ 400 000 Turcs dont 200 000 ont la double nationalité (pour 17 millions d’habitants), ont en effet interdit ce week-end au ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu d’atterrir, avant de reconduire à la frontière allemande la ministre turque de la Famille Fatma Betül arrivée samedi soir en voiture à Rotterdam. D’autres meetings du même type avaient été interdits non seulement en Allemagne, mais aussi en Autriche et en Suisse. De son côté, le Premier ministre danois Lars Rasmussen a suggéré dimanche à son homologue turc Binali Yildirim de reporter sa visite prévue au Danemark pour la fin du mois.
Mevlut Cavusoglu a par contre pu participer à un meeting en France, à Metz, ce qui a valu au gouvernement Hollande-Cazeneuve les critiques de Marine Le Pen, de François Fillon et même d’Emmanuel Macron, mais pas de Benoît Hamon. Ce même Cavusoglu menaçait samedi sur CNN de rouvrir les vannes de l’émigration illégale depuis le territoire turc si l’UE ne supprimait pas rapidement les visas pour les citoyens de son pays. En octobre 2015, c’est Recep Erdogan en personne qui était venu parler à ses partisans à Strasbourg (avec les hommes d’un côté et les femmes de l’autre), et il avait alors invité les quelque 800 000 Turcs résidant en France à conserver leur culture. Erdogan avait aussi à ce moment-là accusé l’Europe d’islamophobie et de racisme, ce qui était plutôt fort de café vu la manière dont sont traités les non-musulmans et les Kurdes dans son pays à lui.
Tandis que le ministre turc s’adressait donc ce week-end à plusieurs centaines de partisans de l’AKP réunis à Metz, à Rotterdam et Amsterdam des Turcs ont manifesté pour protester contre le traitement qui avait été réservé à leurs ministres. Il reste à voir si les tensions entre la Hollande et la Turquie et les cris de « Allahu Akbar » entendus lors des manifestations de Turc en terre batave favoriseront Geert Wilders et son Parti pour la liberté (PVV), allié du FN au Parlement européen, lors des élections législatives du 15 mars. Les derniers sondages, moins favorables que les précédents, le donnaient deuxième, juste derrière les libéraux (VDD) du Premier ministre Mark Rutte.
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