A la suite du rapport remis en novembre aux autorités européennes et nationales par l’agence de surveillance des frontières Frontex – un rapport qui accusait les ONG opérant en Méditerranée de collusion avec les passeurs libyens (voir Présent du 20 décembre 2016) –, le parquet de Catane, en Sicile, a ouvert une enquête concernant l’activité et les financements de ces ONG. « Nous voulons comprendre qui est derrière toutes ces associations humanitaires qui ont proliféré ces dernières années, d’où vient tout cet argent mis à leur disposition, et surtout à quoi elles jouent », a déclaré le procureur de Catane Carmelo Zuccaro, cité par le journal italien La Repubblica le 17 février dernier. « Avec Frontex et la marine de guerre italienne, nous nous efforçons de surveiller toutes ces ONG qui ont montré qu’elles avaient de gros moyens financiers », a-t-il encore expliqué. En 2016, les ONG ont récupéré au large des côtes libyennes quelque 70 000 candidats à l’immigration illégale sur les plus de 180 000 débarqués en Italie, assurant, selon les termes mêmes de Frontex, un véritable service de « taxi » entre la Libye et l’Italie.
Pour Fabrice Leggeri, le directeur de Frontex interviewé lundi par le quotidien allemand Die Welt, les opérations des ONG, qui comptaient à l’automne 2016 pour 40 % des « sauvetages » d’immigrants clandestins en Méditerranée centrale contre 5 % début 2016, doivent faire l’objet d’une nouvelle évaluation. « Nous devons éviter de soutenir l’activité des réseaux criminels et des trafiquants en Libye en envoyant des navires européens récupérer les migrants toujours plus près des côtes libyennes », a prévenu M. Leggeri, expliquant, comme Frontex l’indique régulièrement dans ses rapports annuels, que « cela pousse les trafiquants à mettre toujours plus de migrants sur des embarcations inadaptées avec insuffisamment d’eau et de carburant ».
Dans cette interview, le directeur de Frontex a également repris les accusations formulées par son agence dans son rapport de novembre selon lesquelles certaines ONG ne coopèrent pas avec les services de sécurité européens et « rendent encore plus difficile l’obtention d’informations sur les réseaux de trafiquants par le biais des entretiens avec les migrants ». Pour rappel, comme nous l’avions signalé dans Présent à propos de ce rapport, les personnes secourues par les ONG sont « averties [par les ONG] de ne pas coopérer avec les autorités italiennes ou avec Frontex ». Fabrice Leggeri prévient également qu’il faut s’attendre cette année à une augmentation du nombre d’immigrants clandestins arrivant par la route de la Méditerranée centrale, alors que l’année 2016 a déjà été une année record.
Quand le site Fdesouche avait repris en décembre une étude de la Fondation hollandaise Gefira qui mettait en évidence la coopération entre ONG et passeurs libyens (voir Présent du 13 décembre 2016), les « décodeurs » d’Arte et Libération avaient pourtant crié à l’intox. Les médias du système vont-ils accuser aujourd’hui le directeur de Frontex et le parquet italien de faire eux aussi de l’intox et de diffuser de fausses nouvelles ?
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Je considère la plupart des ONGs comme des associations de malfaiteurs.