Du Sultan à l'Insultant, une semaine chargée
Manifestement, l'arrivée de printemps exerce une forte influence sur certains esprits qui tendent à s'échauffer dangereusement. Nous avons ainsi eu l'occasion de profiter des éructations courroucées du sultan Erdogan qui supporte mal que son ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu n'ait pas été autorisé à atterrir aux Pays-Bas. L'homme avait pour mission de convaincre la diaspora turque de soutenir le référendum qui vise à faire du président un dictateur légal afin d'adapter la loi à la pratique. Privé de tribune, le ministre a dû choisir un autre auditoire, ce qui a donc déclenché une forte irritation chez son maitre. Erdogan a ainsi fait savoir que cette interdiction n'était rien d'autre que les "vestiges du nazisme" et que les autorités hollandaises "sont des fascistes". Il convient de relever que dans l'esprit du chef de la Sublime Porte, ces mots n'ont pas la même portée que chez nous dans la mesure où le brave homme a par le passé manifesté quelque sympathie pour Hitler. En fait, Erdogan réclame la liberté de parole pour lui chez les autres alors qu'il interdit la liberté de parole chez lui pour les autres. Double langage qui ne surprend plus personne. On pourrait lui rétorquer, tout en restant dans les années noires, que la tournée de son ministre rappelle les campagnes de Goebbels afin de porter son Führer au pouvoir. Il est regrettable que le Conseil fédéral n'ait pas eu le courage du gouvernement hollandais sous prétexte que la liberté d'expression est un élément essentiel de la démocratie. Peut-être serait-il utile d'en informer celui qui embastille toute personne qui manifesterait une ébauche de pensée hétérodoxe ?
Plus près de nous, à Berne, se tenaient ce week-end les assises de la Jeunesse socialiste suisse, ces jeunes poussent qui font passer le très rouge Christian Levrat pour un centriste. Toujours aussi désireux de montrer aux anciens que la nouvelle génération est là et entend faire table rase de cette sociale démocratie si molle et conciliante envers le grand capital, les délégués ont adopté un papier de position au sujet de la migration. Résolument anticapitaliste et antinationaliste, le document propose notamment la suppression des frontières, des voies de fuite sûres et légales, un droit à la migration et un droit d'établissement planétaire. Sur ce dernier point, on peut relever la timidité de cette jeune génération à l'heure où d'autres planètes sont à portée de main. On aurait pu, dans une perspective à long terme, proposer un droit d'établissement cosmique, histoire d'appréhender les futures avancées scientifiques. Pour le reste, on se rend compte que la distance entre l'utopique et le pathétique n'est pas si grande, à voir la vitesse avec laquelle les camarades juniors passent de l'un à l'autre. Invitée à ce rassemblement plein de fraîcheur, la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, socialiste elle-aussi, a estimé que le papier était une contribution de valeur sur les questions évoquées. Notre sage a néanmoins précisé qu'il allait de soi que la JS arrive en partie à d'autres conclusions que le Conseil fédéral. Il serait bon de savoir quelle signification Simonetta Sommaruga donne à "en partie". En effet, au vu du caractère partiellement divergent des conclusions, force est d'admettre que le reste est convergent. Quelle partie de ce tissu d'élucubrations marxistes peut-elle correspondre aux conclusions du Conseil fédéral ?
Pour terminer la semaine sur une note joyeuse, le Matin du jour nous apprend que Jacques Neirynck, dont on dit qu'il a quitté Berne en 2015, se présente à nouveau devant la population vaudoise en vue d'être élu au Grand Conseil. Il convient de se souvenir que si sa Très Grande Fatuité ne siège plus à Berne, ce n'est de loin pas de son plein gré mais bien parce que son parti puis les électeurs l'ont éjecté. Heureusement, le brave homme ne tient pas rigueur de ce camouflet aux Vaudoises et Vaudois, les pauvres n'étant pas suffisamment pourvus intellectuellement pour saisir à quelle point sa pensée à longue portée est indispensable à leur bonheur. Ajoutant l'aigreur au mépris, le personnage précise qu'il se sent appelé à continuer sa carrière afin de relever le niveau de ces politiciens médiocres qui profèrent des bêtises scientifiques. Saluons l'abnégation de cet homme qui se tient prêt à passer du temps au sein d'une assemblée remplie de politiciens médiocres juste pour apporter un peu de lumière dans ces cerveaux initiaux. A l'usage de celles et ceux qui pourraient avoir la grâce de siéger aux côtés de Modeste 1er, ces mots de Balzac "Si nous vous sommes inférieurs par l'esprit, nous pouvons vous égaler par le dévouement en amitié". Bonne chance !
La Côte-aux-Fées, le 12 mars 2017 Yvan Perrin, président UDC-NE
Merci Monsieur Perrin, pour ce morceau choisi qui m’a ramené le sourire.
Oups, Didier Burkhalter aura du travail : Soulignant justement cette fameuse liberté d’expression dans notre pays, le « Blick » a osé écrire, à l’adresse des Turcs vivant chez nous : « Votez NON à la dictature d’Erdogan ! » Ouh, ils n’ont pas aimé là-bas : à notre tour, on a ramassé une croix gammée, pas loin de la croix suisse… :
http://www.blick.ch/news/politik/so-reagiert-die-tuerkei-auf-den-blick-aufruf-nazi-symbole-und-purer-hass-id6361866.html
On peut se poser la question de savoir pourquoi la diaspora d’Erdogan, en fait les losers et aigris turcs qui ont préféré fuir leur pays, adulent tant ce dernier.
Tout comme nous aurions pour le moins été surpris de voir des Juifs ayant fui l’Allemagne dans les années 30 appeler Hitler à la rescousse.
Les scientifiques prétendent que l’homme de Neandertal s’est éteint il y a 24’000 ans. De toute évidence certains de ses gênes restent bien vivaces chez certains individus et continuent de pourrir la vie des descendants des Sapiens.