Ainsi donc, le conseil des Etats vient de rejeter la motion que j’avais déposée au Parlement visant à durcir les peines liées à des violences contre les fonctionnaires. Le texte a été jugé «insatisfaisant».
Cette motion ne date pas d’hier. L’ironie est qu’on l’ait écartée au moment même où la violence occupe les rues de la capitale suisse, autrement dit les lieux mêmes où nos parlementaires font comme si de rien n’était! Les policiers bernois harcelés par des casseurs venus d’ailleurs apprécieront ce geste de solidarité.
A-t-on décidé de ne pas agir parce que l’initiative venait de Freysinger et qu’il ne fallait pas lui donner raison en période électorale? Possible. Ce serait encore la moins grave des explications. La plus grave, ce serait que nos élites politiques aient perdu tout contact avec la réalité où nous vivons.
Nous vivons dans un pays merveilleux qui se croit (parfois à juste titre) épargné par les vents de l’histoire. Cela dure depuis deux siècles, cela prend ses racines dans le traité de Westphalie et cela en bouche un coin à tous nos voisins, surtout les agressifs. Cela s’appelle la neutralité. Curieusement, cette attitude qui nous a tant préservés semble irriter aujourd’hui une grande partie de nos élites. Ces dernières années, on avait l’impression que nos journalistes, nos politiques, nos «grandes consciences» trépignaient d’impatience de se mêler aux «grandes affaires», bref de se rallier à l’UE et à l’OTAN. Et prendre part à la cascade d’échecs et de crises qui a fait régresser les pays voisins.
Seraient-ils en passe d’être exaucés? Peut-être, sauf que cette fois-ci ils font les autruches. Insécurité liée à la migration? Un fantasme. Dérives violentes et perte d’autorité des… autorités? Démagogie politique. Incompatibilité de la propagande islamique avec nos valeurs? Délire identitaire.
Tout cela ne serait-il qu’un «tous ménages» de l’UDC visant à semer la peur dans les foyers pour de vils buts électoralistes?
Eh bien non, car l’on apprend qu’il y a des descentes dans des mosquées où des prédicateurs salafistes payés par les Etats du Golfe ne prônent ni la tolérance ni la cohabitation mais la conquête, allant parfois jusqu’à l’appel au meurtre.
L’on apprend aussi que des dizaines de «Suisses», avec ou sans guillemets, vont faire la guerre en Syrie aux côtés de Daech ou d’Al-Qaida — mais qu’ils aimeraient aussi pouvoir revenir se faire dorloter chez nous en cas de coup dur. Que des rafles d’envergure ont lieu au Tessin dans des milieux liés, justement, à Al-Qaida.
Et — pour changer d’environnement culturel — l’on découvre aussi que les manifs d’«antifas» dans nos villes, en particulier dans la capitale, ressemblent de plus en plus à ce qui incarne le contraire des idées qu’ils défendent et que les forces de police sont désemparées face à la violence de rue organisée, cynique et délibérée.
Voilà qui évoque de moins en moins à la paisible Helvétie avec des géraniums au fenêtres. Et de plus en plus le menu ordinaire des grandes villes de l’Union soviétique européenne. N’ayant pas réussi à nous faire adhérer à l’UE par les urnes, nos élites s’emploieraient-elles désormais à nous y rattacher par le chaos et l’incurie en matière de sécurité publique?
Quoi qu’il en soit, la Suisse ressemble de plus en plus à l’Europe, et l’Europe ressemble de plus en plus au Moyen-Orient. Il n’y a que les gouvernants pour ne pas le voir. Le président Hollande n’a-t-il eu l’inconscience de vouloir remonter les bretelles à M. Trump en affirmant : «Ici (en France) il n'y a pas de personnes qui prennent des armes pour tirer dans la foule». Après Charlie Hebdo, Nice et le Bataclan, il fallait oser… Ou avoir perdu les pédales.
Comme disait la publicité des marchands de tapis façon Tintin: «Hier en Afghanistan, demain dans votre appartement!»
M. Freysinger possède toutes les qualités qui distinguent un homme d’Etat d’un histrion “qui fait de la politique”. Parmi celles-ci : une véritable culture politique et historique.
Le mot peuple est lié à un ancrage au territoire; or aujourd’hui c’est une population peu ou pas du tout enracinée qui se développe à grande vitesses et qui n’a que faire de l’unité nationale ni même de l’alliance confédérale des 26 états. Ce mouvement centripète qui a fait la force et la stabilité du pays est contré par des forces centrifuges, via la mobilité, la multiplication des repères identitaires, nationaux, religieux ou autres (organisations diverses, réseaux internationaux).
La division est déjà consommée et, malheureusement, je ne vois pas comment l’unité pourra être restaurée. Des mouvements de dissidences se renforcent et s’installent de nombreuses communautés étrangères repliées sur elles mêmes, que rien ne lient entre elles et qui ne sont liées en rien non plus envers la Confédération. Elles veulent par contre bénéficier d’un système conçu sur l’alliance territoriale que leurs revendications détruisent.
Or la Suisse ne s’est par construite sur la revendication, mais sur une volonté de la servir, et non de l’asservir.
@ Sophie Edouard,
Totalement d’accord pour voter UDC en masse, mais à propos des politiciens…. je suis assez déçue des deux représentants UDC au CF. Ont-ils oublié le peuple qui les ont porté à ce poste? On pourrait le croire car je n’ai pas remarqué une différence quelconque dans la politique étrangère (envers UE), la sauvegarde de notre souveraineté ou la gestion de la politique d’asile.
Les socialistes de Suisse ont été jugés par Eric Zemmour encore pire que ceux de France… je pense qu’il n’a pas tort…. Quant à manifester pacifiquement à Berne je pense que cela sera tout simplement impossible car la gauche fera tout pour rendre cette manifestation impossible simplement et purement, la démocratie ne fait pas partie de leur idéologie. A mon avis il ne nous reste plus qu’à élire massivement les politiciens de l’UDC, cela sera la seule façon de sauver notre pays.
Excellent, comme d’habitude Monsieur Freysinger.
Très bonne analyse. Taper là où ça fait mal, même si cela reste sans effet sur nos politiciens hors réalité.
Juste une question, l’UDC va t’elle appeler le peuple à venir manifester pacifiquement à Berne le 18 mars ? L’UDC va t’elle soutenir officiellement ce mouvement ?
Est-ce en discussion dans les sections cantonales ?
Vous et Monsieur Perrin seriez d’excellents relais pour ce rendez-vous historique.
Merci pour votre détermination, votre action politique et votre courage.
Les Valaisans ont beaucoup de chance de vous avoir et de vous avoir élu.
Toujours aussi lucide, ce cher Oskar.